73 millions d'avortement dans le monde chaque année mais cela ne suffit pas pour l'OMS (11/04/2022)

De gènéthique.org :

Des dizaines de millions d’avortements dans le monde chaque année. Et toujours pas assez pour l’OMS.

11 avril 2022

L’OMS vient de publier une étude qui recense le nombre d’avortements dans le monde. En parallèle, l’organisation diffuse ses recommandations en matière de politique publique.

Selon une étude menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Institut Guttmacher [1], 121 millions de grossesses ne sont pas « prévues » chaque année. Les auteurs ont réalisé cette estimation à partir de données issues de 150 pays sur la période 2015 – 2019. Et dans 61% des cas, ces grossesses se terminent par un avortement. Ce qui représente plus de 73 millions d’avortements chaque année.

Mais, alors que « les grossesses non prévues sont à leur niveau le plus bas depuis 30 ans »« les avortements ont augmenté dans le monde »[2]. Serait-ce le résultat de la politique du « tout-avortement » ? L’OMS ne compte pas en rester là. En effet, l’Organisation mondiale de la santé vient de mettre à jour ses recommandations en matière d’avortement.

L’avortement sans aucune condition

Pour l’OMS, l’avortement devrait être autorisé quel que soit le stade de la grossesse. Instaurer un seuil n’est, selon l’organisation, pas justifié d’un point de vue médical. Un avis qui n’est pas partagé par les gynécologues français, y compris par ceux qui promeuvent l’avortement. Israël Nisand, chef du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Strasbourg et président du Collège national des gynécologues et obstétriciens de France, avait expliqué qu’à 14 semaines, l’avortement est « un geste plus dangereux que les médecins n’aiment pas faire ».

L’OMS recommande aussi de supprimer toute période de réflexion et tout accord de tiers. Pour l’institution, une femme doit pouvoir avorter sans l’accord du père de l’enfant, une jeune fille sans l’accord de ses parents.

L’avortement serait-il un acte anodin ? Si tel était le cas, la loi française n’aurait pas pris la peine de définir une clause de conscience spécifique à l’avortement. Une clause que les promoteurs du tout avortement n’ont pas réussi à annuler à l’occasion du vote de la loi Gaillot.

Vers la fin de l’objection de conscience ?

«  S’il s’avère impossible de réglementer l’objection de conscience d’une manière qui respecte, protège et satisfasse les droits des femmes souhaitant recourir à l’avortement, l’objection de conscience en matière d’avortement pourrait devenir indéfendable », écrit l’organisme. Pourtant, en 2013, l’OMS reconnaissait que « chaque agent de santé a le droit d’objecter en conscience à la pratique de l’avortement » [3]

Comme le souligne Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, « il n’est question de supprimer l’objection de conscience qu’à propos de l’avortement ». Avec un double objectif : « symbolique et pratique » [4]. Après le fait de parler de « soin » en matière d’avortement, supprimer l’objection de conscience vise pour ses promoteurs à sa « normalisation morale ».

 

[1] Bearak JM, Popinchalk A, Beavin C, et al Country-specific estimates of unintended pregnancy and abortion incidence: a global comparative analysis of levels in 2015–2019 BMJ Global Health 2022;7:e007151.

[2] 64 femmes sur 1000 sont concernées par des grossesses « non désirées », contre 79 femmes sur 1000 au début des années 1990

[3] OMS, Avortement sécurisé : Deuxième édition Directives techniques et stratégiques à l’intention des systèmes de santé (2013)

[4] Gènéthique, L’objection de conscience : un droit fondamental parce qu’elle est un devoir (26/02/2021)

Cet article de la rédaction Gènéthique a été initialement publié sur Aleteia sous le titre : 73 millions d’avortements dans le monde chaque année

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