À l’approche de l’ouverture du Synode sur l’avenir de l’Église, le 4 octobre, les voix plus critiques du processus synodal s’activent pour le discréditer. Ces discours aux accents complotistes restent marginaux, mais pourraient avoir un impact sur la perception du Synode.
27/09/2023
Parmi les intervenants figure le cardinal américain Raymond Burke. Il s’est illustré ces dernières années par son opposition affichée à François. Que ce soit à travers ses « dubia » (doutes) mettant en cause l’exhortation apostolique Amoris laetitia en 2016, après le Synode sur la famille, ou encore ses critiques virulentes, en 2019, du document de travail du Synode sur l’Amazonie, qu’il accusait de contenir « erreurs » et « hérésies ».
Plus récemment, le cardinal Burke a signé la préface d’un essai au titre très explicite, Le Processus synodal. Une boîte de Pandore, rédigé sous forme de questions-réponses par deux activistes conservateurs, le Chilien José Antonio Ureta et le Péruvien Julio Loredo de Izcue. « La synodalité et son adjectif, synodal, sont devenus des slogans derrière lesquels une révolution est à l’œuvre pour changer radicalement la compréhension que l’Église a d’elle-même, en accord avec une idéologie contemporaine qui nie une grande partie de ce que l’Église a toujours enseigné et pratiqué », condamne ainsi le cardinal américain, qui voit le chemin synodal allemand comme un épouvantail. L’ouvrage, largement diffusé, s’inscrit dans une opération de lobbying pour décrédibiliser le Synode lancé par le pape.
Le chemin synodal allemand comme épouvantail
« Le livre explique que le processus synodal est en train de démolir la mère Église, résume Blandine Chelini-Pont, professeure d’histoire contemporaine à l’université d’Aix-Marseille, spécialiste de l’Église catholique américaine. D’après les auteurs, les néomodernistes et les forces gauchistes seraient en train de triompher dans l’Église actuelle, accusée d’être sous la coupe des théologiens de la libération. »
Un discours aux accents de guerre froide, fidèle aux origines de l’organisation qui a autoédité l’ouvrage, le puissant lobby « Tradition, famille et propriété », déjà mis en cause pour des dérives sectaires. « Ce réseau a été fondé au Brésil au début des années 1960, comme un bouclier contre les influences supposées du communisme sur l’Église. À ses débuts, il s’est opposé au concile Vatican II, et aujourd’hui il se mobilise contre le Synode », relève la chercheuse.
Commentaires
Qui sème le vent récolte la tempête ...
Écrit par : Philippe | 27/09/2023
Monseigneur Marian Eleganti, évêque Suisse : "Je n'attends rien de bon du synode" (62 mn)
https://youtu.be/ylUiMEyDLcs
Une interview de Monseigneur Marian Eleganti
Dans une récente tribune publiée par le magazine catholique en ligne autrichien Kath.net, Mgr Eleganti s'est livré à une longue critique du prochain Synode qui vient de conclure sa phase diocésaine pour entrer dans la phase continentale, laquelle doit se dérouler jusqu'en mars 2023.
L'évêque Marian Eleganti affirme que les discussions autour du synode sur la synodalité se concentrent sur "les mêmes vieux refrains réchauffés pour la énième fois depuis les années 1970". "Hypocrisie sans borne", "confusion", "instrumentalisation de Dieu" - Mgr Marian Eleganti peine à trouver des mots assez durs pour exprimer sa désapprobation sans équivoque du contenu des discussions entourant le synode de 2023 sur la synodalité.
Écrit par : Arnaud Dumouch | 27/09/2023
Prions plus que jamais pour que les participants à ce synode se laissent pénétrer par le St Esprit qui effectivelent souffle toujours sur eux pour qu'enfin ils se libérent de l'emprise de Satan qui les posséde par la peur...
Écrit par : de la croix | 27/09/2023
Encore un article maniant merveilleusement l'inversion accusatoire.
Écrit par : Pisa | 27/09/2023
"La Croix", cela ne surprend guère, est manifestement enragée contre ceux qui tentent de sauver l'Eglise de l'autodestruction, s'en prenant notamment à Raymond Burke, un des derniers cardinaux ouvertement catholiques.
Sans souci de la moindre cohérence, le journal français qualifie de "marginales" les voix critiques du processus en cours ... mais se désole qu'elles soient massivemment suivies sur les réseaux sociaux.
L'une de ces figures populaires est effectivement l'évêque texan Joseph Strickland et, si Rome veut le dégommer, ce n'est pas pour cause de mauvaise gouvernance, mais parce qu'il appelle à transmettre la foi reçue.
De cette bouillie pour chats préparée par "La Croix" émerge un élément qui retient l'attention, ou plutôt qui confirme ce dont chacun se doute : les membres de l'assemblée convoquée par le pape ont été "choisis en fonction de" positions qui garantissent l'approbation de l'agenda proposé. Ce n'est donc pas d'un synode qu'il faut parler, mais de la réunion d'un clan.
Écrit par : Philippe G | 27/09/2023