BELGICATHO

Nous prions pour que ce témoignage contribue à changer les cœurs et les esprits et amène les femmes et les hommes à réfléchir à nouveau sur la bonté de la dignité de la vie à naître dans le ventre de sa mère. Nous prions pour que ce témoignage conduise moins de femmes à choisir l'avortement, moins d'hommes à encourager ou à soutenir ce choix, et plus de femmes et d'hommes à choisir de respecter et de protéger la vie des mères et de leurs enfants à naître.

Nous voulons témoigner du respect du caractère précieux de la vie et donner la liberté de vivre à l'enfant à naître. Pour ce faire, nous sommes appelés à construire une culture de la solidarité, c'est-à-dire à accompagner et à soutenir les femmes qui souhaitent garder leur enfant. Je remercie les organisations caritatives qui apportent ce soutien et ces soins.

Bien que cette Marche pour la vie soit axée sur l'avortement, nos prières sont également nécessaires car le débat visant à légiférer et à autoriser le "suicide assisté", ou la "mort assistée", comme on l'appelle par euphémisme, se poursuit à un rythme soutenu et avec le soutien du public. Presque chaque jour, un article de journal soutient ce choix. Ce choix est basé sur une liberté de choix qui se sépare de la vérité sur le don de la vie humaine. Les papes ont écrit avec passion sur la nécessité absolue de lier la liberté à la vérité de ce qu'est l'être humain. Le fondement est le respect, la protection de la dignité de la vie humaine et le souci de permettre à chaque personne, de la plus faible à la plus forte, de s'épanouir dans la société. La cohérence de l'enseignement catholique est que la vie humaine, de la conception à la mort naturelle, est comme un vêtement sans couture qui doit être protégé, soigné et, lorsqu'il est le plus faible et le plus vulnérable, valorisé et traité d'une manière qui respecte sa valeur inestimable.

Il y a quelques mois, une mère m'a montré le premier scanner de son bébé dans le ventre de sa mère. Là, nous voyons que dès le premier instant de la conception, l'aventure de la vie humaine a commencé. Nous ne parlons pas d'abord ainsi parce que notre foi nous dit qu'il y a une vie humaine dès la conception, ou parce que l'Église nous le dit. C'est la science qui nous le dit. Le scanner du bébé dans le ventre de sa mère montre le développement progressif de la vie humaine avant la naissance du bébé. Dans le ventre de la mère, il y a quelqu'un, pas quelque chose. Ce que la foi nous dit plus profondément, c'est qu'il faut chérir cette vie qui a commencé parce que chaque vie est un don de Dieu.

Le prophète Jérémie décrit comment il apprend de la Parole de Dieu le plan de Dieu pour lui : "Avant de te former dans le ventre de ta mère, je t'ai connu ; avant ta naissance, je t'ai mis à part ; je t'ai établi prophète des nations". (De même, dans le psaume 139, le psalmiste chante : "C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le ventre de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et je le reconnais bien. Mon corps n’était pas caché devant toi lorsque j’ai été fait dans le secret, tissé dans les profondeurs de la terre.". (Psaume 139 : 13-15)

L'Incarnation témoigne avec force et profondeur du mystère de la vie. Par la puissance de l'ange Gabriel, la Sainte Vierge a conçu et est devenue la Mère du Sauveur, Notre Seigneur Jésus-Christ. Dieu s'est uni à tout ce qui est humain et l'a racheté pour lui rendre gloire. Lors de la visite à Élisabeth, les deux futures mères se réjouissent et les enfants qu'elles portent dans leurs entrailles tressaillent de joie. Le témoignage de ces deux vies qui se réjouissent, celle du Fils de Dieu et celle de saint Jean-Baptiste, inspire le soin et la protection de la vie dans le sein maternel.

Nous prions pour les femmes qui ont choisi l'avortement et qui portent souvent la douleur et les blessures de ce choix dans une situation souvent désespérée. Cette année, le message de la Journée pour la vie s'est concentré sur le message de Jane. Jane a choisi l'avortement à l'âge de 15 ans et a souffert par la suite. Elle écrit :

"[La douleur, la tristesse, le désespoir et le recours à l'alcool et à la promiscuité] ont tous changé lorsque j'ai été encouragée à me confesser. Même lorsque j'essayais de justifier mon choix, le prêtre me rencontrait avec l'amour et la miséricorde de Jésus. Les larmes qu'il a versées ont fait fondre mon cœur de pierre. J'ai commencé à abandonner mes anciennes habitudes de vie et à suivre son chemin.

C'est au cours de ce voyage que j'ai découvert Rachel's Vineyard, un ministère de guérison qui apporte un soutien aux personnes souffrant d'un avortement. Je me souviens de la gentillesse de la femme à qui j'ai parlé et je savais que je ne serais pas jugée.

Il m'a fallu beaucoup de courage pour participer à une retraite, mais je peux vraiment dire que cela a changé ma vie. En écoutant d'autres personnes raconter leur histoire et en étant gentiment encouragée par l'équipe, j'ai pu dire la vérité sur ce qui m'était arrivé ce jour-là. Mes sentiments ont été reconnus, y compris mon sentiment de perte. J'ai enfin été autorisée à faire le deuil du bébé qui était mort à cause de mon choix. J'ai reconnu ma maternité et j'ai appelé mon fils Joseph. C'est à partir de là que Dieu a transformé la culpabilité, la honte et l'impardonnable en un amour profond pour mon fils, comme l'aurait fait toute bonne mère".

Dans l'évangile d'aujourd'hui, Jésus enseigne une parabole sur un homme qui a confié ses biens à ses serviteurs et leur a demandé d'en prendre soin pendant son absence. Depuis le début du récit de la création, le plan de Dieu est que les biens de la terre soient confiés à des hommes et à des femmes pour qu'ils les gèrent bien. Le fondement de cette gestion est la justice. La bonne gestion s'épanouit dans l'amour de la création et le respect de tous les dons de Dieu.

Le bien de la personne humaine, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu, est le don le plus élevé confié aux hommes et aux femmes. Ils doivent le protéger, le nourrir, traiter chaque vie avec justice et aider chaque personne à devenir celle que Dieu souhaite qu'elle soit. Une société est appelée à donner à chacun la liberté de s'épanouir - l'avortement détruit la liberté de vivre, comme l'indique le titre de la "Marche pour la vie" de cette année.

Lors du Jugement dernier, comme lors de la restitution du bien au propriétaire, il sera demandé à chacun ce qu'il a fait des dons qui lui ont été confiés. Nous prions pour une conversion du cœur afin que chaque vie puisse s'épanouir selon le plan de Dieu. Jane a appris avec la souffrance la miséricorde de Dieu. Puisse le témoignage d'aujourd'hui communiquer cette miséricorde et témoigner du Dieu de la vie humaine, de la conception à la mort naturelle.

Notre-Dame de Guadalupe, priez pour nous.

Saint Gérard Majella, priez pour nous.

Saint Jean-Paul II, priez pour nous.

Mère Teresa de Kolkata, priez pour nous.

Sainte Gianna Beretta Molla, priez pour nous.

Évêque John Sherrington