"Famille chrétienne" dénonce l’idéologie LGBTQ2SAI+ qui a envahi les établissements scolaires français (24/06/2021)

De Famille Chrétienne via le site "Pour une école libre au Québec" :

Enquête sur l’invasion LGBTQ2SAI+ à l’école

23 juin 2021

Famille chrétienne dénonce l’idéologie LGBTQ2SAI+, qui a envahi les établissements scolaires français.

Finie la lutte contre les inégalités et les stéréotypes sexuels. Désormais, l’école entend détruire les identités sexuelles, sacrifiant avec elle une génération d’élèves où être fille ou garçon ne veut plus rien dire. Enquête sur un phénomène silencieux qui cause d’énormes souffrances.

« En politique comme en art militaire, retraite ne signifie pas toujours défaite. En 2013, le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon retirait les ABCD de l’égalité des écoles. Huit ans plus tard, la théorie du genre, dont Najat Vallaud-Belkacem disait qu’« elle n’existe pas », s’est installée dans tous les aspects de la vie scolaire. En catimini, sans que personne ne s’en émeuve. Esther Pivet, alors présidente du collectif Vigi Gender, le souligne : « Le gouvernement a reculé pour mettre en place quelque chose de plus vaste, le plan d’action pour l’égalité entre les filles et les garçons. »

Des cours de récréation « genrées »

Depuis, l’Éducation nationale s’est mise aux couleurs de l’arc-en-ciel. En 2015, elle a lancé une première campagne de sensibilisation dans les collèges et lycées aux discriminations contre les LGBT. En 2019, la campagne « Tous égaux, tous alliés » s’accompagne de tracts qui invitent les élèves à se faire les alliés des LGBT et à veiller aux propos ou attitudes « LGBTphobes ». Les associations qui interviennent pour parler de sexualité sont de plus en plus militantes : parmi elles, SOS homophobie, le Planning familial, ou encore Au-delà du genre, « qui accompagne les personnes trans ». Le souci légitime que les jeunes ne soient pas maltraités à cause de leur « orientation sexuelle » a fait place à une véritable propagande qui détruit l’existence même des identités sexuelles.

À Lille, par exemple, au lycée Angellier, la fondation Le Refuge est intervenue le 25 mars dans le cadre d’une journée de formation LGBT. Auparavant, une exposition se tenait dans le hall, où on pouvait lire que l’hétéronormativité « structure la société en hiérarchisant la société ». Il s’agit donc bien du vocabulaire de la sociologue militante Gabrielle Richard, qui intervient à l’école, et qui, dans un livre de 2019, Hétéro, l’école ?, présente un plaidoyer pour une éducation anti-oppressive de la sexualité, critique une culture scolaire qui contribue à « reconduire les normes de genre et de sexualité à son insu ». Il ne s’agit pas d’une lubie isolée : à Rennes, deux écoles ont repensé le design de leur cour de récréation pour les rendre moins « genrées ». Dans les écoles qui se construisent désormais, fini le terrain de foot, place à la verdure et aux espaces de jeux mixtes.

« Ils agissent comme la Gestapo »

Les élèves sont nombreux à se plaindre que la propagande LGBT ait envahi leurs cours, comme Thomas, en terminale dans un lycée public d’une petite ville de l’ouest de la France. “En anglais, depuis la quatrième, en boucle et en boucle, on ne parle qu’inclusion, diversité, sexisme, féminicide, raconte-t-il. En géopolitique ? « La place des femmes » ; en spécialité Humanités et philosophie ? “L’émancipation féminine”, et le professeur a “réussi à associer l’item les métamorphoses du moi au transgenre”.” Le lycée comprend d’ailleurs plusieurs élèves qui s’identifient comme trans : trois filles en seconde, dont une non-binaire, et un garçon au moins « dont on ne se sait pas trop comment il s’identifie ». Au CDI [centre de documentation et d’information, la bibliothèque], « on a, en entrant, des drapeaux LGBT et, sur chaque porte du couloir, des feuilles imprimées sur l’évolution des droits LGBT et trans ».

La propagande est relayée par les lycéens eux-mêmes, et surtout leurs délégués. “Les CVL [conseils des délégués pour la vie lycéenne] sont une dizaine, dont quatre lesbiennes, et deux gays, et ils agissent comme la Gestapo. Ils fliquent tout le monde sur ces questions. Ils vous dénoncent aux CPE [conseiller principal d’éducation] et directeurs si vos propos sont non conformes.” Fin mai, ils ont organisé un jeu et fait gagner des préservatifs multicolores aux lycéens. L’administration partage la même obsession. « En quatrième, on nous avait fermé les toilettes des garçons. J’avais utilisé celles des filles, raconte Thomas. Un surveillant m’avait vu, j’ai eu un jour d’exclusion. J’étais identifié comme un agresseur potentiel. Un an après, la directrice du collège a fait construire des toilettes mixtes ! » Sans doute pour ne pas discriminer les élèves qui s’identifient trans.

