François : une "victime de l'Esprit Saint" qui a fort à faire... (05/08/2023)

Une nouvelle - et significative - interview du pape est publiée par Vida Nueva.

"Vida Nueva" se définit ainsi : Vida Nueva est un magazine hebdomadaire d'information religieuse qui se veut une voix engagée au sein de l'Église. Il a une vocation universelle et un regard sur le particulier ; il navigue sur la mer en offrant une parole opportune, véridique, professionnelle, conciliante et toujours encourageante. Après presque 60 ans d'expérience, Vida Nueva continue d'être à l'avant-garde de l'information religieuse en Espagne et dans le monde, avec rigueur et objectivité, offrant information, analyse, évaluation, approche et point de vue. Nous sommes une voix au sein de l'Église. Nous ne sommes pas la voix de l'Église. Nous cherchons à être une voix engagée dans l'Église, une voix significative dans la société et une voix libre, claire, respectueuse et proactive.

De Vida Nueva :

Le pape François à Vida Nueva : "Je suis victime de l'Esprit Saint...".

Le souverain pontife accueille l'équipe de la revue pour une rencontre dans le cadre de notre 65e anniversaire.

"Le Synode est le rêve de Paul VI", partage-t-il lors du dialogue à Santa Marta

Jorge Mario Bergoglio estime que "les temps ne sont pas mûrs pour un troisième concile du Vatican".

"Cela a commencé par une idée folle et nous voilà". C'est ainsi que commence l'accueil du pape François. Par le naturel avec lequel il a pénétré tous les recoins d'un pontificat qui a déjà dépassé une décennie et qui ne sent ni l'usure ni la liquidation par fermeture. C'est du moins ce que l'on ressent. Non seulement au premier coup d'œil, mais aussi lorsque la conversation s'engage sur n'importe quel sujet.

Malgré ses limites physiques dues à son mauvais genou, ses forces ne lui font pas défaut. Encore moins son enthousiasme. C'est pourquoi la nécessité de lui poser la question de sa démission ne se fait même pas sentir dans la conversation avec lui. Elle n'est ni vue ni attendue. Surtout, en raison de sa lucidité et de son agilité à supporter un troisième degré, pendant plusieurs heures, en sautant d'un sujet à l'autre. Il les connaît tous, comme un prêtre de bidonville habitué à traiter aussi bien avec une femme qui travaille de l'aube au crépuscule pour élever sa famille qu'avec un trafiquant de "paco" qui tente d'accrocher les enfants du bidonville.

François réagit. Il réfléchit. Il pose des questions. Il propose. Il plaisante. Et il rit. Il rit beaucoup. Il ne relativise pas, mais donne l'importance qu'il faut aux problèmes qui se posent. Brutal avec tout ce qui ronge en s'accumulant. Miséricordieux quand quelqu'un ouvre son cœur en dehors de l'interrogatoire journalistique. Il caresse les blessures. Il console. Il conjugue des verbes d'action. Mais aussi de contemplation. Il écoute. Il accueille. Surtout, il accueille. Dès la minute zéro. Faire voir aux autres qu'ils ne se sentent pas étranges, aliénés ou jugés. C'est ce que perçoit l'équipe de Vida Nueva dès qu'elle franchit la barrière qui s'élève inévitablement lorsqu'on se sait reçu par le successeur de Pierre.

À l'occasion du 65e anniversaire de la revue, François partage la table avec ceux qui, jour après jour, semaine après semaine, font avancer les éditions imprimées et numériques de ce projet de communication qui a commencé alors qu'une brise commençait à souffler en prévision d'un coup de vent conciliaire et qui, aujourd'hui, semble se renouveler avec un vent frais qui continue à pointer vers Jésus de Nazareth et l'Évangile. Sans règles du jeu ni restrictions, un dialogue s'est instauré au cours de plusieurs séances d'une rencontre où se sont entrecroisés un regard sur le passé, une analyse du présent et des rêves pour l'avenir.

