"Le mal est dans l’illusion conciliaire d’une Eglise qui puisse plaire au monde" (27/05/2023)

De FSSPX.NEWS :

Le vaticaniste Valli dit comment il a découvert la Tradition

25 MAI, 2023

Don Daniele Di Sorco, prêtre de la Fraternité Saint-Pie X en Italie, a fait paraître un livre intitulé Parole chiare sulla Chiesa. Perché c’è una crisi, dove nasce e come uscirne [Paroles claires sur l’Eglise. Pourquoi il y a une crise, où naît-elle et comment s’en sortir], aux éditions Radio Spada.

La postface de l’ouvrage est du vaticaniste Aldo Maria Valli qui y fait savoir, avec franchise et simplicité, comment il a découvert la Tradition : « Le contexte postconciliaire dans lequel j’ai grandi – dans mon cas, celui du rite ambrosien [rite de l’archidiocèse de Milan. NDLR], ne m’a jamais confronté à des formes extrêmes de modernisme.

« J’ai connu de bons prêtres et de bons religieux, respectueux de la liturgie, attentifs à ne pas faire manquer le sacrement de pénitence, pleins de révérence envers le culte marial, attentifs à l’adoration eucharistique. J’ai commencé à connaître personnellement les dégénérescences et les abus dans les années 1990, quand j’ai déménagé à Rome pour mon travail. »

C’est à Rome qu’il fait la connaissance de la Fraternité Saint-Pie X : « En 2000, à l’occasion du Jubilé, j’ai rencontré pour la première fois les disciples de Mgr Marcel Lefebvre et j’ai été impressionné positivement. J’ai également commencé à étudier la figure du fondateur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X et, peu à peu, je me suis rendu compte qu’il avait manifesté immédiatement, à propos du Concile, les perplexités, les critiques et les doutes que j’éprouvais moi-même. »

Le mal est dans l’illusion conciliaire d’une Eglise qui puisse plaire au monde

Au sujet de Vatican II, Aldo Maria Valli écrit : « Le problème est précisément le Concile, et il n’est pas vrai que Vatican II était une bonne chose, mais qu’il a été mal interprété et instrumentalisé. Il n’est pas vrai, comme l’a soutenu le pape Ratzinger, qu’il y a eu un “concile des Pères” et un “concile des médias”, et que les déviations sont nées de ce dernier.

« Bien sûr, le Concile a été et est largement exploité par le néo-modernisme, mais le mal est dans le Concile lui-même, c’est-à-dire dans son illusion de donner naissance à une Eglise qui puisse plaire au monde. Illusion et déviation, car l’Eglise ne doit pas plaire au monde. L’Eglise ne doit pas dialoguer avec le monde. L’Eglise doit convertir le monde. Jésus n’a pas dit “Allez dans le monde entier et dialoguez”. Il a dit : “Allez dans le monde entier et prêchez l’Evangile”. »

Sur la situation causée par le pontificat actuel, le vaticaniste italien affirme sans ambages : « Le pontificat de François a provoqué une situation d’angoisse profonde dans l’Eglise », et « on a hâte que ce désastre prenne fin ». Il dénonce les effets de l’autoritarisme péroniste du pape argentin : « Dans les Palais sacrés, les gens vivent dans un climat de confusion, d’incertitude et de peur, avec un gouvernement exposé aux caprices du caudillo sud-américain.

« Dans cette situation, la plupart font le mort, pour ne pas se faire remarquer par le chef, tandis que les courtisans tissent leur toile, mais à leurs risques et périls, car le tyran peut vous faire passer des étoiles aux écuries en un clin d’œil. A leur tour, les évêques sont fatigués. On parle beaucoup de synodalité, mais la réalité est celle d’un centralisme capricieux. La conséquence est que même les évêques essaient d’être invisibles. »

Aldo Maria Valli précise : « Les cardinaux ne se connaissent pas, car le pape Bergoglio a soigneusement évité de leur offrir des occasions de véritables rencontres. En raison de ses nominations démagogiques, la qualité du Collège des cardinaux n’a jamais été aussi faible. Quand le défunt cardinal George Pell, dans son Mémorandum signé “Démos”, a écrit que “ce pontificat est un désastre, à bien des égards une catastrophe”, il savait ce qu’il disait. »

Et pour compléter le tableau : « La plupart des fidèles ne sont toujours pas conscients [du désastre] et se laissent guider par une propagande progressiste et par des prêtres dont la formation ne peut même plus être qualifiée de catholique. Cependant, même pour les progressistes, il est devenu difficile d’exalter ce pape et ce pontificat.

« François ne fait que répéter les mêmes concepts médiocres. Non seulement il ne confirme pas ses frères dans la foi, mais il n’offre même pas de véritables pistes de réflexion. Avec lui, c’est le pontificat lui-même, en tant qu’institution, qui a subi un coup terrible. »

Et le vaticaniste italien conclut : « Il y a enfin une minorité de fidèles (mais c’est une minorité qui grandit sans cesse) qui a ouvert ou qui ouvre les yeux, mais qui se trouve souvent dans le désarroi, parce qu’il y a un manque presque total de points de référence parmi les pasteurs. »

Don Daniele Di Sorco, Parole chiare sulla Chiesa. Perché c’è una crisi, dove nasce e come uscirne. Edizioni Radio Spada, 192 pages, 19,50 € (port en sus)

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