Si en 2020 près de 221.390 allemands sont sortis de l’église catholique, 220.000 des églises évangéliques (contre  181.213 et 141.250 en 2010, respectivement), en 2021 ce sont 359.000 catholiques et 228.000 protestants qui sont sortis de leurs églises. Pour la première fois, moins de la moitié des Allemands appartiennent à une église.

La pratique elle-même s’effondre – seuls 4.3 % des allemands vont tous les dimanches à l’église, ce qui reste beaucoup plus important qu’en France (2%) et en Belgique (moins de 1% dans certaines provinces).

Pis, pour la première fois, même des fidèles réguliers s’en vont de leurs églises. Si les raisons évoquées par les responsables de l’Eglise catholique eux mêmes (importance de l’impôt d’église, scandales liés aux abus sexuels, Covid19) ne remettent pas en cause, en apparence, leur cap vers le schisme allemand, cette fuite des fidèles indique un profond malaise.

En 2022, la dynamique ne fait que s’accélérer, puisque dans la quasi-totalité des états d’Allemagne où il faut se rendre au tribunal administratif pour officialiser la sortie de son église et cesser d’en payer l’impôt religieux, les juridictions administratives, débordées, n’ont plus de créneau de rendez-vous disponibles.