Consoler Dieu et Marie, le charisme de Saint François Marto (20/02/2024)

De Ermes Dovico sur la Nuova Bussola Quotidiana :

Consoler Dieu et Marie, le charisme de Saint François Marto

20-02-2023

Au cœur du message de Fatima se trouve la nécessité de réparer les péchés qui offensent Dieu et de consoler le Cœur Immaculé de Marie. Une nécessité que saint François Marto a ressentie avec une urgence particulière, indiquant de manière prophétique le chemin du Ciel.

San Francesco Marto

Saint François Marto

L'une des caractéristiques fondamentales des apparitions de Fatima est que le péché exige réparation. Cette grande vérité trouve d'ailleurs son point culminant dans l'offrande gratuite de Jésus, l'Agneau innocent, qui a réparé nos péchés par sa douloureuse Passion et renouvelle cette offrande, de manière non sanglante, dans chaque Sainte Messe célébrée sur terre. Une grande vérité, qui a toujours été enseignée par l'Église et qui est pourtant de plus en plus oubliée, même au sein de l'Église elle-même.

Il est donc clair que tout le message de Fatima s'impose comme une grande prophétie pour les temps que nous vivons, dans lesquels le péché, au lieu d'être réparé, devient même une source d'orgueil. Déjà Benoît XVI, le 13 mai 2010, à l'occasion du 10e anniversaire de la béatification de Jacinta et Francisco Marto, avait déclaré : " Il se ferait des illusions s'il pensait que la mission prophétique de Fatima est terminée ". Et le 25 janvier dernier, dans le message donné par la voyante Marija de Medjugorje, la Vierge - nous avertissant que notre avenir est "à la croisée des chemins" et dépend essentiellement de qui nous choisissons entre Dieu et Satan - a confirmé l'actualité absolue de ce qu'elle a transmis aux petits bergers : "Priez avec moi - a-t-elle dit - pour que s'accomplisse ce que j'ai commencé à Fatima et ici".

En parlant de réparation, nous voulons nous pencher tout particulièrement sur l'exemple du petit François, qui est mort à l'âge de 11 ans. Nous célébrons aujourd'hui sa mémoire liturgique, qui est liée à celle de sa sœur Jacinthe (née au Ciel le 20 février), comme l'a établi saint Jean-Paul II au moment de leur béatification. Les trois enfants bergers ont répondu de manière extraordinaire aux demandes de la Vierge, mais dans chacun d'eux - comme il est normal - il y a des traits qui ressortent plus que d'autres, mais dans une piété qui embrasse toute l'essence de la vie spirituelle, à savoir l'amour de Dieu et du prochain.

Grâce aux Mémoires de Sœur Lucie, nous savons que François était le plus contemplatif des trois. Il voyait mais n'entendait pas parler la Vierge (et avant elle, l'Ange du Portugal) ; mais cet apparent désavantage était précisément compensé par son esprit de contemplation. Depuis le 13 mai 1917 - date à laquelle la Sainte Vierge, par le célèbre geste de ses mains, leur communiqua pour la première fois le mystère trinitaire et donc la lumière de Dieu dans laquelle les petits bergers se voyaient parfaitement reflétés - François avait saisi la tristesse du Seigneur pour les péchés des hommes. Dès lors, le premier ressort de sa charité était clair : consoler Dieu. Il n'était pas rare que Jacinthe et Lucie le perdent de vue, car il se retirait dans quelque endroit caché ou solitaire pour prier le chapelet et méditer. Et si sa cousine l'invitait à jouer, en disant qu'ensuite ils prieraient tous les trois ensemble, il répondait : "Je prierai aussi après. Ne te souviens-tu pas que la Vierge a dit que je devais prier beaucoup de chapelets ?". Un fait qui confirme combien François prenait au sérieux ce que la Mère du Ciel lui demandait.

