Le Synode est terminé, le Nouvel Ordre Synodal commence (28/10/2024)
De Stefano Fontana sur la NBQ :
Le Synode est terminé, le Nouvel Ordre Synodal commence
- Document final entre désintérêt et femmes diacres, par Nico Spuntoni
Ce Synode est également terminé. La deuxième session du Synode sur la synodalité qui a débuté le 2 du même mois s'est terminée hier, 27 octobre. La première session avait occupé le même mois que l'année dernière. Les membres du synode ont approuvé un document final . Tous les articles ont reçu plus des deux tiers des votes, même si dans certains cas les opinions négatives ont été plus nombreuses que dans d'autres. Beaucoup avaient pensé que la nouvelle synodalité avait trouvé dans ce synode son moment d'actualité et d'épopée, que c'est dans cet événement qu'elle s'était manifestée et que ses implications pour la vie de l'Église avaient été révélées.
Pour cette raison, les progressistes attendaient des décisions très innovantes, tandis que les conservateurs espéraient un ralentissement significatif qui ramènerait la nouvelle synodalité dans le courant dominant de la synodalité traditionnelle. Beaucoup ont observé qu’en fin de compte, le travail du synode a été réduit. François a retiré les principaux sujets brûlants de la discussion synodale, les confiant à des groupes d'étude blindés, puis a déclaré que le temps n'était pas encore venu pour les femmes diacres et a donc arrêté toute décision sur ce sujet. Le cardinal Fernandéz a dû s'excuser de son absence à une discussion importante sur le diaconat féminin.
La « nouveauté » de la liturgie pénitentielle dans laquelle le pardon des péchés était demandé contre un nouveau décalogue s'est déroulée avant le début du synode et donc en dehors de ses procédures. Tout cela signifiait que beaucoup pensaient que les attentes à l'égard du Synode avaient été délibérément refroidies et que son « courage prophétique » avait été réduit au silence.
Cependant, nous ne sommes pas d’accord avec ces interprétations ; nous ne sommes même pas avec celui qui voit le Synode comme un moment fort et central de la synodalité en raison de ses décisions de rupture, ni avec celui selon lequel les travaux synodaux ont été refroidis avec des ralentissements et des dommages pour la nouvelle synodalité. Les deux thèses ne voient pas que le Synode doit être considéré, en fin de compte, seulement comme un moment de la nouvelle synodalité, un simple passage qui n’est en aucune façon décisif ou décisif.
D'où le caractère "interlocutoire" de son Document final, qui ne fait pas de choix clairs de rupture et en même temps garde toutes les portes ouvertes pour l'avenir, dans la conscience que le Synode est fermé mais que la synodalité ne l'est pas. C'est précisément ce qui a été clairement exprimé, par exemple, par Sœur Jeannine Gramick et le Père James Martin dans leurs interventions à la conclusion du Synode. Un communiqué du New Ways Ministry , l'association pro-LGBT de Gramick, a exprimé sa déception car le document n'a pas fait de choix décisifs dans ce domaine, mais a ensuite reconnu que le processus synodal « a préparé un terrain fertile pour le changement ».
Le Père Martin, qui s'était également montré agacé, a ensuite changé d'avis, estimant qu'avoir retiré les questions brûlantes du Synode était utile car cela permettait de dialoguer davantage sur la nature même de la synodalité plutôt que de se perdre dans les détails.
Ce qui intéresse les partisans du nouveau, ce n'est pas tant un synode , qui commence et se termine immédiatement, mais le processus de synodalité qui se poursuit bien au-delà de ces nominations. Le caractère « interlocutoire » du Document final n’est pas une mauvaise chose mais une bonne chose pour ceux qui dirigent le processus synodal. Ceux qui se soucient beaucoup des documents, y compris celui-ci, sont perdus. La synodalité veut une nouvelle Église. Cependant, il ne peut pas en décrire trop rapidement les caractéristiques, avant que, comme François le disait pour les femmes diacres, le moment ne soit venu.
Le processus synodal se déroulera non pas à travers des documents synodaux mais à travers des actes concrets. Le Père Martin lui-même en énumère quelques-unes : synode annuel dans les diocèses, nouveaux ministères dans les paroisses, expériences de « conversation dans l'Esprit » entre familles ou groupes. Notre impression est que la baisse de ton du Synode profite à la nouvelle synodalité et non l'inverse.
Le Document final ne dit pas oui aux femmes diacres, mais laisse ouvert le thème des femmes dans l'Église (n° 60) ; n'indique pas spécifiquement de nouveaux ministères, mais maintient cette possibilité en indiquant à titre d'exemple la possibilité d'un ministère « d'écoute et d'accompagnement » (n. 78) ; ne nie pas la compétence décisionnelle des évêques ou du Pape (n. 92) mais ajoute que "une orientation qui émerge dans le processus consultatif comme résultat d'un juste discernement, surtout si elle est réalisée par des organismes de participation, ne peut être ignorée" et espère une révision du droit canonique à cet égard ; ne reconnaît pas explicitement la compétence doctrinale des Conférences épiscopales (n° 120-129) mais affirme qu'« il sera nécessaire de mieux clarifier leur statut théologique et canonique, ainsi que celui des groupements continentaux de Conférences épiscopales, afin de être capables d'exploiter leur potentiel pour le développement ultérieur d'une Église synodale » ; et propose d'approfondir la « décentralisation » théologique et canonique en distinguant les matières réservées au Pape de celles qui pourraient être accordées aux Conférences épiscopales.
Une nouvelle post-synodale ne peut être négligée : François a déclaré que cette fois il n'écrirait aucune Exhortation apostolique post-synodale. Dans un de mes livres d'il y a quelques années sur le Synode 2014/2015 sur la famille, j'avais prédit qu'Amoris laetitia serait la dernière Exhortation Apostolique post-synodale. Cette prédiction est maintenant confirmée par François. Communiquant cette décision, il a également déclaré que le document final du Synode a une valeur « magistrale », même si dans un sens non normatif.
Cette décision, comme le nouveau décalogue de la liturgie pénitentielle du 1er octobre [ ICI ], fait un pas de géant à la nouvelle synodalité. Que les synodaux discutent pour assimiler le nouvel appareil conceptuel et linguistique, qu'ils produisent des documents interlocutoires finaux qui n'entravent pas le long chemin... ce qui compte c'est la nouvelle Église de la nouvelle synodalité qui procède par des actes comme ceux-ci.
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