De la même manière, les préoccupations de ceux qui s'expriment non seulement en tant que rédacteurs, mais aussi en tant que simples chrétiens, alternent avec celles des non-croyants. Ou en tant que non-croyants. (...) Ceux qui prennent la parole sont ceux qui sont sur le terrain : répondant au téléphone aux abonnés -qui appellent tantôt sous les applaudissements, tantôt en se faisant taper sur les doigts-, ou réclamant à cor et à cri que les annonceurs leur confient un bout de chemin de plus sur la route commune. Un à un, les invités se présentent. Quelqu'un lance que, depuis cette fumée blanche du 13 mars 2013, il croit un peu plus à l'Esprit Saint. L'interpellé relève le gant, comme s'il devait lui aussi justifier sa présence dans la salle. Mais il le fait sans sourciller.

FRANCOIS : Je vais vous dire une chose. Je suis victime de l'Esprit Saint... Je pensais rentrer chez moi après l'élection du pape. J'avais même préparé mon sermon à Buenos Aires pour le dimanche des Rameaux et le jeudi saint. Pendant le conclave, il y a eu plusieurs détails révélateurs, mais je ne les ai pas vraiment remarqués sur le moment. Je les ai vus plus tard, au fil du temps. Je n'ai même pas été inquiet lorsque le premier vote a eu lieu et que certains ont pointé mon nom.

Ce soir-là, je suis monté au cinquième étage de la Casa Santa Marta pour porter au cardinal de La Havane, Jaime Ortega, les notes qu'il m'avait demandées sur les paroles que j'avais prononcées lors des congrégations générales, lorsque j'avais parlé de la joie douce et réconfortante de l'évangélisation, du danger d'une Église autoréférentielle et de la mondanité spirituelle, ainsi que de la nécessité d'aller dans les périphéries. En lui donnant le journal, il m'a dit : "Oh, comme c'est bien ! Je prends un souvenir du Pape". Sur le moment, je n'ai même pas remarqué la remarque. Lorsque j'ai pris l'ascenseur pour descendre au premier étage, où je me trouvais, le cardinal Errázuriz est entré dans la pièce et m'a dit : "Avez-vous déjà préparé le discours ? "Lequel ? "Celui que vous devez prononcer sur le balcon". Je l'ai également ignoré, comme si rien ne s'était passé.

De la même manière, il s'est passé quelque chose dans la salle à manger le lendemain au déjeuner. Un autre cardinal m'a parlé et m'a demandé de venir parler à un groupe d'électeurs européens : "Votre Éminence, venez, nous voulons en savoir plus sur l'Amérique latine. Parlez-nous. Je ne me suis pas rendu compte qu'ils me faisaient passer un examen. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est lorsqu'un cardinal ami s'est ensuite approché de moi pour me demander des nouvelles de ma santé. J'ai démenti certaines rumeurs à mon sujet, sans leur accorder la moindre importance. A tel point que je suis allé faire une sieste tranquille. Ensuite, je suis allé voter comme n'importe quel électeur. Avant d'arriver à la chapelle Sixtine, j'ai rencontré le cardinal Ravasi et nous avons discuté en nous promenant. Je lui ai avoué que j'utilisais ses livres pour enseigner, et à partir de là, nous avons commencé à parler, en évitant tout, jusqu'à ce que nous entendions une voix au loin : "Tu entres ou tu n'entres pas ? Parce que je ferme la porte...". Nous avons failli être enfermés dehors...

Je vous le dis parce qu'au fond, on est victime de la Providence, de l'Esprit Saint. C'est ainsi que je suis entré dans le conclave et c'est ainsi que j'en suis sorti. Lors du premier vote de l'après-midi, alors que tout était presque évident, le cardinal Hummes, qui était derrière moi, s'est approché de moi et m'a dit : "Ne t'inquiète pas, c'est comme ça que l'Esprit Saint travaille". Et lorsque j'ai été élu lors du vote final, il m'a dit ce que j'avais déjà dit tant de fois : "N'oubliez pas les pauvres". Conclusion : je partage cela pour que vous puissiez voir que l'Esprit Saint existe et je crois qu'il m'a placé là.

Ceux qui sont dans la salle continuent à se faire connaître. Un espace opérationnel, le lieu où se réunit le Conseil des Cardinaux. Aujourd'hui, il y a des voix avec des accents différents. Parce qu'au sommet de Vida Nueva avec François, il y a les vaticanistes de la maison avec résidence en Italie. Il y a aussi ceux qui racontent la réalité de l'Amérique depuis les délégations situées au Mexique, en Colombie et en Argentine. Certains en personne. D'autres, depuis l'écran, avec un décalage horaire qui appelle la tequila, le café et le maté. Ceux qui sont devant le pape lui offrent un cadeau personnel : une histoire, une croix, une vieille édition de "L'Imitation du Christ" de Thomas de Kempis... Et quelques livres.

