L'Église en Afrique, en chiffres (04/02/2023)

De Brendan Hodge sur The Pillar :

L'Église en Afrique, en chiffres

Le pape François est en visite en Afrique, où les pays du continent ont un taux extrêmement élevé de participation à la messe et de vocations. Un regard sur les chiffres.

Le pape François en République démocratique du Congo, le 31 janvier. Crédit : Vatican Media

Lorsque le pape François s'est envolé d'Italie pour la République démocratique du Congo mardi, il a quitté le cinquième plus grand pays catholique du monde pour atterrir dans le sixième plus grand.

Longtemps considérée comme un territoire de mission, l'Afrique devient rapidement le centre de gravité du catholicisme mondial. Certains pourraient décrire la visite du premier pape latino-américain de l'Église sur le continent africain comme un symbole du présent de l'Église, voyageant de la région de son passé à celle de son avenir.

Parmi les plus grands pays catholiques

Considérée comme le centre de l'Église catholique pendant une grande partie du deuxième millénaire, l'Europe n'abrite plus les plus grandes populations catholiques du monde. L'Italie compte le plus grand nombre de catholiques baptisés de tous les pays européens et se classe au cinquième rang mondial après le Brésil, le Mexique, les Philippines et les États-Unis. Après l'Italie, vient la République démocratique du Congo.

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Le Nigeria figure également parmi les 15 premiers pays en termes de population catholique, bien que 15 % seulement de sa population soit catholique. Et si la liste des pays les plus catholiques devait s'allonger de cinq autres pays, trois autres nations africaines y figureraient : l'Ouganda, la Tanzanie et l'Angola.

Un coup d'œil rapide sur les pays hôtes

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La République démocratique du Congo est le quatrième plus grand pays d'Afrique en termes de population et, avec 55 % de catholiques (selon les données de la World Christian Database), c'est l'un des pays les plus catholiques du continent. La plupart des autres résidents de la RDC sont protestants, les croyants de l'Islam et d'autres religions représentant moins de 5% de la population. Cependant, les données d'enquête pour la RDC peuvent être difficiles à collecter en raison de la violence et de l'instabilité politique.

Après avoir obtenu son indépendance de la Belgique en 1960, la région a été déchirée par des factions politiques et militaires rivales. Le président Mobutu a imposé une dictature au pays de 1965 à 1997, période durant laquelle le pays s'est appelé Zaïre. Mobutu a été renversé lors de la première guerre du Congo en 1997. Cependant, une deuxième guerre du Congo a suivi de 1998 à 2003, entraînant la mort de 5,4 millions de personnes par la guerre et la famine induite par la guerre.

La stabilité politique a augmenté dans le pays depuis 2003, et les élections de 2018 ont vu le premier transfert de pouvoir pacifique du pays. Mais l'instabilité politique reste une préoccupation et beaucoup espèrent que le pape François peut aider à inspirer à la fois la paix et une justice accrue et des réformes économiques.

Au nord-est de la RDC, le Sud-Soudan est un pays beaucoup plus petit (environ 11 millions de personnes) et est légèrement moins catholique avec 51% de la population. Environ 16% de la population est protestante, tandis que 33% suivent des religions animistes indigènes et 6% sont musulmans.

Le Sud-Soudan est devenu un pays indépendant à la suite d'un référendum en 2011, après une histoire de conflits ethniques et religieux entre la région et le reste du Soudan, qui est ethniquement plus arabe et religieusement beaucoup plus musulman.

Dans les deux pays, l'Église a été une source de paix et d'espoir au milieu du conflit, mais il existe également des différences distinctes. Filipe D'Avillez fournit une couverture approfondie ainsi que des entretiens avec des dirigeants catholiques locaux dans son article en début de semaine.

La région la plus pratiquante du monde

Dans les jours qui ont précédé la visite du pape François en RDC et au Sud-Soudan, le Center for Applied Research in the Apostolate (CARA) de l'université de Georgetown a publié sur son site un article sur l'assistance à la messe dans différents pays catholiques.

En utilisant les données du World Values Survey, le post indique combien de catholiques assistent à la messe au moins une fois par semaine. Le taux le plus élevé au monde est celui du Nigeria, où 94 % des catholiques déclarent aller à la messe au moins une fois par semaine. Le deuxième taux le plus élevé était celui du Kenya, où 73 % des catholiques ont déclaré aller à la messe au moins une fois par semaine. Le pays catholique le plus peuplé du monde, le Brésil, se situe en bas de la liste, avec seulement 8 % des catholiques brésiliens déclarant aller à la messe au moins une fois par semaine.

Il est difficile de mener des enquêtes dans des régions où l'instabilité politique et la pauvreté sont élevées, et l'enquête World Values Survey n'a pas atteint de nombreuses nations en Afrique. On ne dispose de données sur la participation à la messe que pour le Nigeria et le Kenya, bien que ces deux pays - qui sont situés sur des côtes opposées du continent - occupent les deux premières places du classement.

Mais si l'on suppose que la République démocratique du Congo a un taux de participation à la messe qui se situe entre celui du Nigeria et celui du Kenya, la RDC aurait le troisième plus grand nombre de catholiques pratiquant la messe dans le monde, derrière le Mexique et les Philippines. En utilisant cette hypothèse sur la RDC, le quatrième pays catholique en termes de participants à la messe serait le Nigeria, suivi de la Colombie en cinquième position.

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*Les taux de participation à la messe en RDC sont des estimations.

Un centre mondial de vocations

Au cours de la dernière décennie, l'Afrique a dépassé l'Europe comme la plus grande source d'ordinations sacerdotales dans le monde. En 2019, 1600 prêtres diocésains ont été ordonnés en Afrique, contre seulement 1306 en Europe.

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La RDC a été responsable de 133 de ces 1600 ordinations sacerdotales, en deuxième position derrière le Nigeria, qui a ordonné un nombre stupéfiant de 410 prêtres cette année-là.

En 2019, la RDC a ordonné plus de prêtres que n'importe quel pays européen, à l'exception de l'Italie (317) et de la Pologne (298).

Aucun pays européen n'a ordonné plus de prêtres que le Nigeria. Les deux seuls pays au monde qui ont ordonné plus de prêtres en 2019 que le Nigeria sont les États-Unis et l'Inde, qui ont tous deux ordonné 415 prêtres, soit seulement cinq de plus que le Nigeria.

Même s'ils luttent contre des problèmes de pauvreté et d'instabilité politique, les pays d'Afrique voient un niveau extrêmement élevé de participation à la messe et de vocations. Il faudra peut-être du temps pour que les chiffres relatifs à la direction de l'Église rattrapent le nombre d'assistants à la messe et d'ordinations.

En janvier 2023, l'Europe comptera 3,4 fois plus de cardinaux votants que l'Afrique, même si elle ordonne moins de prêtres et voit moins de catholiques à la messe chaque semaine. Mais si les chiffres continuent comme aujourd'hui, cela va sûrement changer dans les années à venir.

L'Afrique est en train de devenir, plus encore qu'à l'époque de saint Clément d'Alexandrie et de saint Augustin d'Hippone, le centre de gravité de l'Église.

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