L'Assemblée générale de l'ONU sur le point de déclarer l'avortement comme un droit humain (19/08/2022)

De Stefano Gennarini sur C-Fam :

L'Assemblée générale de l'ONU sur le point de déclarer l'avortement comme un droit humain

18 août 2022

L'Union européenne, ainsi que l'administration Biden, tentent de forcer l'Assemblée générale à adopter une résolution qui déclare que l'avortement est un droit humain.

Les délégués en sont aux dernières phases de négociation d'une résolution de l'Assemblée générale qui déclare que "l'accès à l'avortement sans risque" est une politique que les gouvernements devraient poursuivre pour "assurer la promotion et la protection des droits humains de toutes les femmes et de leur santé sexuelle et reproductive".

Malgré les objections répétées des pays qui protègent la vie des enfants dans l'utérus ou qui ont des lois restrictives en matière d'avortement, la résolution est examinée avec la nouvelle formulation controversée en vue de son adoption d'ici la fin du mois.

La résolution serait une victoire significative pour le droit à l'avortement après des années de stagnation dans les débats de l'ONU et donnerait un mandat clair aux agences de l'ONU pour que l'avortement soit promu comme un droit humain. La formulation de l'"avortement sans risque" dans la résolution a été rejetée lors de multiples négociations d'autres résolutions au cours de la dernière décennie.

Forcer l'inclusion de cette formulation est devenu une priorité pour les pays occidentaux progressistes qui ont soutenu la résolution dès le début, y compris les grandes puissances de l'Union européenne et l'administration Biden. Le diplomate japonais qui dirigeait les négociations était inflexible sur le fait que les délégations ne pouvaient ni supprimer ni ajouter quoi que ce soit au texte sur l'avortement, ce qui a eu pour effet de bloquer les négociations. Malgré des objections répétées tout au long de l'été, la formulation est restée inchangée dans le projet.

Les délégués ont été déconcertés et déçus par cette intransigeance, remettant même en question la bonne foi des délégations qui parrainaient la résolution. Des personnes proches des négociations ont déclaré au Friday Fax que pas un seul paragraphe de l'ensemble de la résolution n'avait fait l'objet d'un consensus avant que le projet ne soit présenté cette semaine, s'écartant ainsi de la procédure diplomatique suivie de longue date dans les négociations de l'Assemblée générale. Quinze pays ont donc tenté de bloquer la présentation de la résolution, en vain.

Les délégués ont été encore plus déconcertés par le fait que l'Union européenne semblait manipuler les négociations. Les États membres de l'UE, qui figurent parmi les principaux partisans de la résolution, ont négocié de manière agressive. Ce n'est pas le protocole normal dans les négociations de l'Assemblée générale. Dans le cours normal des choses, les principaux parrains d'une résolution ne négocient pas la résolution. Ils ne font que faciliter les négociations.

Les délégations se sont non seulement opposées à la formulation de l'avortement dans la résolution, mais elles ont également exprimé leurs préoccupations quant à la formulation et aux termes qui pourraient être utilisés pour soutenir des politiques qui promeuvent l'homosexualité et le transsexualisme sous le prétexte de lutter contre la violence sexuelle, dont les femmes sont principalement victimes.

Le texte sur l'avortement se rapproche de l'établissement de l'avortement comme un droit de l'homme international, mais n'est pas une déclaration catégorique car il inclut la réserve "lorsque ces services sont autorisés par la loi".

Le terme spécifique "avortement sans risque" n'a pas été largement accepté par les États membres de l'ONU. Et la formulation liant l'avortement aux droits de l'homme a été encore plus controversée lors des négociations.

L'Égypte, le Bahreïn et l'Arabie saoudite ont proposé un amendement visant à supprimer le terme "avortement sans risque" d'une résolution du Conseil des droits de l'homme en juin. Cet amendement a été soutenu par près de la moitié des membres votants du Conseil.

À l'Assemblée générale, le terme n'a jamais été inclus de manière controversée que dans une résolution bisannuelle sur la violence à l'égard des femmes parrainée par la France et les Pays-Bas. Ces deux délégations sont de fervents partisans d'un droit international à l'avortement.

La promotion de l'accès à l'avortement en tant que droit de l'homme est largement considérée comme une atteinte au consensus de l'Assemblée générale, défini en 1994 lors de la Conférence internationale sur la population et le développement qui s'est tenue au Caire, selon lequel l'avortement est une question qui doit être tranchée par la législation nationale sans interférence extérieure, et selon lequel les gouvernements devraient aider les femmes à éviter l'avortement et veiller au bien-être des mères et de leur enfant avant et après la naissance.

Depuis près de trois décennies, les pays occidentaux progressistes tentent d'éroder ces réserves de la conférence du Caire par le biais des agences des Nations unies.

Les agences de l'ONU promeuvent régulièrement la notion d'"avortement sans risque" sous la rubrique "santé et droits génésiques", en particulier l'Organisation mondiale de la santé, le Fonds des Nations unies pour la population et l'Agence des Nations unies pour les femmes. Mais elles l'ont fait en grande partie de leur propre initiative, sans mandat de l'Assemblée générale.

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