Chine : des récompenses financières promises aux "informateurs" qui dénonceront des "activités religieuses illégales" (29/08/2021)

Du site des Missions Etrangères de Paris :

Province de Heilongjiang : des récompenses financières incitant à rapporter les « activités religieuses illégales »

27/08/2021

Le 9 août, la branche locale du Département du travail du Front uni (un département relevant du Comité central du Parti communiste chinois) du district de Meilisi Daur, à Qiqihar dans la province de Heilongjiang, dans le nord-ouest de la Chine, a annoncé des récompenses financières destinées à inciter les habitants à rapporter les « activités religieuses illégales ». Les « informateurs » pourraient ainsi gagner jusqu’à 1 000 yuans (130 euros) en signalant des personnels religieux non qualifiés, des activités ou encore des dons non autorisés.

Les autorités locales du nord-est chinois ont introduit des récompenses financières destinées aux citoyens acceptant de signaler des « activités religieuses illégales ».

Les autorités locales du nord-est chinois ont introduit des récompenses financières destinées aux citoyens acceptant d’espionner leurs voisins pour rapporter des « activités religieuses illégales ». La branche locale du Département du travail du Front uni (un département relevant du Comité central du Parti communiste chinois) du district de Meilisi Daur, à Qiqihar dans la province de Heilongjiang, a lancé ce programme ce mois-ci, selon China Christian Daily. Ce département est utilisé par le PCC pour des services de renseignement et pour tenter d’influencer les personnes et les organisations locales, y compris les religions et les groupes religions. Selon l’annonce du 9 août à Qiqihar, les « informateurs » pourraient gagner jusqu’à mille yuans (soit près de 130 euros) pour des renseignements sur des « infiltrations étrangères illégales » ; les lanceurs d’alerte pourraient également toucher de 500 à 1 000 yuans (65 à 130 euros) pour des rapports sur les personnels religieux non qualifiés, sur les activités transrégionales non autorisées, sur les prêches et sur les distributions de travaux religieux imprimés et de produits audiovisuels en dehors des lieux de culte, ainsi que sur les dons non autorisés et sur les rassemblements privés à domicile.

Au cours des deux dernières années, le gouvernement chinois a introduit plusieurs lois et réglementations exigeant l’enregistrement de tous les lieux de culte auprès du gouvernement. Ces lois pénalisent également le clergé et les responsables religieux non enregistrés. Les responsables des Églises dites « souterraines » estiment que ces lois sont destinées à réprimer leurs communautés et leurs clergés. Les informateurs peuvent contacter les autorités par téléphone, par e-mail ou par courrier. La nouvelle mesure est officiellement destinée, selon le communiqué, à « renforcer le contrôle des activités religieuses illégales dans le district, à prévenir tout foyer de contagion au Covid-19 lié aux rassemblements religieux, à mobiliser le public pour la prévention et la répression des activités religieuses illégales, et à assurer un cadre religieux stable et harmonieux ». Des systèmes de récompenses similaires ont également été introduits dans le passé dans le district de Boshan et dans la ville de Weihai, tous deux dans la province de Shandong.

La Chine au 17e rang sur 50 pays par Portes Ouvertes

Le communiqué officiel du 9 août invite également les habitants à rapporter toute formation religieuse non autorisée de mineurs dans le cadre de camps d’hiver ou d’été. Les sites internet religieux non approuvés, les campagnes de dons religieuses illégales et les activités caritatives liées dans un but d’évangélisation sont également concernés, selon China Christian Daily. De telles incitations financières, dans un pays officiellement athée, ne sont pas nouvelles. En 2019, l’organisation américaine International Christian Concern a rapporté que les autorités de la province de Guizhou avaient lancé des récompenses jusqu’à 1 000 dollars US pour inciter les habitants à rapporter les activités religieuses illégales. L’an dernier, dans la province de Henan, des mesures similaires ont été offertes aux habitants rapportant de telles activités via une messagerie téléphonique.

D’autres lieux comme Fujian, Guangxi, Hebei et Liaoning ont également offert des récompenses similaires depuis l’an dernier. La Chine reconnaît cinq religions – le bouddhisme, le protestantisme, le catholicisme, l’islam et le taoïsme. Toutefois, depuis des décennies, les autorités contrôlent strictement les groupes religieux officiels et poursuivent ceux qui adhèrent à des groupes non reconnus ou non enregistrés. De nombreuses organisations ont signalé et critiqué les politiques et les actions répressives du Parti communiste chinois contre les groupes religions, dont les chrétiens. En janvier dernier, le groupe chrétien américain Portes Ouvertes a publié une liste classant la Chine au 17e rang sur 50 pays où les chrétiens rencontrent les formes les plus graves de persécution.

(Avec Ucanews)

Crédit : Matthew Summerton / CC BY-SA 3.0

09:09 | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |