Ukraine : une guerre qui met la diplomatie du Saint-Siège à l'épreuve (23/06/2022)

De Marie-Lucile Kubacki sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

La guerre en Ukraine met à mal la diplomatie du Saint-Siège

La guerre en Ukraine suscite depuis quatre mois des attentes envers la parole du pape, parole qui se trouve mise à rude épreuve, entre incompréhension et précipitation, voire impression d’une improvisation. Elle met aussi en lumière les enjeux et les limites de la diplomatie sous ce pontificat.
 
21/06/2022

C’est l’histoire d’une petite phrase en forme de bombe. Une petite phrase lâchée à deux reprises par le pape François à propos de la guerre en Ukraine, alors qu’il ne cesse par ailleurs de mettre en garde contre les mots susceptibles de contribuer à une escalade verbale. Interrogé par le quotidien italien le Corriere della Sera début mai 2022 sur les causes de l’agression russe, le pape déclare que les « aboiements de l’Otan à la porte de la Russie » ont pu « faciliter » la « colère » de Moscou. Dans les pays de l’Alliance atlantique (sans parler de l’Ukraine), on s’étrangle en faisant remarquer que cela ressemble assez fortement à la rhétorique du Kremlin.

Dix jours plus tard, le pape reçoit les directeurs de revues jésuites européennes. Dans la bibliothèque du Palais apostolique, sous un tableau de la résurrection du Christ du Pérugin, il se livre à un échange dans le style à bâtons rompus qui est sa marque de fabrique. Selon le compte rendu publié dans la Civiltà Cattolica, il confie avoir rencontré « quelques mois avant le début de la guerre », « un chef d’État, un homme sage », « très sage en fait », et qui parlait « très peu ».

Cet homme lui aurait confié ses préoccupations sur l’évolution de l’Otan en ces termes, rapportés par le pape : « Ils aboient aux portes de la Russie. Et ils ne comprennent pas que les Russes sont impérialistes et ne permettent à aucune puissance étrangère de les approcher (…), la situation pourrait conduire à la guerre. » Et le pape de conclure son étonnante narration : « Ce chef d’État a su lire les signes de ce qu’il se passait. »

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