COVID : le cardinal Eijk pourfend les adversaires de la vaccination et du pass sanitaire (31/10/2021)

De Corrispondenza Romana (Antonio Socci) :

Le cardinal Eijk démolit l'idéologie des No-vax et No-pass

26 octobre 2021

L'intervention de Card. Willem Jacobus Eijk, archevêque d'Utrecht, samedi dernier, lors de la conférence Voice of the Family à Rome sur "La santé des malades et le salut des âmes", est un énorme coup porté à l'idéologie des catholiques novax et nopass.

Non seulement parce que le rapport du cardinal illustre avec compétence - et non avec des slogans et des théorèmes délirants - la question des vaccins (Mgr Eijk a une formation médico-scientifique) et répond aux questions éthiques soulevées par l'utilisation de lignées cellulaires dérivées d'avortements (il est expert en bioéthique).

Non seulement parce qu'il démontre ainsi la validité de la Note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui a déclaré la licéité morale de l'utilisation des vaccins anti-covidiens.

Le cardinal va jusqu'à affirmer que la vaccination est probablement même "une obligation morale" pour le bien commun.

Et l'aspect qui met le plus en échec le catho-no-vax est le suivant : Eijk est un prélat qui se réfère - culturellement - au Magistère de Jean-Paul II et de Benoît XVI, il fait donc partie de ceux que les médias, en simplifiant, définissent comme "conservateurs".

Son travail méritoire de clarification sur les vaccins est extrêmement précieux pour toute l'Eglise, car la Note de la Congrégation de décembre dernier était trop synthétique et manquait d'explications, et les discours du Pape Bergoglio étaient trop simplistes, avec une exaltation presque théologique du vaccin et sans jamais aborder les questions éthiques qui y sont liées.

Le rapport providentiel de M. Eijk clarifie enfin les doutes, même douloureux, de nombreux catholiques, et dissipe un épais brouillard de soupçons et de mensonges qui a été savamment alimenté ces derniers mois.

Le Cardinal rétablit la confiance dans l'Eglise sur la question délicate des vaccins. Ceux qui avaient des doutes éthiques peuvent ainsi être convaincus. Mais le clivage avec ceux qui adhèrent à l'idéologie no-vax et no-pass sera-t-il rétabli ? Difficile.

Les médias ne s'en sont pas rendu compte, mais la guerre contre les vaccins et le Pass Vert a produit une blessure très dramatique au sein du monde catholique.

On ne se souvient pas d'un événement similaire dans un passé récent. Un phénomène comparable s'est produit en 1974. Lors de la campagne référendaire pour l'abrogation de la loi sur le divorce en Italie, un groupe d'intellectuels catholiques a fait un tollé en se prononçant contre l'abrogation de la loi, adoptant une position opposée à celle de l'Église et du monde catholique.

Aujourd'hui, cependant, nous n'avons pas un glissement vers la gauche, mais vers la droite. Et ce ne sont pas des intellectuels, mais surtout des catholiques de base, militants, qui se disent orthodoxes, fidèles à la tradition et à l'Eglise, mais qui accusent l'Eglise d'avoir cédé sur la légalité du vaccin et du passeport vert.

Et pourtant, paradoxalement, les intellectuels que ces catholiques culturellement conservateurs suivent et relancent sont de gauche : de Massimo Cacciari à Giorgio Agamben, de Diego Fusaro à Carlo Freccero.

Et la mentalité que - sans s'en rendre compte - ils embrassent, à travers l'idéologie Novax, est exactement cette idéologie individualiste qui sous-tend la culture radicale et libertaire à laquelle ils s'opposent sur d'autres questions (comme l'euthanasie ou l'avortement).

Un certain nombre d'intellectuels catholiques de l'aire ratzingerienne ou traditionaliste, comme les professeurs Pietro De Marco et Roberto de Mattei, ou le professeur Josef Seifert (membre historique de l'Académie pontificale pour la vie) ont expliqué à plusieurs reprises cette erreur aux catholiques No-vax.

Mais le monde catholique-novax semble imperméable à tout raisonnement. Et ils considèrent également que la déclaration de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur la licéité éthique des vaccins anti-covidiens est plus ou moins du papier brouillon. Selon eux, elle n'est pas fondée sur la théologie morale, mais sur les idées du pape Bergoglio, qu'ils considèrent (de manière absurde) comme le plus grand témoignage en faveur du vaccin.

Cette frange du monde catholique a pour chef l'archevêque Viganò et c'est lui qui - dans ses rassemblements apocalyptiques où il s'improvise virologue, économiste, médecin, historien et politologue - a surfé sur cette identification entre le vaccin et le pontife argentin.

Il est inutile d'objecter que la note de la Congrégation reflète une orientation qui précède le pontificat bergoglien ; il est également inutile de rappeler que Benoît XVI lui-même s'est fait vacciner et que même au sein du monde lefebvriste, la légitimité morale du vaccin contre la pandémie a été reconnue.

Les catholiques-novax partagent avec tous les novax l'imperméabilité aux raisons qui réfutent leurs arguments, même lorsque le démenti d'une erreur ou d'une fake news apparaît clivant.

Ils vivent dans une bulle autoréférentielle (comme ils disent, "ils la chantent et la jouent"), alimentée le plus souvent par les réseaux sociaux, s'opposant à toute autorité, de celle de l'Église à celle de l'État, de celle de la science à celle des médias.

Le rapport de M. Eijk est également une légitimation du laissez-passer Greeen, car s'il affirme que la liberté de ceux qui ne veulent pas se faire vacciner doit être respectée (avec toutefois l'obligation pour le personnel de santé), il précise que "les personnes qui refusent de se faire vacciner doivent toutefois s'efforcer de maintenir une certaine distance avec les autres personnes, se désinfecter fréquemment les mains et se soumettre à des tests Covid-19 fréquents. Un test Covid-19 négatif, ne datant pas de plus de 48 heures, devrait leur permettre d'accéder aux restaurants, aux théâtres et aux événements".

En substance, dit-il, "les gouvernements ont le droit et même l'obligation de limiter la liberté des citoyens dans une certaine mesure si cela est nécessaire pour empêcher des agents infectieux, tels que le virus Covid-19, de se propager dans la population", même si "la culture individualiste proteste souvent contre les mesures gouvernementales prises à cette fin".

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