"Ils ne vont plus à la messe mais la visite du pape, ça leur parle” (20/09/2024)

L'occasion pour le pape d'inviter les jeunes à se convertir mais on sait qu'il a horreur du prosélytisme...

De sur Moustique :

"Ce pape est une star. Il passe super bien sur les réseaux sociaux et c'est un type hors du commun...”

Les places ouvertes en ligne une première fois en août et une seconde fois il y a peu s’arrachent en quelques minutes, à peu près comme pour la dernière tournée des Rolling Stones. Sauf que les moyens n’ont pas l’air de suivre. La pelouse du stade Roi Baudouin devrait rester vide faute de planches trop coûteuses pour la protéger à deux semaines du match de nos dieux du football. Les Diables rouges sont prioritaires. Le groupe de Marie, comme 200 autres, est en attente pour savoir s’ils pourront venir. Celui qu’emmène Alix aussi: 5 cars réservés et 400 personnes qui viennent de Tournai. “On attend le feu vert. Les gens de mon coin aiment le pape parce qu’il est simple, abordable, il parle à tout le monde, il est tourné vers l’espérance. On a besoin de son message avec toutes les guerres, le réchauffement climatique. Et puis chez nous avec toute notre multiculturalité. On a besoin de fraternité. Les jeunes, comme mon fils, ne vont plus jamais à la messe. Mais pour un moment ponctuel comme cette rencontre, ils y vont à fond. Pour eux, le pape est une star qui passe super bien sur les réseaux sociaux mais aussi un type hors du commun. Et puis, ce sera comme un festival, avec du rock chrétien et des food trucks. Les jeunes adorent”, dit Alix avec une incroyable bonne humeur.

Ils ne vont plus à la messe, mais...

Isabelle et Osvaldo se lèveront au milieu de la nuit pour rejoindre le car de leur paroisse qui partira vers le Heysel à cinq heures du matin. Au départ, leurs deux plus jeunes enfants les accompagnaient mais depuis, un dispositif spécial pour les jeunes s’est mis en place tardivement, “Hope Happening”. “Ils dormiront sur un matelas la veille au Heysel puis iront au stade Roi Baudouin. Ils ne vont plus à la messe mais cet événement-là leur parle”, sourit Isabelle qui dit se sentir de plus en plus isolée comme chrétienne. “Il y a peu de monde dans les églises et personne n’est croyant dans notre cercle d’amis. Alors, c’est chouette de se dire qu’en fait on est nombreux. Moi j’y vais plus pour ça que pour le pape lui-même. Et puis, ce sera une fois dans notre vie et on a besoin d’espérance face à l’actualité si déprimante.”

Osvaldo sera privilégié. La veille, à Louvain-la-Neuve, il sera au premier rang d’une assemblée triée sur le volet pour voir le pape autour des questions écologiques. Les cordes de son charango accompagneront Marcella, qui a écrit un poème pour François pour défendre la place des femmes et de l’écologie. “Ma maman voulait voir le pape aussi, mais elle est âgée. Elle a peur de la foule et du bruit. Elle le regardera à la télé.” Isabelle était “lutin” quand Jean-Paul II était venu dans notre pays. Elle se souvient surtout du foulard jaune qu’elle portait alors. François sera un peu sa madeleine de Proust. “Je suis curieuse de ce qu’il va nous dire”, dit-elle, enthousiaste.

Un pape pour la planète

Camille, doctorant à l’UCLouvain, fera carrément partie de la “bulle papale”. “C’est un honneur et cela a une résonance particulière pour moi parce que je suis croyant. Je vais relayer en deux minutes les cris de désespoir de la jeunesse face à l’avenir de la planète. Le pape a signé l’encyclique Laudato si, consacrée aux questions environnementales et sociales. On peut dresser des ponts. Car la venue du pape est placée sous le signe de l’espérance.” Gilles, qui s’occupe de la pastorale au collège Saint-Michel à Bruxelles, emmènera quelque 60 jeunes venus des différents collèges jésuites. “C’est l’occasion de se rencontrer, de se reconnaître, de constituer un corps. Les jeunes aujourd’hui vivent leur foi de façon très individualiste parce que personne n’en parle dans notre société. Mais la foi, c’est social. Quand ils s’aperçoivent qu’ils ne sont pas seuls, il y a un effet boule de neige. Et puis, c’est touchant qu’il vienne en Belgique. Habituellement, il va dans des contrées où les chrétiens sont en minorité alors que chez nous l’Église est toujours un bastion énorme”, estime Gilles. Mais la réalité, c’est qu’au nord de la planète, la pratique est de plus en plus invisible. “Alors cela pourra revivifier l’Église.”

"Quelque chose va se passer quand il sera là"

Sandrine fera le trajet vers Bruxelles depuis le Namurois avec sa fille handicapée. “On a la chance d’avoir le pape chez nous. Cela booste. On y va. Ensemble, on est plus forts. Je ferai tout pour être sur place même si on verra mieux à la télé. Sur place, ce sera plus fort. François a fait évoluer beaucoup de choses dans l’Église avec plus d’ouverture, en étant plus près de l’essentiel qui est d’aimer son prochain.” Pour Sandrine, assurément, ce sera un grand moment d’Église. “C’est bien plus profond qu’un concert. On partage une foi en la vie éternelle. On a tous ça en commun et cela change la vie.” François, qui est visiteur de prisons, aura une rencontre privilégiée avec le pape et d’autres responsables pastoraux à la basilique de Koekelberg. “Rencontrer le souverain pontife, et qui plus est dans notre pays microscopique, c’est quelque chose. C’est encourageant. Son message m’intéresse mais aussi sa personnalité. Il pourrait nous inspirer et nous fortifier en termes de justice sociale et en faveur de la sauvegarde de la planète. Quelque chose va se passer quand il sera là”, croit savoir François qui souligne l’occasion unique pour communier avec l’Église mondiale.

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