Un catéchisme pour adultes (06/10/2021)

L'abbé Guillaume de Tanoüarn se lance dans la rédaction d'un catéchisme pour adultes :

De quoi parle le catéchisme ?

J'entreprends de rédiger un  catéchisme pour adultes sur ce blog. Pourquoi une telle ambition ? Parce qu'il manque, sur le marché, un catéchisme qui soit vraiment pour adultes mais qui reste simple d'approche. Le Catéchisme de l'Eglise Catholique est parfait quand on cherche une référence. Mais il est trop long pour servir de livre d'étude.  Le résumé qui en a été fait reste à mon avis trop intellectuel ; c'est encore un catéchisme très théologique et qui commence par la liturgie, ce qui ne me semble pas très simple. La foi n'est pas la théologie. La liturgie, comme je l'ai expliqué dans mon dernier livre, nous entraîne dans une véritable initiation de tout l'être au Mystère du Christ. Le catéchisme qui doit être clair, est avant tout le manuel qui explique à l'impétrant comment  participer au plan de salut de l'humanité, apporté par le Christ. La réponse est simple et en trois temps : le catéchisme enseigne ce qu'il faut croire, ce qu'il faut faire et les moyens à notre disposition pour croire et pour faire, que l'on nomme les sacrements.

Prenons ces trois points l'un après l'autre : la foi d'abord, cette grande méconnue.

C'est par la foi, non par la raison, que l'on participe au mystère du Christ. Qu'est-ce que la foi ? Ni une philosophie, ni une idéologie, ni même une théologie, nous venons de le dire. La foi dit saint Paul aux Hébreux est "la substance de ce que l'on espère". 

Nous avons tous une espérance, ou alors on se flingue. Nous avons tous en nous l'idée que la vie est supérieure à la mort et qu'elle doit triompher. La question qui se pose est : où mettons-nous notre espérance ? En nous-même ? Dans notre courage physique ? Dans notre intelligence ? Dans notre volonté indéfectible de prendre la vie comme elle vient ? Tout cela peut nous induire à l'espérance, mais nous savons tous que face à ces forces dont nous sommes si fiers, la mort aura toujours le dernier mot. Faut-il se résigner à dire avec Heidegger que "l'homme est un être pour la mort " ? Notre vie serait une sorte de monstrueuse exception, une parenthèse vite refermée, un emballement sans lendemain de la logique biologique qui nous gouvernerait seule ? Ce pessimisme, s'imposant à la réalisation merveilleuse qu'est l'animal humain, est difficile à croire.

Nous avons tous obscurément une autre espérance et nous en vivons : l'espérance que la science prolongera indéfiniment notre durée de vie... L'espérance qu'au dernier moment la vie l'emportera sur la mort d'une manière que Dieu connaît. La foi est universelle, comme l'espérance qu'elle nous représente. Ce qui fait de nous des chrétiens en devenir, c'est que nous pensons que seul le Christ peut nous sauver, c'est-à-dire faire triompher la vie en nous. Il est le seul dont on puisse dire ce qu'affirme l'évangéliste saint Jean dans le prologue de son Evangile : "En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes". "Il est le premier né d''une multitude de frères" dit saint Paul de son côté, le premier des ressuscités et donc celui en qui et par qui nous pourrons ressusciter à notre tour par la foi en lui.

Notre foi dans le Christ ne vient pas d'une démonstration rationnelle. Elle est la foi dans un Mystère, la résurrection, et elle est elle-même un mystère; quelque chose de caché à nos yeux, quelque chose que nous ne pouvons pas atteindre par un mouvement réflexe du type : "Je crois que je crois". Je crois ! Rien à voir avec "Je crois que". Je suis prêt au nom de ma foi à rendre compte de mon espérance. Maladroitement peut-être mais avec conviction. Les lambeaux de vérité que j'ai atteint, je suis prêt à les défendre comme si ma vie en dépendait. Parce que ma vie en dépend.

Ce qu'il faut croire? La foi est si précieuse dans son contenu qu'elle a immédiatement fait l'objet de résumés que l'on nomme aujourd'hui kerugmata, proclamations. Le plus ancien de ces kérygmes nous est livré par saint Paul à la fin de la première Epître aux Corinthiens, vingt ans après la passion et la résurrection du Christ. Nous utiliserons, nous, le Credo de Nicée-Constantinople (324-385) qui présente une sorte de résumé de la foi chrétienne et nous le commenterons mot à mot..

Deuxième point : Ce qu'il faut faire, Dieu a donné dix commandements à Moïse, il ne revient pas sur sa loi. Il n'y a pas abrogation. Mais dans l'Evangile, le Christ donne deux commandements,  le second étant dit semblable au premier : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit". Et le second commandement : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même"(Matthieu22, 39). Comme dit saint Paul : "L'amour est l'accomplissement du précepte" (Romains 13, 10). Sans amour, on n'accomplit pas les commandements de Dieu.

Troisième point : quels sont les moyens que Dieu met à notre disposition pour que nous rentrions dans son plan de salut. Ce sont les sept sacrements, à commencer par le baptême. 

Nous reviendrons sur ces deux points mais nous commençons tout de suite le commentaire du Credo.

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