Catalogne : béatification de quatre martyrs de la guerre civile espagnole (01/11/2021)

De Vatican News (Roberta Barbi) :

Béatification en Catalogne de quatre martyrs de la guerre civile espagnole

Le martyre n'était pas recherché mais subi, un choix libre et non une imposition: c'est le cœur du témoignage des quatre martyrs de la guerre civile espagnole, béatifiés samedi dans la basilique cathédrale de Santa Maria di Tortosa. C'est ce qu'a souligné le préfet de la Congrégation pour les causes des saints dans son homélie de béatification, samedi 30 octobre.

La somme de l'amour et du sacrifice aboutit au martyre. Les quatre jeunes prêtres tués en 1936 pendant la terrible expérience de la guerre civile espagnole et béatifiés samedi 30 octobre à Tortosa en Catalogne (Espagne). Francisco Cástor Sojo López et ses trois compagnons martyrs avaient de nombreux points communs: ils étaient tous prêtres, bien sûr, et se souciaient tous des vocations, même s'ils venaient de diocèses différents. Surtout, tous les quatre ont rencontré la mort dans l'odium fidei -haine de la foi-, comme l'exige la formule d'une réalité douloureuse et toujours présente, mais aussi avec une «attitude de pardon dans le support de la torture», comme l'a souligné dans son homélie de béatification le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, citant en particulier le bienheureux Millán Garde Serrano.

Dimanche, après la prière de l'angélus, le Pape François a qualifé ces quatre martyrs de «pasteurs zélés et généreux, restés fidèles à leur ministère même au risque de leur vie pendant la persécution religieuse des années 1930»«Que leur témoignage soit un modèle, notamment pour les prêtres. Applaudissons ces nouveaux bienheureux!», s'est exclamé François devant les fidèles réunis sur la place saint-Pierre, en cette veille de la Toussaint. 

Le martyre comme choix libre

Dans son homélie de béatification, samedi 30 octobre, le cardinal italien rappelle que Jésus invite tout le monde, «mais vraiment tout le monde», à le suivre. «Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix chaque jour et qu'il me suive». Il s'agit d'une «invitation péremptoire et claire, qui ne laisse aucune place aux artifices», relève le cardinal. Mais c'est aussi une invitation, et non une imposition: chacun peut l'accepter tel quel, sans l'atténuer ou l'éviter, mais il s'agit toujours d'un choix libre. Se renier soi-même «signifie répudier non pas ce que l'on est, mais ce que l'on est devenu par égoïsme et par intérêt», a souligné le préfet, insistant sur le fait qu'il est beaucoup plus facile de quitter ses biens que certains de ses traits de personnalité.

Porter sa Croix quotidienne

Dans le même passage de l'Évangile, Jésus parle aussi d'une croix personnelle, que chacun porte dans sa vie quotidienne. Le cardinal Semeraro explique qu'il est facile d'ici d'évoquer le Golgotha et l'image de Jésus crucifié, mais le Christ n'a porté cette croix «qu'une seule fois, parce que sur cette croix il a donné sa vie», prenant ainsi «une valeur éternelle», pour nous, au contraire, il parle d'une croix quotidienne.  «Nous, pour compléter dans notre vie le chemin de la Croix du Seigneur, nous devons la reprendre chaque jour et chaque jour pour reprendre le chemin de la suite», a exhorté le cardinal, rappelant que le Pape avait un jour parlé de cette tentation «de suivre un Christ sans Croix». Jésus, au contraire, nous redirige constamment sur son chemin, qui est celui de l'amour, du sacrifice de soi et, donc, de la croix.

Un témoignage d'acceptation et de pardon

«Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera». Jésus l'a dit et les quatre nouveaux bienheureux l'ont fait dans le cadre de leur expérience terrestre. Francisco Cástor Sojo López a été ordonné prêtre en 1903, puis a rejoint la Fraternité sacerdotale Operarios Diocesanos à laquelle appartenaient les trois autres compagnons de son martyre. Il a servi dans plusieurs séminaires, de Tolède à Ciudad Real, et c'est là que la milice a fait irruption le 23 juillet 1936. Le prêtre a été retenu prisonnier jusqu'à la nuit du 12 au 13 septembre où il a été emmené juste à l'extérieur de la ville et assassiné.

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