Italie : quand sonne l'heure de la doctrine sociale de l'Eglise (20/10/2020)

De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

È nato il popolo della Dottrina sociale della Chiesa. La Terza Giornata  della DSC a Lonigo : News dell'Osservatorio

Un peuple se réapproprie la Doctrine sociale

20-10-2020

La troisième journée nationale de la doctrine sociale de l'Église, qui s'est tenue samedi dernier à Lonigo (VI), était bien plus qu'une conférence : c'était un peuple qui se réapproprie un enseignement social que l'Église a aujourd'hui abandonné pour suivre des idéologies mondaines. C'était le début d'un voyage pour reconstruire une présence dans la société qui place le Christ Créateur et Rédempteur au centre.

Dans un grand couvent franciscain d'une petite ville de Vénétie, le samedi 17 octobre, un événement très significatif s'est produit. La 3e Journée nationale de la doctrine sociale de l'Église s'est tenue à Lonigo (Vicence). Une conférence habituelle ! dira-t-on ... Et au lieu de cela, ce n'était pas la conférence habituelle mais quelque chose de mieux et de plus. Il y avait là un peuple catholique qui n'avait pas l'intention de renoncer à la doctrine sociale de l'Église telle que l'Église l'a toujours enseignée, qui, à partir de la base, s'organise et se connecte pour s'aider à garder la foi en cet héritage, sérieusement préoccupé par la façon dont l'Église elle-même le néglige, voire l'abandonne.

L'appel de l'Observatoire Van Thuân et de la Nuova Bussola Quotidiana a été entendu non seulement par des individus mais surtout par de nombreuses associations et centres culturels catholiques déjà réunis au sein de la Coordination Nationale Justitia et Pax pour la Doctrine Sociale de l'Eglise. Les orateurs du matin - Monseigneur Crepaldi, Gotti Tedeschi, Milan, Severance, Cascioli - ont mis en évidence les idéologies qui occupent aujourd'hui non seulement le monde mais aussi l'Eglise. Il y a une opposition frontale entre elles et la doctrine sociale, de sorte que si on laisse leur développement se poursuivre, c'est à cause du manque d'utilisation de la doctrine sociale de l'Église.

Le monde ecclésial parle d'écologie, de pauvreté, de décroissance, de nature, de durabilité, de mondanité, d'intégration, de fraternité, tout comme le monde en parle plutôt que selon les catégories de sa propre Doctrine sociale. Les diocèses et les paroisses croient aux mensonges sur le réchauffement climatique, dénoncent le gaspillage de l'eau mais ne disent pas un mot contre l'extermination de l'avortement. Ils pensent que "rendre à César ce qui est à César" consiste à obéir aux décrets gouvernementaux anti-covid, et ils oublient qu'à cet égard aussi, nous devons "rendre à Dieu ce qui est à Dieu".

Les personnes qui ont participé à cette troisième journée de la doctrine sociale de l'Église prennent acte de son abandon par l'Église. La nouvelle théologie morale rend la chose impossible. Les diocèses n'envisagent pas de l'utiliser de manière intégrale pour la formation des laïcs. La Faculté de théologie de Milan affirme qu'il est nécessaire de "dépasser" la doctrine sociale de l'Église. Les évêques italiens ont organisé un pèlerinage écologiste, beaucoup d'Américains ont été invités à voter Biden, les Allemands se sont écartés de la doctrine catholique sur des questions fondamentales d'éthique sociale, les Espagnols ont proposé à leur gouvernement d'inclure l'enseignement de la religion dans le sujet de "l'éducation aux valeurs" : l'Evangile réduit à l'éducation civique des gouvernements socialistes.

Le lien entre la bioéthique, la biopolitique, la loi biologique et la doctrine sociale de l'Église, établi sans équivoque par Evangelium vitae, est rejeté. Pas d'intervention claire et forte sur les récentes politiques anti-vie. Les curés de paroisse donnent aux enfants des plants à planter lors de la première communion. Des paroisses sans plastique sont lancées. Pendant le lock-down, l'Église n'a pas réussi à éduquer les fidèles à l'usage de la raison, appliquant des dispositions encore plus déraisonnables que celles du gouvernement. On entend rarement parler de la loi naturelle et de la loi morale naturelle, qui ont toujours été les pierres angulaires de la doctrine sociale catholique.

On ne peut plus dire qu'on ne peut militer dans n'importe quel parti politique. Les commandements qui ont une portée sociale très évidente sont considérés comme non impératifs : du devoir de sanctifier les fêtes à ne pas désirer la femme des autres, de ne pas tuer à ne pas forniquer. Le droit à la propriété privée, en revanche, bien que protégé par deux commandements, est volontiers remis en question.

Dans l'après-midi du troisième jour de Lonigo, samedi dernier, ce peuple de la doctrine sociale de l'Église a prononcé de nombreux discours. Ils ne veulent pas que la société multireligieuse devienne la fin de la vie sociale et politique parce que la Doctrine Sociale n'a jamais enseigné cela. Nous voulons une économie de la vie, de la famille, de la natalité, des corps intermédiaires naturels et non une politique de l'environnement ou de la société ouverte, ou des agences internationales.

Il ne s'agit pas de penser que l'Église fasse partie d'une fraternité plus large dans laquelle il faut s'insérer, mais on pense que Jésus-Christ, en tant que Créateur, a constitué la fraternité de l'humanité, et en tant que Sauveur l'a rachetée du péché. On ne veut pas renoncer au développement en échange de la durabilité, car la seule chose non durable est le sous-développement. Nous ne voulons pas céder à un nouveau socialisme étatique, financier et mondialiste que nous voulons imposer sous le prétexte d'urgences sanitaires.

La Coordination Justitia et Pax existe déjà depuis un an, reliant ces réalités locales et nationales entre elles. Il devra être élargi et rendu encore plus structuré et opérationnel qu'à l'heure actuelle. Il faudra ensuite donner vie à une œuvre de formation continue dans les territoires du catholicisme italien. Il faudra aussi entrer d'une seule voix dans les nombreux sujets sociaux et politiques d'aujourd'hui où la perte de la boussole est évidente et où le silence du Magistère devient plus éclatant. Il faudra également réfléchir aux œuvres.

Ce n'était pas seulement une conférence, c'était quelque chose de mieux et de plus.

Lire aussi : Étatisme, mondialisme, écologisme: des idéologies qui tuent l’homme

09:13 | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | |  Imprimer |