L'avortement, un droit fondamental dans l'Union Européenne ? La question sera soumise au vote jeudi prochain (08/04/2024)

De Maria Bigazzi sur le site de la NBQ :

L'avortement, un droit fondamental dans l'UE ? La question sera soumise au vote

Et si après la France, qui a fait de l'avortement un de ses droits constitutionnels, c'était au tour de l'ensemble de l'UE ? Le danger est réel : une résolution visant à l'introduire dans les principes fondamentaux sera votée jeudi au Parlement européen.

08_04_2024

Faire du droit à l'avortement un droit fondamental dans l'UE. C'est le titre du point 12 que l'on trouve dans l'aperçu de la session plénière des 10 et 11 avril 2024, publié hier matin (5 avril 2024) et qui se déroulera à Bruxelles(Faire du droit à l'avortement un droit fondamental de l'UE | 10-04-2024 | Actualités | Parlement européen (europa.eu)).

Dans une résolution qui sera votée jeudi prochain, les députés européens souhaitent affirmer leur volonté d'inclure le droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. La question, déjà abordée lors du débat du jeudi 14 mars, a vu les députés demander aux Etats membres de garantir aux femmes l'accès à un avortement sûr et légal(Séance du 14-03-2024 | Plénière | Parlement européen (europa.eu)).

Après le triste exploit de la France qui, le 4 mars dernier, a inscrit l'avortement dans la Constitution comme un droit protégé par la loi, d'autres États sont également invités à garantir aux femmes l'accès à un avortement sûr et légal. En effet, les soins de santé, y compris la santé sexuelle et génésique, devraient relever de la compétence nationale. D'où le "devoir" de chaque État membre de garantir le droit à l'avortement en tant que droit fondamental.

Dès juillet 2022, le Parlement européen avait condamné la détérioration de la santé et des droits sexuels et reproductifs des femmes aux États-Unis et dans certains pays de l'UE, et œuvré pour assurer leur protection et donc les droits des femmes elles-mêmes. Dans une résolution sur la décision de la Cour suprême des États-Unis d'abroger le droit à l'avortement aux États-Unis et sur la nécessité de protéger le droit à l'avortement et la santé des femmes dans l'UE à l'été 2022, lorsque le projet de la Cour suprême des États-Unis sera proposé pour annuler les arrêts Roe contre Wade et Casey contre Planned Parenthood, les députés ont demandé que le droit à l'avortement soit inclus dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.

Une telle modification de la Charte des droits fondamentaux de l'UE requiert l'accord unanime de tous les États membres. Ainsi, dans le silence complice de beaucoup, le jeudi 11 avril 2024, la proposition de faire du meurtre un droit fondamental de l'Union européenne sera soumise au vote lors d'un débat avec la Commission par résolution.

Une telle proposition et son approbation, si une majorité est atteinte, signifieraient un pas de plus pour le monde pro-choix et la culture de la mort, et un pas vers l'abîme dans lequel la société est en train de tomber. Le danger aujourd'hui est d'accepter sans arrière-pensée et sans scandale une loi qui va protéger un acte contre la dignité humaine et contre le droit même à la Vie, c. II, c. 1, de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. En outre, le poids d'un choix parlementaire au niveau européen a une valeur et une gravité qui retombent sur chaque État, et contribue à créer un concept de dévalorisation et de privation de la dignité humaine de plus en plus fort.

Il serait bon de prendre conscience de ce qui se passe et d'agir, chacun pour le rôle et les responsabilités qui lui incombent, en particulier de prier quotidiennement, surtout ces jours à venir, pour que cette proposition ne soit pas approuvée.

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