Souvent, ces questions sont plus discrètes, comme dans le collège privé de Félix, situé en région parisienne. “Nous n’abordons pas l’identité de genre en cours, mais les stéréotypes de genre, oui. Dans les cours d’éducation morale et civique (EMC) et d’anglais, on a tout un chapitre sur l’égalité homme-femme. Pour moi, c’est insistant et pénible, et un peu ridicule. On n’a pas besoin de nous répéter ça plusieurs fois par semaine.” […]

Les programmes scolaires favorisent le militantisme

Néanmoins, selon Alain, chef d’un établissement privé du sud-est de la France, les programmes scolaires [officiels] favorisent ce militantisme. Certaines parties de ces derniers “n’ont plus de visées scientifiques, mais des visées dites citoyennes ou éducatives, en fait idéologiques. Par exemple, le programme de 2009 de l’option droit en filière littéraire impose l’homoparentalité, alors qu’elle n’a pas d’existence juridique ; le programme de SVT [sciences de la vie et de la Terre] de première ES [section économique et sociale] en 2012 expose l’orientation sexuelle comme seule construction sociale et personnelle ; et les nouveaux programmes de lettres et d’histoire de 2020 inondent les élèves de la voie professionnelle avec des considérations sur le genre ou les discriminations”.

Inscrire ses enfants dans le privé n’est pas une garantie qu’ils auront une présentation équilibrée de ces sujets. On y trouve des enseignants formés, qui osent une parole forte sur ces questions, comme Sylvie, mère de cinq enfants, qui enseigne le français au lycée depuis deux ans. “Deux élèves ont soutenu en cours qu’il fallait que « tout ça progresse » comprendre le changement de sexe, parce que “le monde devrait s’ouvrir”. Les élèves ont applaudi, mais pas tous. J’ai expliqué que cette situation demandait une prise de recul. Ils m’ont répondu : “Si vous étiez au lycée public, on vous aurait lancé des cailloux à la figure. C’est de la transphobie”.” Souvent, ce sont les enseignants eux-mêmes qui tiennent ce discours, comme dans un collège privé du sud de la France.

Constance, mère d’un garçon de 12 ans, envisage même de scolariser celui-ci dans le public. “Tous les jours, quelque chose l’a heurté, un camarade qui regarde du porno dans la cour, un autre qui le traite d’homophobe. En SVT, ils ont fait des exposés sur les moyens contraceptifs. En EMC [enseignement moral et civique] ou en anglais, ils ont eu des cours sur les discriminations avec comme exemple le fait de ne pas applaudir si quelqu’un est gay, ou transgenre.” Constance en a parlé au directeur. Pour lui, « expliquer aux enseignants qu’il faut traiter ces sujets de façon différente est inaudible. À demi-mot, il nous a dit qu’il risquait de perdre son poste s’il avait un mot là-dessus. Que ces sujets sont au programme. Mais quand on feuillette le manuel histoire-géo, on voit que les cours d’EMC ne vont pas aussi loin. »

L’invasion gagne les lycées privés

Si ces témoignages ne concernent pas tous les établissements privés, ils sont malheureusement nombreux. Marie scolarise deux de ses enfants dans un lycée privé favorisé d’Île-de-France. “On assiste à un infléchissement très net, une déferlante des idées LGBT auprès des profs qui utilisent les programmes, comme « les images de soi » en anglais, pour se focaliser sur les stéréotypes de genre. Dans presque toutes les matières littéraires, on trouve une partie sur la déconstruction des stéréotypes de genre, on les bassine du matin au soir avec des propos comme : “Les garçons sont plus forts parce qu’on les a considérés tels.” Ou même : “On n’a pas le droit de dire à la naissance si c’est un garçon ou une fille.” Le professeur d’anglais les a fait s’identifier plus ou moins garçon, fille ou trans au niveau du cœur, du sexe ou du cerveau sur un schéma en cours d’anglais qui représentait le corps humain.” Avec plusieurs autres parents, ils ont rédigé une lettre qu’ils veulent envoyer à l’évêque. Ils l’ont d’abord adressée au chef d’établissement. Qui n’a pas accusé réception. Mais c’est peine perdue. « Même nos prêtres nous disent que cela ne servira à rien. Le directeur, lui, dit qu’il n’a pas la main. Il prend les enseignants qui viennent. »

