Serbie : des dizaines de milliers de manifestants mobilisés contre l'EuroPride (22/08/2022)
Tens of thousands of people today in Belgrade
Cet évêque, qui dirige le diocèse de Banat depuis 2003, s’était fait connaître pour ses déclarations provocantes en avril 2020 concernant la pandémie de Covid-19. Alors que la Serbie était en état d’urgence et que les services religieux étaient limités, Mgr Nikanor avait exhorté les croyants à se rendre à l’église car « c’est le meilleur hôpital et le plus curatif et si quelqu’un qui vous conseille, même si c’est un patriarche serbe ou un évêque, qu’il ne peut y avoir que cinq personnes dans l’église, soit il n’a pas de religion soit il sert un autre service ». L’homme d’église avait conclu son appel par ces mots : « Le saint sacrement de la communion, c’est le meilleur médicament ! »
Cette marche intervient contre la Serbie dans l’Union européenne, contre les sanctions visant la Russie, contre les valeurs occidentales…
Côté politique, la marche de protestation de dimanche dernier a été dénoncée par le militant d’opposition Dragan Sutanovac, ancien chef du Parti démocrate et ex-ministre de la Défense, qui prône désormais l’adhésion de la Serbie à l’OTAN. Il a considéré que cette marche intervenait « contre la Serbie dans l’Union européenne, contre les sanctions visant la Russie, contre les valeurs occidentales, afin que la Serbie puisse devenir tchétchène et talibanisée ». Les autorités serbes ont reçu lundi une demande officielle d’annulation de l’EuroPride pour raisons de sécurité sans se prononcer pour l’instant. Selon l’ONG « La Serbie droite », qui a déposé la pétition, le défilé de la fierté prévu notamment le 17 septembre mettrait en danger la moralité publique et augmenterait le risque de violence, de destruction et de troubles à grande échelle.
Le président serbe Aleksandar Vucic, issu du Parti progressiste, a pour sa part réprimandé la manifestation contre l’EuroPride qui s’est tenue à Belgrade dimanche dernier et à laquelle seulement « 4 650 personnes ont participé » selon lui. Ce « rassemblement familial a été organisé par une personne condamnée pour violence domestique », a-t-il même affirmé, ajoutant que « des personnes condamnées pour trafic de drogue étaient également présentes » dans le cortège. Sur le fond, le chef de l’Etat a reconnu que si le gouvernement autorisait la tenue de l’EuroPride, les orthodoxes dénonceraient des « autorités gay-friendly », alors que si l’évènement venait à être annulé, les progressistes blâmeraient l’absence d’Etat de droit. La prochaine manifestation « anti-Pride » est prévue le 28 août.
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