Deux d’entre elles sont Libanaises : Zeina El-Tibi, docteur en droit, auteur de La condition de la femme musulmane (Cerf, 2021) ; et Nayla Tabbaradocteur en sciences des religions, auteur de L’islam pensé par une femme (Bayard, 2018). La troisième est Marocaine : Asma Lamrabetmédecin biologiste, auteur de Islam et femmes. Les questions qui fâchent (Gallimard, Folio-Essais, 2017).

Leurs approches du sujet, surtout en ce qui concerne l’enseignement religieux sur la femme ainsi que les relations entre hommes et femmes, dans la société ou dans le cadre familial, ne sont pas uniformes, mais un point commun les caractérise : l’islam, dans ses textes sacrés, ne peut être considéré comme étant la cause première du statut discriminatoire imposé à la femme jusqu’à nos jours en de nombreux pays régis par la charia (la loi islamique).

LE REGARD DE L’ISLAM SUR LA FEMME

Ce sujet comporte deux aspects : l’inégalité de nature entre l’homme et la femme ; l’imputation de la faute originelle.

L’inégalité de nature (ou ontologique) entre l’homme et la femme

Asma Lamrabet regrette l’importance accordée par l’exégèse islamique classique au récit de la Bible selon lequel la femme a été créée à partir d’une côte d’Adam (Genèse 2, 21-22) et l’érection de ce passage « en norme sacrée », d’où il résulte que Dieu aurait voulu faire des femmes des « créatures subalternes ». Or, souligne-t-elle, non seulement ce récit est absent du Coran mais il est contredit par ce dernier (4, 1) : « Ô vous les humains, craignez votre Seigneur qui vous a créés d’une seule essence et qui a créé d’elle son conjoint et qui de ces deux-là a fait propager beaucoup d’hommes et de femmes » (p. 15-17). 

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