Compte tenu de ces chiffres, toute extrapolation à la population totale est tout simplement démagogique. Le nombre de 440 000 victimes calculé par le journal « El País » est une « erreur statistique et sociométrique ». Le fait que certains médias aient publié ce chiffre en citant le rapport du Médiateur est éthiquement discutable et trompe les lecteurs et les auditeurs.
La plateforme affirme que selon la « méthode El País », à partir des mêmes données d'enquête selon lesquelles 11,6 pour cent des plus de 18 ans auraient été maltraités, cela montrerait qu'il y a 4,5 millions d'adultes en Espagne vivant comme mineurs qui auraient été maltraités. Parmi eux, 4,1 millions ont été maltraités en dehors du contexte ecclésial, sans que le gouvernement ne prenne aucune mesure contre ces actes et sans que les médias n’en parlent, ni à l’époque ni aujourd’hui.
Autres lacunes concernant l'enquête
Outre les critiques déjà évoquées, la plateforme « e-chrétiens » pointe d'autres lacunes par rapport à l'enquête. Elle souligne qu'il n'y avait pas de questions de contrôle concernant la vision du monde des répondants, ce qui soulève des questions sur la représentativité de l'enquête. Il n'y a aucune possibilité de vérifier la véracité des réponses données. Il y avait une « énorme disproportion » entre les 113 126 appels passés par les enquêteurs, le nombre inconnu de personnes disposées à témoigner et les 4 802 entretiens réellement menés. Cela suggère qu'une proportion inconnue de répondants pourrait avoir eu un intérêt spécifique pour l'enquête. Une autre omission grave était que le rapport ne reproduisait pas le questionnaire de l'enquête ni ne définissait ce qui constituait un abus sexuel dans l'enquête.
La plateforme critique le fait que l'enquête soit basée sur la projection actuelle de la mémoire et fasse référence à des crimes commis il y a des décennies, principalement dans les années 1960 et 1980. Cela est en contradiction avec le fait que les signalements d’abus sexuels sur des enfants dans d’autres secteurs de la société ont augmenté depuis le début du siècle.
La plateforme « e-chrétiens » demande au médiateur Ángel Gabilondo d'expliquer « pourquoi il a choisi de mener une enquête au lieu de s'appuyer sur les données empiriques disponibles comme le rapport de l'association caritative pour l'enfance ANAR, les rapports des e-chrétiens et les sources de données officielles comme ainsi que des rapports annuels sur les délits d'abus sexuels sur mineurs et les cas compilés par le Bureau du Procureur général. Cela nécessite une explication publique des raisons pour lesquelles les résultats de l’enquête n’ont pas été comparés aux faits, comme les statistiques sur les plaintes et les poursuites.
Enfin, la plateforme demande que l'enquête soit examinée par des experts indépendants non désignés par le Médiateur afin de vérifier sa validité et sa fiabilité.