Les équipes éducatives sont également complètement démunies quand le trouble dans le genre se traduit par des demandes, de plus en plus fréquentes, de changement de sexe. Hugues scolarise son fils en quatrième dans un collège privé de la région parisienne, ainsi que Blandine, mère d’une fille de 13 ans. Ces deux parents déplorent avant tout l’absence totale de dialogue sur ces questions. En cours d’année, une nouvelle élève est arrivée en classe et a exigé d’être prénommée comme un garçon. “J’ai laissé un peu de temps passer, j’attendais une communication de l’établissement, ou bien une explication pour les enfants. Nous nous sommes manifestés auprès du principal. On nous a dit : « Il faut être charitable. » Mais nos enfants, eux ? Ce qu’on leur fait vivre est très violent”, s’insurge Hugues. L’adolescente se scarifie, elle est « en couple » avec une autre adolescente qui a fait des tentatives de suicide. Dans la classe, la confusion règne. Une moitié des enfants continue d’appeler la jeune fille par son prénom. L’autre forme un groupe autour de cette élève « populaire », et la prénomme au masculin. Après les vacances de la Toussaint, ses parents ont présenté un mot des médecins qui préconisent une transition. La direction et les enseignants se sont exécutés. « Par peur d’une cabale sur les réseaux sociaux », suppose Hugues.

Une tentative de suicide au sein même du collège

Les enseignants, eux, sont dans le flou. Soit ils craignent les représailles, soit ils sont acquis à l’idée que seule une transition sociale peut apaiser le trouble de l’enfant, comme le défendent les associations LGBT. C’est le cas d’Anne-Laure, qui enseigne dans un collège privé en Loire-Atlantique. Le jour de la rentrée, raconte-t-elle, une adolescente a exigé d’être prénommée, non pas Jeanne, mais Steve. Les parents n’avaient pas prévenu l’établissement. Lors du premier cours, elle l’appelle donc Steve. Elle doit se rétracter par la suite, selon le vœu des parents. « On est obligé de respecter leur souhait dans la mesure où l’enfant est mineur », déplore-t-elle. Malgré tout, la situation devient vite ingérable. « On a réagi avec notre cœur, mais on se sentait impuissant. Jeanne souffrait trop pour être disponible en classe. Elle nous foutait tous les cours en l’air, c’était provocation sur provocation. » Quelque temps après, Jeanne a fait une tentative de suicide au sein même du collège.

Le secrétariat de l’Enseignement catholique semble avoir pris la mesure du problème. « Nous assistons non pas à une fissure, mais à un ébranlement de tout le système éducatif, alors que la culture se transforme rapidement », constate Jérôme Brunet, adjoint au secrétaire général. Mais son statut est de coordonner des établissements à qui est laissée une grande autonomie. Jérôme Brunet rappelle que « de par la loi Debré, le chef d’établissement est responsable du projet éducatif et de ce qui se passe dans la pédagogie. Il peut donc convoquer un enseignant qui irait contre ce projet, et travailler avec lui ». Selon lui, la liberté pédagogique des enseignants est donc restreinte, même si le chef d’établissement ne peut pas licencier un professeur, une fois que celui-ci a été embauché. Dans le cas d’enfants qui veulent changer de sexe, « le chef d’établissement peut réunir des équipes éducatives, avec l’équipe médicale, pour discuter d’un cas particulièrement difficile, dans un dialogue qui respecte à la fois les personnes et le projet de l’Enseignement catholique ». Un traitement au cas par cas, donc, réalisé par le dialogue, et non une posture d’autorité, laquelle serait « contre-productive et inopérante ». « Nous ne sommes plus dans une société chrétienne avec des évidences chrétiennes », constate-t-il. L’Enseignement catholique mise davantage dans le renforcement de la formation de ses enseignants à l’anthropologie chrétienne, et travaille actuellement en ce sens. Il milite aussi pour une plus large mise en œuvre de l’éducation affective relationnelle et sexuelle, et ce, dès la maternelle.

Un défi éducatif majeur

Mais cela sera-t-il suffisant, alors que la théorie du genre est en train de bouleverser l’enseignement ? D’autant que les universités, où se forment les futurs enseignants, sont aujourd’hui accaparées par ces questions ? Comment pourra-t-on enseigner, si la mode des non-binaires (ni homme ni femme) et des « gender-fluid » (parfois homme, parfois femme), se répand ? Comment organiser l’espace, les toilettes, les vestiaires, la cour de récréation ? Pour l’Enseignement catholique, l’idéologie du genre pose une question vitale, tant elle est un calque inversé de l’anthropologie chrétienne. « Lorsqu’on disait que “tout ce qui est vrai était enseignable dans un établissement catholique”, car “tout ce qui est vrai appartient au Christ” y compris le Bulletin officiel, alors un certain socle commun existait encore dans la société, déplore Alain, chef d’établissement. Aujourd’hui, un élève risque fortement de se voir enseigner que l’identité sexuelle est un matériau libre exigeant une autodétermination de sa part en cours de SVT à 9 h, et ira à 12 h à l’aumônerie pour s’entendre dire que l’identité sexuelle, son altérité et sa complémentarité sont des dons de Dieu. » Face à cet enjeu capital, l’urgence est de mobiliser l’ensemble des acteurs de l’éducation, parents y compris, pour offrir des solutions à la hauteur de ce défi éducatif majeur.

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