Quand le Directeur de Rédaction de Cathobel appelle à partir au combat (02/09/2021)

De Vincent Delcorps sur cathobel :

Edito : Partir au combat

En voyant le recul de la pratique religieuse gagner notre société, certains se sentent l’envie de partir au combat. Leur objectif: la reconquête. Animés d’un feu puissant, d’un désir ardent, ils entendent se battre. Sans doute sont-ils plus en quête d’un nouveau passé que soucieux d’écrire un avenir. Au-delà, et plus fondamentalement, ils se trompent de registre: une personne n’est assurément pas une cible; et la foi n’invite pas à se battre, mais à rayonner.

Il est un autre phénomène qui mérite sans doute notre vigilance et, pour le coup, de se battre. Il s’agit de cette tendance visant à supprimer toute référence religieuse de l’espace public. A reléguer religions et confessions à la maison. A supprimer signes et symboles. A ôter toute trace de sacré – et même à en perdre la notion.

Cette tendance est bien réelle. C’est elle qui se cache derrière la volonté de supprimer les cours de religion – en Flandre comme en Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est elle qui ne saurait imaginer que pourrait se révéler, au-delà du voile, une foi libre et belle. C’est elle qui ne supporte pas de voir dans des pierres autre chose que des pierres – et pour qui la transformation d’une église en bordel ne poserait sans doute pas de problème.

Bien réelle, cette tendance ne cherche pas d’abord à résoudre des problèmes concrets. Elle ne s’appuie pas d’abord sur un travail de la raison. Elle ne vise pas forcément à rendre les gens plus heureux. Elle ne s’intéresse pas directement à la construction d’un monde meilleur. Ni plus juste. Ou plus durable. Elle se fonde sur l’idéologie. Sur le monde des idées et des fictions. Sur des plaies demeurées ouvertes. Sur l’agitation de peurs. Et de vieux démons.

Bien réels, les tenants de cette tendance sont plus en quête d’un nouveau passé que soucieux d’écrire un avenir. Car la religion et la spiritualité sont des évidences que personne ne saurait nier. Car l’apport de celles-ci à la vie en société est éminemment précieux. Car connaître les religions, c’est comprendre notre histoire et être davantage acteurs de nos choix. Car la religion est rarement plus dangereuse que lorsqu’elle est menacée, souterraine, attaquée.

Bien réelle, cette tendance doit donc être combattue. Vraiment. Franchement. Avec un feu puissant et un désir ardent, n’ayons pas peur de mener ce combat.

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