Saint Louis Gonzague, le patron des jeunes expliqué par Don Bosco (21/06/2024)

D'Antonio Tarallo sur la NBQ :

Saint Louis Gonzague, le patron des jeunes expliqué par Don Bosco

Dans l'un de ses écrits les plus connus, Le jeune homme providentiel, Don Bosco indique aux jeunes un programme de vie pour devenir des saints, en proposant Saint Louis de Gonzague comme modèle. Qui, au Paradis, jouit d'une gloire si grande qu'elle étonne une mystique comme sainte Madeleine de Pazzi.

21_06_2024

Saints et jeunes, vous le pouvez. C'est ce que confirme le témoignage de la vie de saint Louis de Gonzague (1568-1591), dont la commémoration liturgique a lieu aujourd'hui. Le saint, religieux de la Compagnie de Jésus, connu par tous comme le saint patron de la jeunesse catholique, nous offre l'occasion de réfléchir sur la sainteté juvénile. La séquence des jeunes saints est longue et pleine de biographies vraiment extraordinaires : depuis l'aube du christianisme, en passant par les religieux jésuites, jusqu'au futur Saint Charles Acutis (1991-2006), dont la date de canonisation sera annoncée lors du consistoire du 1er juillet prochain.

Et si nous nous intéressons à la sainteté chez les jeunes, nous ne pouvons pas ne pas mentionner l'un des saints "âgés" qui a été un promoteur extrême de la sainteté, précisément chez les garçons : saint Jean Bosco (1815-1888). Du saint salésien, parmi les nombreux écrits qu'il a publiés, il nous reste un précieux volume, Le jeune homme providentiel (1847), que nous pourrions définir comme le point culminant de ses expériences pastorales parmi les jeunes du premier Oratoire et qui constitue la base du développement de son programme de sainteté parmi les jeunes. Dans ce volume, nous trouvons ce qu'il appelle lui-même les "horizons de la spiritualité juvénile", une synthèse des pratiques religieuses qu'un jeune devrait suivre.

Dès les premières lignes, l'objectif de l'œuvre est clair : "Un mode de vie chrétien, joyeux et satisfait" ; un modèle de vie qui peut conduire les jeunes à devenir "la consolation des parents, l'honneur de la patrie, de bons citoyens sur la terre pour être un jour d'heureux habitants du ciel". Un beau programme, un programme saint, que saint Jean Bosco a toujours essayé de transmettre à ses garçons. Divisé en trois parties (plus un appendice contenant les laudes sacrées), le volume est un véritable vade-mecum de la sainteté juvénile. Et c'est justement en écrivant cela que le saint piémontais se réfère à saint Louis de Gonzague, qu'il considère comme un modèle à suivre pour tous les jeunes. La première partie du livre contient des instructions et des réflexions importantes sur le Seigneur, les devoirs du chrétien et une liste de vérités éternelles. La deuxième partie, en revanche, propose une séquence d'exercices particuliers de piété chrétienne en usage au XIXe siècle. La troisième et dernière partie contient l'Office de Notre-Dame et les formulaires pour la célébration des vêpres tout au long de l'année liturgique.

Le style est direct et, si l'on y prête attention, on a presque l'impression que c'est la voix même de Don Bosco qui sort des lignes : "Il y a deux tromperies principales avec lesquelles le démon tend à éloigner les jeunes de la vertu. La première consiste à leur faire croire que servir le Seigneur consiste en une vie mélancolique, loin de tout plaisir et de toute joie. Il n'en est rien, chers jeunes gens. Je veux vous enseigner un mode de vie chrétien qui soit à la fois joyeux et satisfait, en vous indiquant quels sont les vrais amusements et les vrais plaisirs, afin que vous puissiez dire avec le saint prophète David : servons le Seigneur dans une sainte joie : serve Domino in laetitia".

Et qu'est-ce que saint Jean Bosco écrit sur les jeunes ? Ou plutôt, qu'écrit-il en particulier aux jeunes pour leur montrer le chemin de la sainteté ? Voici la réponse : " Persuadés, chers enfants, que nous sommes tous créés pour le ciel, nous devons orienter toutes nos actions dans ce sens. Le grand amour que Dieu vous porte doit vous y pousser tout particulièrement. Car s'il aime tous les hommes comme l'ouvrage de ses mains, il a une affection particulière pour les jeunes, faisant d'eux ses délices : Deliciae meae esse cum filiis hominum. Tu es donc la joie et l'amour de ce Dieu qui t'a créé. Il vous aime parce que vous avez encore le temps de faire beaucoup de bonnes œuvres ; il vous aime parce que vous êtes à un âge simple, humble, innocent, et qu'en général vous n'êtes pas encore devenus la proie malheureuse de l'ennemi infernal". Des lignes efficaces pour indiquer aux jeunes leur mission : "Faites beaucoup de bonnes œuvres".

Il est intéressant de noter que, dans Il giovane provveduto, le saint piémontais se réfère à plusieurs reprises à saint Louis de Gonzague. Le nom du jésuite, qui apparaît une quarantaine de fois dans les premières pages du volume - surtout dans celles qui constituent la première partie - en est une preuve évidente. Quarante citations pour tracer le profil parfait du jeune saint. La première concerne une autre jeune sainte, sainte Rose de Lima (1586-1617) : "Ah ! mon fils, dit Dieu, souviens-toi de ton Créateur au temps de ta jeunesse ; ailleurs, il déclare bienheureux l'homme qui, dès son adolescence, a commencé à observer ses commandements". Cette vérité a été connue par les saints, et en particulier par sainte Rose de Lima et saint Louis de Gonzague, qui, ayant commencé dès l'âge de cinq ans à servir le Seigneur avec ferveur, ne trouvèrent plus de goût, à l'âge adulte, qu'aux choses de Dieu, et devinrent ainsi de grands saints.

Le saint jésuite est désigné comme un phare pour ses chers garçons du Valdocco : "Là où se trouvait saint Louis de Gonzague, personne n'osait prononcer une parole moins honnête, et quand il arrivait au moment où d'autres en prononçaient, ils s'empressaient de dire : chut, c'est Louis". En outre, Bosco fait référence à une pratique pieuse qui est malheureusement tombée en désuétude : "Les pontifes romains, afin d'accroître le culte de ce grand saint à l'avantage spirituel des chrétiens, ont accordé une indulgence plénière à tous ceux qui, s'étant repentis et ayant communié, ont sanctifié six dimanches continus précédant la fête du saint, ou d'autres dans le courant de l'année, par des œuvres pieuses et des prières en l'honneur du saint et pour la gloire de Dieu. Cette indulgence peut être obtenue pour chacun des dimanches susmentionnés".

Enfin, ce que saint Jean Bosco dit du jeune saint au Paradis est frappant : "Sa charité envers Dieu et envers le prochain était si intense que toute sa vie, depuis le premier usage de la raison jusqu'à sa mort, fut un exercice continu de charité envers le prochain et d'amour envers Dieu. Il n'est donc pas étonnant que sainte Madeleine des Pazzi, qui, ravie de contempler le bonheur des bienheureux, vit la gloire de saint Louis, se soit exclamée que si elle ne l'avait pas vue, elle n'aurait jamais cru qu'il y avait au ciel autant de gloire que celle dont saint Louis était paré. Une description qui laisse sans voix, qui frappe le cœur et fait réfléchir sur le chemin de la sainteté auquel nous sommes tous appelés.

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