« Que de souillures parmi l’Eglise et particulièrement parmi ceux qui dans le sacerdoce devraient lui appartenir totalement ! Combien d’orgueil et d’autosuffisance ! (…) Souvent, Seigneur, ton Eglise nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toute part. Et dans ton champ nous voyons plus d’ivraie que de bongrain ».

Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Ratzinger disposait certainement, alors, d’informations qui seraient rendus publiques dans les années à venir, à propos de scandales sexuels mettant en cause des évêques et des prêtres, voire des cardinaux. Quelle est la crédibilité du discours moral de l’Eglise de France, face aux autorités politiques et aux puissances médiatiques, alors qu’une part notable de sa hiérarchie est empêtrée dans des affaires dont la simple fornication est la moins grave des manifestations ? « Quand le singe veut monter au cocotier, il faut qu’il ait les fesses propres » affirme un dicton exotique. Nous en sommes loin.

Tout restaurer dans le Christ

Dans sa première encyclique (E supremi apostolatus, 4 octobre 1903), le saint pape Pie X présentait ainsi son programme :

« Nous déclarons que Notre but unique dans l’exercice du suprême Pontificat est de « tout restaurer dans le Christ » afin que « le Christ soit tout et en tout ».

Quoiqu’en dise le cardinal André Vingt-Trois, les temps que nous vivons sont bien plus dramatiques qu’à l’époque des Borgia car la crise actuelle de l’Eglise est non seulement morale mais aussi liturgique, doctrinale et disciplinaire. De ce fait, aucune restauration morale ne sera possible si elle n’est pas précédée d’une véritable réforme intellectuelle et spirituelle remettant non plus l’homme mais le Christ au cœur de la vie de l’Eglise. Pas le Christ de « Oui-oui au pays au pays des bisounours » dont les célébrations conciliaires ne nous rebattent que trop les oreilles. Mais le Christ crucifié, mort et ressuscité, pour nous délivrer de l’esclavage du péché. Un Christ traditionnel pourrait-on dire. Le Christ de toujours, tout simplement.