Le vrai temps du christianisme est un anti-progressisme (22/12/2020)

D'Hildegarde Berbier sur Le Rouge & le Noir :

Ni linéaire, ni cyclique : le vrai temps du christianisme

21 décembre 2020

Le christianisme a pour particularité d’être souvent associé à une vision inextricablement linéaire du temps, chose que nous reprochent régulièrement les critiques du progressisme et en particulier les néo-païens. Ces critiques assènent— à juste titre — que la linéarité du temps instaure un rapport aux événements bien particulier s’assimilant à une succession de causes et d’effets convergeant vers un seul but eschatologique — la Parousie — dont on ne saurait entraver la marche forcée. Dans sa version sécularisée et une fois Dieu relégué aux cieux, cette vision du temps se dégraderait alors en culte du Progrès : il y aurait ainsi un sens de l’Histoire et critiquer un événement,une loi ou un mode de vie nouveau serait inévitablement « rétrograde », « obscurantiste », « moyenâgeux », voire « anhistorique ».

La conception cyclique des événements, quant à elle, paraît souvent bien plus « saine » en comparaison d’une vision du temps comme fuite linéaire vers un but (le Retour du Christ ou la fin de l’Histoire). Présentée comme commune aux religions païennes, elle permettrait d’appréhender le temps comme un enchaînement d’éternels recommencements et éviterait, par la même, l’impasse que représente le progressisme.

Mais qu’en est-il réellement ? Ce débat pourrait paraître anodin ou futile, mais il n’en est rien. Il s’agit ici de notre conception de l’Histoire et donc de notre rapport aux événements qui est en jeu. Car si les catholiques sont souvent prompts à pointer du doigt les dérives du progressisme, ils sont toutefois bien incapables de répondre aux critiques de nos adversaires qui font du christianisme le fer de lance d’une vision linéaire du temps [1].

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