Le cardinal Woelki

Alors que certains documents montrent à quel point les dirigeants de l’Église allemande sont déterminés à pousser leur chemin synodal, l’un des critiques les plus éminents de cette initiative, le cardinal Rainer Maria Woelki, archevêque de Cologne, est violemment attaqué en raison de ses manquements présumés concernant la gestion des abus sexuels dans son diocèse.

Depuis plusieurs mois, l’archevêque de Cologne – le plus grand diocèse d’Allemagne et probablement le plus riche–, Mgr Woelki, fait l’objet d’attaques violentes sous la forme de campagnes de presse de la part d’associations, de groupes de pressions, de conseils de paroisse, de prêtres et, plus récemment, de son conseil diocésain, au sujet de sa mauvaise gestion présumée de problèmes d’abus sexuels dans son diocèse. Mgr Woelki n’a pas trouvé de soutien auprès du chef de la Conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, évêque du Limbourg, qui a déclaré en décembre que la «crise» n’avait «pas été bien gérée».

Plusieurs accusations ont été lancées contre Mgr Woelki. Résumons-les :

  • 1 – La plus importante est que le cardinal n’a pas rendu publics les résultats d’une enquête archidiocésaine sur les abus sexuels sous les dirigeants actuels et leurs prédécesseurs.
  • 2 – On lui reproche également de ne pas avoir enquêté sur les graves allégations concernant un prêtre de Düsseldorf qui aurait abusé d’un tout jeune garçon à la fin des années 1970. Après avoir été nommé archevêque de Cologne en 2014, le cardinal Woelki avait décidé de ne pas prendre de mesures supplémentaires ni d’avertir Rome, car le prêtre était «incapable d’être interrogé» en raison d’une démence avancée. Il est depuis décédé de causes naturelles. La victime aurait également refusé de témoigner (mais cela est contesté).

L’ENQUÊTE ARCHIDIOCÉSAINE SUR LES ABUS SEXUELS

En décembre 2018, les autorités de l’évêché de Cologne avaient chargé le cabinet d’avocats Westphal-Spilker-Wastl (WSW) de Münich de réaliser une enquête sur la manière dont les autorités diocésaines avaient traité des cas d’abus sexuels du diocèse pendant la période 1975-2018. À la demande expresse du cardinal Woelki, le rapport devait inclure les noms des personnes ayant dissimulé des incidents d’abus sexuels ou ne les ayant pas punis systématiquement. Le rapport devait être présenté à la presse en mars 2020.