FRANCOIS : Le Synode était le rêve de Paul VI. À la fin du Concile Vatican II, il s'est rendu compte que l'Église en Occident avait perdu la dimension synodale. C'est pourquoi il a créé le Secrétariat pour le Synode des évêques, afin de commencer à y travailler. À l'occasion du 50e anniversaire, ce document signé par moi a été publié, que j'ai rédigé avec un groupe de théologiens, et dans lequel la doctrine synodale est claire et ancrée.

J'ai récemment appelé un couvent pour parler à une religieuse. Tout allait bien jusqu'à ce qu'elle me dise : "Mais ce Synode ne va-t-il pas changer notre doctrine ? Je lui ai répondu : "Dis-moi, ma chère, qui t'a mis ça dans la tête ? Il s'agit d'aller de l'avant pour retrouver cette dimension synodale que l'Église orientale a et que nous avons perdue.

Je me souviens qu'au synode de 2001 [sur "L'évêque : serviteur de l'Évangile de Jésus-Christ pour l'espérance du monde"], j'étais secrétaire. L'après-midi, on m'apportait les documents des groupes et je restais sur place pour préparer les votes. Ensuite, le cardinal chargé de la coordination arrivait, vérifiait les documents et commençait à dire : "Ceci ne doit pas être voté... Ceci ne doit pas être voté non plus". Je répondais : "Votre Éminence, cela vient des groupes...". Mais les choses ont été "purifiées". Nous avons progressé et, aujourd'hui, tout est voté et écouté.

Un exemple est le Synode de l'Amazonie [qui s'est tenu en 2019]. Tout le monde est venu en parlant des viri probati et, une fois à l'intérieur, nous avons vu comment l'action de l'Esprit Saint l'a progressivement changé. On a parlé des 'viri probati', oui, mais aussi d'autres choses importantes, comme le travail des catéchistes, des diacres permanents, des séminaires régionaux ou l'implication des prêtres dans les territoires. Ce sont des avancées qui sont venues de l'intérieur et, en fin de compte, la question des 'viri probati' est restée là.

Il y a une chose que je ne cesse de répéter : dans le Synode, le protagoniste est l'Esprit Saint. Celui qui ne croit pas en Lui et ne prie pas pendant le Synode ne peut aller nulle part. Cela ne viendra pas à lui. Il arrivera avec une idéologie, une position politique, mais rien de vrai sans un climat de prière. C'est pourquoi j'insiste pour que, dans la méthode de travail de toutes les sessions de l'assemblée, après toutes les trois interventions, il y ait un moment de prière et de silence, pour méditer. Dans le Synode, le protagoniste est l'Esprit Saint. Et si nous sommes fidèles, l'Esprit Saint nous poussera là où nous ne pouvons même pas l'imaginer.

Nous avons aussi l'exemple du Synode sur la famille. De l'extérieur, la communion pour les divorcés nous a été imposée comme un grand thème. Dans ce cas, il y avait la psychologie de la vague, qui cherchait à s'étendre. Mais, heureusement, le résultat est allé beaucoup plus loin... beaucoup plus loin.

QUESTION : Ce Synode de synodalité semble tout couvrir : des propositions de renouveau liturgique à la nécessité de plus de communautés évangélisatrices, en passant par une véritable option préférentielle pour les pauvres, un véritable engagement pour l'écologie intégrale, l'accueil des collectifs LGTBI... Était-il question de lui donner la forme d'un Concile Vatican III ?

RÉPONSE : Le temps n'est pas venu pour un Concile Vatican III. Il n'est pas non plus nécessaire pour le moment, étant donné que Vatican II n'a pas encore été mis en route. Vatican II était très risqué et doit être mis en œuvre. Mais il y a toujours cette crainte que nous ayons tous été secrètement infectés par les "vieux catholiques" qui, dès Vatican I, prétendaient être les "dépositaires de la vraie foi". Toutes ces propositions de "mauvais lactose" doivent être combattues avec des arguments clairs. Il est important de s'opposer aux sophismes.

Jeunes prêtres...

François n'ignore pas les résistances à la réforme qu'il a en main. Elles l'inquiètent, mais ne l'accablent pas non plus. Lorsqu'il aborde cette question, il le fait avec la sérénité de celui qui sait que ce qu'il propose n'est pas une idée, mais un atterrissage conciliaire qui n'a pas fait son chemin dans les paroisses, les diocèses et les différents épiscopats.

Un prêtre qui vit à Santa Marta et qui a rejoint par hasard le groupe Vida Nueva prend la parole. La Providence. Le prêtre, qui a un pied à la Curie et l'autre dans son diocèse, se fait l'écho auprès du Pape lui-même de cette opposition qu'il sent à Rome... et loin de Rome : "Je suis préoccupé par la rigidité des jeunes prêtres...".

FRANCISCO : Cette rigidité est celle de bonnes personnes qui veulent servir le Seigneur. Ils réagissent ainsi parce qu'ils ont peur de l'époque d'insécurité que nous vivons, et cette peur ne leur permet pas de marcher. Nous devons supprimer cette peur et les aider. D'autre part, cette armure cache beaucoup de pourriture. J'ai déjà eu à intervenir dans certains diocèses de plusieurs pays avec des paramètres similaires. Derrière ce traditionalisme, nous avons découvert des problèmes moraux et des vices graves, des doubles vies. Nous connaissons tous des évêques qui, ayant besoin de prêtres, ont utilisé des personnes qui avaient été renvoyées d'autres séminaires pour immoralité.

Je n'aime pas la rigidité parce qu'elle est un mauvais symptôme de la vie intérieure. Le pasteur ne peut pas se permettre d'être rigide. Il doit être prêt à faire face à tout ce qui se présente.

Quelqu'un m'a dit récemment que la rigidité des jeunes prêtres est due au fait qu'ils sont fatigués du relativisme actuel, mais ce n'est pas toujours le cas. Je demande aux évêques de se méfier de cette dérive et d'être clairs sur le fait qu'il n'y a pas que les "bienheureux Imeldas" qui font les meilleurs prêtres. Si l'un d'entre eux vous fait une tête de 'saint' en roulant des yeux, méfiez-vous. Nous avons besoin de séminaristes normaux, avec leurs problèmes, qui jouent au football, qui ne vont pas dans les quartiers pour dogmatiser... Cela m'a aidé de demander des rapports aux femmes des paroisses, aux curés et aux frères chez qui les séminaristes sont allés...

Q.- Une fois que ces prêtres identifiés comme "rigides" ont été ordonnés, comment les accompagner pour qu'ils rejoignent Vatican II ? Parce que, au fond, ils souffrent de ne pas pouvoir accepter ce qui vient ?

R.- On a besoin de ces pasteurs à poigne, de ces prêtres qui sont vivants et qui ont dépassé l'âge mûr. Ils ont l'expérience et la patience pour les accompagner. Lentement, ils les "amollissent". Quand ils voient que l'accueil du Concile n'est pas une menace pour le magistère, ils "s'assouplissent". Mais ce n'est pas facile, car le cléricalisme est toujours là.

Il y a des gens qui vivent enfermés dans un manuel de théologie, incapables d'entrer dans les questions et de faire avancer la théologie. La théologie stagnante me rappelle que l'eau stagnante est la première à se corrompre, et que la théologie stagnante engendre la corruption. Les mouvements de gauche et de droite qui restent stagnants créent de la corruption.

Je me souviens que, lorsque le père Arrupe a dit que le pape devait intervenir sur l'analyse marxiste de la réalité dans la théologie de la libération, ils se sont heurtés à une théologie qui stagnait et privait la richesse de ce qui était une théologie de la libération plus sérieuse, créée par Gustavo Gutiérrez. D'ailleurs, l'autre jour, j'ai vu une photo de lui à l'occasion de son 95e anniversaire et de la façon dont le cardinal Pedro Barreto lui a remis son pectoral. ....

Q.- Avez-vous pu lire le rapport que vous avez commandé sur les séminaires espagnols ?

R.- La première chose que je dois dire, c'est que les deux évêques uruguayens qui se sont rendus en Espagne - Arturo Fajardo et Milton Tróccoli - ont fait un excellent travail ; c'est l'un des meilleurs que nous ayons. En gardant cette idée à l'esprit, et maintenant je parle en général, au-delà de l'Espagne, il est clair qu'un séminaire avec deux, trois ou cinq séminaristes ne fonctionne pas. Les grands séminaires doivent créer de petites communautés, et ceux qui ont peu de candidats doivent se regrouper. Il est nécessaire de redimensionner et de générer une dynamique communautaire raisonnable. Le nombre est la clé.

D'autre part, nous devons mettre l'accent sur une formation humaniste. Ouvrons-nous à un horizon culturel universel qui les humanise. Les séminaires ne peuvent pas être des cuisines idéologiques. Les séminaires sont là pour former des pasteurs, pas des idéologues. Le problème des séminaires est grave.

Q.- (...) Comment voyez-vous les évêques espagnols ?

R.- Ce sont de bons bergers. Ils voient déjà que dans les nouvelles nominations d'évêques, non seulement en Espagne, mais dans le monde entier, j'applique un critère général : une fois qu'un évêque est résidentiel et qu'il est assigné, il est déjà marié à ce diocèse. S'il en regarde un autre, il s'agit d'un "adultère épiscopal". S'il cherche à être promu, il commet un "adultère épiscopal". C'est pourquoi je vous demande de chercher des prêtres auxiliaires ou des évêques auxiliaires. Un évêque auxiliaire est un veuf qui a quitté sa paroisse, mais qui est maintenant dans le no man's land, accompagnant la résidence.

Q.- Pourquoi ne venez-vous pas en Espagne ?

R.- Je n'irai dans aucun grand pays d'Europe avant d'avoir terminé les petits. J'ai commencé par l'Albanie et, bien que je sois allé à Strasbourg, je ne suis pas allé en France. Même si je vais à Marseille, je ne vais pas en France.

Q.- Avez-vous d'autres voyages prévus que ceux annoncés officiellement ?

R.- Nous travaillons sur le Kosovo, mais ce n'est pas encore défini.

Q.- Et l'Argentine, allez-vous vraiment y aller ?

R.- Je peux confirmer que c'est au programme. Nous verrons s'il est possible de le faire, une fois l'année électorale terminée. Une fois les élections passées, c'est possible. Pour l'instant, je ne pense qu'à l'Argentine... et peut-être à l'Uruguay. Il y a eu plusieurs tentatives auparavant, mais les élections ont fait échouer la visite.

Q.- Comment se déroulent les négociations de paix face à la guerre en Ukraine ?

R.- Le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne, travaille d'arrache-pied en tant que responsable des négociations. Il s'est déjà rendu à Kiev, où l'on maintient l'idée de la victoire sans opter pour la médiation. Il s'est également rendu à Moscou, où il a trouvé une attitude que l'on pourrait qualifier de diplomatique du côté russe. L'avancée la plus significative concerne le retour des enfants ukrainiens dans leur pays. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que chaque membre de famille réclamant le retour de ses enfants puisse le faire.

A cette fin, j'envisage de nommer un représentant permanent pour servir de pont entre les autorités russes et ukrainiennes. Pour moi, dans la douleur de la guerre, c'est un grand pas. Après la visite du cardinal Zuppi à Washington, la prochaine étape prévue est Pékin, car tous deux détiennent également la clé de la désescalade du conflit. Toutes ces initiatives constituent ce que j'appelle une "offensive de paix". En outre, en novembre, avant le sommet des Nations unies sur le climat qui se tiendra à Dubaï, nous organiserons une réunion sur la paix avec les chefs religieux à Abou Dhabi. Le cardinal Pietro Parolin coordonne cette initiative, qui vise à se dérouler en dehors du Vatican, dans un territoire neutre qui invite tout le monde à se rencontrer.

Q.- Et au Nicaragua, que peut-on faire de plus pour le peuple et pour l'évêque emprisonné Rolando Álvarez ?

R.- Nous continuons, nous essayons de négocier.

Q.- Lors de votre récente rencontre avec Lula da Silva au Vatican, lui avez-vous demandé d'intercéder auprès de Daniel Ortega pour la libération de l'évêque ?

R.- Oui, je lui ai demandé de le faire.

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