France : des évêques réclament la levée de l'interdiction des messes (03/11/2020)
Heureux Français qui ont des pasteurs capables de rugir et non de miauler...
Lu sur le site de l'hebdomadaire Le Point :
Confinement : des évêques réclament la levée de l'interdiction des messes
Dans une tribune publiée dans « Le Figaro », cinq évêques et plusieurs intellectuels catholiques plaident pour la « liberté de culte » pendant le confinement.
Lors de la Toussaint, dimanche 1er novembre, les catholiques de France ont certainement vécu leur dernière messe avant de longues semaines. En effet, dès le 3 novembre, les cérémonies religieuses seront interdites, en vertu du confinement instauré sur tout le territoire. Pour protester contre cette mesure, cinq évêques et une poignée d'intellectuels catholiques, parmi lesquels Rémi Brague, Chantal Delsol, Fabrice Hadjadj ou encore Pierre Manent, livrent un plaidoyer dans Le Figaro en faveur de la « liberté de culte » en cette période trouble.
La liberté de culte sur le même pied que la liberté d'expression
« Les hommages qui se multiplient partout en France, en ces jours où nous sommes encore sous le choc de la décapitation du professeur Samuel Paty, montrent à quel point notre pays reste attaché à ses libertés fondamentales, bafouées par ces crimes : liberté d'expression, liberté d'enseigner, liberté de culte », rappelle l'évêque de Bayonne Marc Aillet et les autres signataires. Ils rappellent également le « lourd tribut » qu'ont récemment dû payer les chrétiens avec l'attentat de Nice et celui, plus ancien, de Saint-Etienne du Rouvray.
Ce constat posé, les auteurs de la tribune ne comprennent pas pourquoi la liberté de culte n'est pas considéré comme « une activité essentielle ». « De nombreux catholiques se refusent à déserter leurs églises, où les fidèles viennent trouver consolation et espérance, en ces temps qu'il est bien difficile de traverser seul. La célébration de la messe n'est pas pour eux une modalité de l'exercice de leur foi, mais en constitue la source et le sommet », plaident évêques et intellectuels.
Le Conseil d'Etat saisi
« Conscients des précautions sanitaires à prendre », les signataires se demandent également pourquoi « les lieux de consommation et les grandes enseignes de distribution restent ouverts », car « ils ne combleront pas les aspirations les plus profondes du cœur et ne suffiront pas à apaiser les craintes ». Enfin, ils font valoir l'assiduité avec laquelle les chrétiens ont pris leurs « responsabilités » en respectant notamment « strictement » les gestes barrières.
Face au « caractère disproportionné » de cette mesure qu'ils estiment être « d'une profonde gravité », les auteurs de la tribune indiquent donc avoir « déposé plusieurs recours devant le Conseil d'Etat puisque déjà, lors du déconfinement de juin, ce dernier avait enjoint le Premier ministre de prendre des mesures mieux proportionnées aux risques sanitaires encourus ». Selon les informations d'Europe 1, lundi soir, l'Église catholique a prévu de déposer un référé-liberté, dans la matinée de mardi, afin de faire lever l'interdiction des messes. La conférence des évêques de France aurait validé cette décision.
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Commentaires
Est-ce que le contexte belge est si différent du français qu'un recours de la part de nos évêques ne soit légalement pas envisageable ? Ou est-ce juste l'attitude typiquement belge du compromis ou de la soumission, quitte à faire passer les décisions politiques et sanitaires avant le secours dont les âmes ont besoin? Le précepte de ne pas craindre ce qui tue le corps mais bien ce qui tue l'âme semble bien lointain.
Écrit par : Martin | 03/11/2020
On peine à comprendre les raisons de l'inertie des évêques belges, comparée à la réactivité de leurs confrères français. La situation est identique entre les deux pays. Et nous avons aussi un Conseil d'Etat pour introduire une requête en extrême urgence contre l’arrêté ministériel du 1er novembre 2020 modifiant l’arrêté ministériel du 28 octobre 2020 "portant des mesures d’urgence pour limiter la propagation du coronavirus COVID19", en ce qu'il porte atteinte de manière disproportionnée à la liberté de culte garantie par la Constitution.
Mais cette étrange passivité correspond exactement au récent communiqué de la Conférence épiscopale à propos de l'interdiction des cultes. On n'y lit que des considérations banales sur la pandémie et aussi des recommandations absurdes comme celle de diffuser une musique d'ambiance dans les églises. Mais on cherche vainement les noms de Dieu, du Christ ou une citation de l'Ecriture sainte.
Et le nouveau "Protocole" est de la même veine. A quoi bon entrer dans des détails de sacristie ( ne pas oublier de désinfecter le calice et le linge d'autel, ou encore qui doit payer le gel hydro-alcoolique!!) alors qu'il ne peut y avoir que des enterrements en très petit comité?
A qui nos évêques cherchent-ils à plaire : à Dieu ou aux hommes?
Écrit par : Arnaud | 04/11/2020
"On peine à comprendre les raisons de l'inertie des évêques belges, comparée à la réactivité de leurs confrères français. La situation est identique entre les deux pays." Ce n'est pas entièrement vrai: en Belgique, le clergé est payé par l'Etat. Cela laisse moins de latitude!
Écrit par : LIBERT Pierre | 04/11/2020