Dans les Mémoires, nous lisons à plusieurs reprises comment François, dans des situations difficiles, rappelle ou encourage Jacinthe et Lucie à offrir un sacrifice ou une souffrance particulière pour les fins indiquées par Notre Dame déjà le 13 mai, c'est-à-dire la réparation des péchés par lesquels Dieu est offensé et la conversion des pécheurs. Par exemple, un jour que sa cousine était affligée par la persécution qu'elle subissait (à l'intérieur et à l'extérieur de la famille) de la part de ceux qui ne croyaient pas aux apparitions, François l'exhorta ainsi : " Oublie cela ! La Vierge n'a-t-elle pas dit que nous souffririons beaucoup, pour offrir réparation au Seigneur et à son Cœur Immaculé ? Ils sont si tristes ! Si nous pouvions les consoler avec ces souffrances, nous serions déjà heureux".

Outre la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé, l'autre demande spécifique annoncée par Notre Dame le 13 juillet 1917 - dans la grande vision sur les secrets - est la communion réparatrice les premiers samedis du mois. L'établissement de cette dévotion dans le monde, comme nous le savons, faisait partie de la mission céleste confiée à Lucie. Mais il est clair que François et Jacinthe, en vertu de la Communion des Saints, ont aidé leur cousine dans sa tâche : d'abord sur terre, en étant des instruments dociles entre les mains de Dieu, puis au Ciel, par leur intercession.

En particulier, dans l'urgence de François à consoler Notre Seigneur et Notre Dame, on saisit déjà tout le sens de la réparation, et cela avant même que la dévotion des premiers samedis ne se répande. Si, chez Jacinthe, la pitié pour les âmes qui vont en enfer est plus prononcée et donc l'inclination à se sacrifier pour la conversion des pécheurs, chez François, la mystique de la réparation l'est davantage. Pour confirmer cette complémentarité des charismes entre les deux frères, il suffit de rappeler la réponse que François fit un jour à Lucie, qui lui demandait s'il aimait plus "consoler le Seigneur ou convertir les pécheurs". Il répondit : "J'aime plus consoler le Seigneur. N'avez-vous pas remarqué comment la Vierge, même le mois dernier, est devenue si triste quand elle a dit de ne plus offenser le Seigneur Dieu, qui est déjà tellement offensé ? Je voudrais consoler le Seigneur et ensuite convertir les pécheurs, afin qu'ils ne l'offensent plus'.

La réparation et la conversion s'entremêlent tout au long de l'histoire des Pastoureaux, depuis les apparitions préparatoires de l'Ange jusqu'à la question cruciale que leur pose la Vierge le 13 mai. Elles sont également entrelacées dans la pratique de la communion de réparation des premiers samedis du mois. Nous nous limitons ici (en nous référant, pour plus de détails, à un article déjà publié dans La Bussola) à rappeler que les conditions de base sont au nombre de quatre : la Communion le premier samedi du mois, pendant cinq mois consécutifs ; la Confession, dans les huit jours qui précèdent ou qui suivent le premier samedi, à condition de communier en grâce ; la récitation du Rosaire et la compagnie de la Vierge pendant un quart d'heure supplémentaire, en méditant sur un ou plusieurs mystères. Tout cela dans l'intention, également à communiquer au confesseur, de réparer les offenses faites au Cœur Immaculé de Marie. "À ceux qui l'embrassent [cette dévotion], dit la Mère du Ciel, je promets le salut, et ces âmes seront aimées de Dieu comme des fleurs que j'ai placées pour orner son trône.

Avec la récitation quotidienne du Rosaire (qui peut aussi arrêter les guerres, comme nous l'assure la Sainte Vierge Marie), la Communion de réparation est la demande qui dépend le plus directement de chacun de nous. Et aujourd'hui François semble nous répéter la recommandation que, déjà malade, sachant qu'il irait bientôt au ciel, il fit à Lucie : "Et toi, tu restes ici-bas parce que la Vierge le veut. Écoute, fais tout ce qu'elle te dit".

08:57 | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | |  Imprimer |