Le pape François continue de remodeler à sa façon le Collège des cardinaux. C’est ce qui se confirme, à voir les noms des 13 nouveaux cardinaux énoncés par le pape, hier, à la fenêtre de l’appartement pontifical donnant sur la place Saint-Pierre, où il récite l’Angélus chaque dimanche. Parmi cette nouvelle promotion du pape François – la septième –, neuf ont moins de 80 ans, et sont donc cardinaux électeurs.

Au 28 novembre, 72 cardinaux électeurs sur 128 seront nommés par François, ce qui rend plus « bergoglien » que jamais le Collège des électeurs du futur pape. Parmi les neuf nouveaux cardinaux de moins de 80 ans, tous ont d’ailleurs des profils très proches des options pastorales ou de la vision de l’Église portée par François.

C’est le cas de Mario Grech et Marcello Semeraro, qui font partie des artisans les plus actifs de la réforme de la Curie, en cours depuis 2013. C’est le cas, aussi, d’Augusto Lojudice, de Wilton Gregory et de Jose Advincula, particulièrement engagés auprès des migrants ou des plus pauvres. Quant aux quatre non-électeurs, si leur nomination n’influe pas sur la tenue d’un futur conclave, elle n’en revêt pas moins une importance symbolique, comme celle du père Enrico Feroci, 80 ans, curé de paroisse et ancien directeur de la Caritas diocésaine de Rome.

Par ailleurs, la diversification géographique se poursuit, puisque François étend le Collège cardinalice à de nouveaux pays, comme le Brunei, dont le vicaire apostolique devient cardinal, ainsi que le Rwanda, puisque l’archevêque de Kigali devient le tout premier électeur potentiel du pape issu de ce pays. Et le temps où les Italiens étaient majoritaires est désormais bien loin : sur les neuf électeurs, seuls 3 viennent de ce pays. Une nouvelle fois, le pape confirme aussi qu’il s’affranchit, définitivement semble-t-il, de la tradition consistant à créer cardinal les archevêques de grandes villes. De grands sièges, traditionnellement cardinalices, ne sont toujours pas pourvus, comme Turin, Palerme, Los Angeles, Milan ou Paris.

Autre fait notable : aucun Français ne figure dans cette promotion, alors même que les deux derniers à avoir été créés cardinaux remontent à 2015 (Dominique Mamberti) et 2007 (André Vingt-Trois).

Même si avec ces nominations, François reste donc sur sa lancée, initiée avec le premier consistoire de 2014, jouant ainsi sur le futur conclave et donc l’élection de son successeur, il n’en reste pas moins que ce consistoire sera unique dans l’histoire. Car qui peut dire à quoi ressemblera la cérémonie au cours de laquelle les 13 nouveaux cardinaux recevront, le 28 novembre prochain à Rome, en pleine pandémie, le chapeau des mains du pape ?