Début des manœuvres synodales : déploiement africain pour stopper la dérive relativiste et la bénédiction des couples homosexuels (08/05/2024)
De Franca Giansoldati sur Il Messaggero :
Début des manœuvres synodales : déploiement africain pour stopper la dérive relativiste et la bénédiction des couples homosexuels
3 mai 2024
Nous sommes à six mois de la deuxième partie du Synode sur la synodalité, et déjà se compactent ceux qui semblent déterminés à faire un mur contre un certain « relativisme » serpentant dans l'Église pour défendre l'unité de la foi et non pas tant les cultures particulières. « Lors de la prochaine session du Synode, il est vital que les évêques africains parlent au nom de l'unité de la foi et non au nom de cultures particulières ». Le catalyseur d'une vision ferme dans ses principes - c'est-à-dire déterminée à refuser la bénédiction des couples homosexuels - a été le cardinal Robert Sarah avec un discours prononcé au Cameroun qui circule depuis quelques jours au sein de plusieurs conférences épiscopales africaines, déterminées à stopper la dérive des unions de même sexe contenue dans le document rejeté par le Vatican Fiducia Supplicans, un passage qui crée encore une désorientation considérable au sein des communautés catholiques.
Le pape François a expliqué à plusieurs reprises qu'en Afrique, ces mesures ne seront pas adoptées en raison du retard culturel, parce que « la culture ne l'accepte pas », ajoutant que l'on « bénit les personnes, pas les péchés ».
Un autre personnage important du Collège des Cardinaux, qui a également une chance au prochain conclave, s'est aligné sur le Cardinal Sarah. Fridolin Ambongo, qui s'exprimait lors de la réunion de quatre jours des délégués africains qui représenteront l'Afrique au synode du 2 au 29 octobre à Rome, a eu des mots tranchants : « J'ai suivi très attentivement le discours du cardinal Sarah et je pense que ce qu'il a dit est vrai. Fiducia Supplicans n'est pas d'abord une question culturelle ; il aurait été préférable de l'aborder sous l'angle de la théologie, de la morale, de la Bible et du Magistère ».
Sarah et Ambongo s'accordent à dire que même lors du dernier Synode, l'Eglise d'Afrique a défendu la dignité de l'homme et de la femme créés par Dieu, même si « sa voix a été ignorée et méprisée par ceux dont la seule obsession est de plaire aux lobbies occidentaux ».
Le profil du cardinal Ambongo progresse parmi les futurs papabili : il a géré le blocage africain des bénédictions aux couples homosexuels.
09:54 | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Ce n'est pas une dérive, c'est une logique, et c'est même la logique qui est à l'oeuvre, encore plus depuis Jean-Paul II que depuis Vatican II, même si l'on ne s'en est pas rendu compte dès la lecture de sa première encyclique, Redemptor hominis, en 1979, et même si Jean-Paul II lui-même a entendu maintenir la morale chrétienne et les sacrements de l'Eglise à distance et à l'abri de cette logique.
En effet, cette dérive effectivement relativiste, qui est en mesure de défigurer ou de dénaturer la conception et la pratique catholiques de la morale et des sacrements, découle d'une logique officiellement perspectiviste qui, jusqu'à Benoît XVI inclus, a sévi surtout dans le cadre du dialogue interreligieux inclusiviste, lequel est bien plus wojtylien que montinien.
D'après cette logique, presque toutes les mises en perspective englobante morales et spirituelles à caractère religieux ou sapientiel sont légitimes en plénitude, dès lors que chacune d'entre elles respecte, au moins officiellement, "l'homme", ainsi que chacune des autres mises en perspective englobante morales et spirituelles, religieuses ou sapientielles.
En laissant entendre que cette logique perspectiviste peut voire doit être à l'ordre du jour, non seulement en matière interreligieuse, mais aussi en matière interconvictionnelle voire inter existentielle ou expérientielle, ou en laissant agir les clercs qui le laissent entendre, François laisse entendre que cette logique perspectiviste s'accorde avec le discernement évangélique dans la miséricorde et l'ouverture aux périphéries.
C'est ce que l'on peut appeler du catholicisme accommodant, au sens de : générateur d'accommodements inclusivement, pastoralement et synodalement corrects.
Or, il suffit de lire le Nouveau Testament en général, saint Matthieu, saint Jean, saint Paul et saint Pierre en particulier, pour se rendre compte que le christianisme est, au contraire, assez intransigeant, ou, en tout cas, exigeant au point de déplaire aux individus et aux institutions inspirés par l'esprit du monde, du monde de ce temps.
Écrit par : Benoît YZERN | 11/05/2024