« L'Immaculée Conception est le fondement de tous les autres mystères de Jésus et de Marie, de l'Église et des sept sacrements » (09/12/2024)

Du Catholic herald :

Marie conçue sans péché : le dogme de l'Immaculée Conception nous guide

9 décembre 2024

En 1857, lorsqu'un assassin tua Marie-Dominique-Auguste Sibour, alors archevêque de Paris, certains médias catholiques s'empressèrent de proclamer le prélat assassiné martyr du dogme de l'Immaculée Conception. Son meurtrier, un prêtre censuré et mentalement déséquilibré, avait crié « à bas les déesses ! » en attaquant ; la haine du meurtrier pour la définition dogmatique de 1854 du bienheureux Pie IX allait être explicitée lors du procès.

Ceux qui cherchaient à faire de l'archevêque assassiné un martyr devaient cependant tenir compte du fait qu'il était l'un de ceux qui avaient conseillé au pape de ne pas définir le dogme. Non pas parce qu'il le considérait comme faux, mais simplement comme inopportun. Lorsque la bulle Ineffabilis Deus lui parvint, il l'accepta docilement et il attendait manifestement la même chose de son clergé. Cette attente s'avéra infondée dans un cas au moins.

Le dogme de l’Immaculée Conception – cette « doctrine révélée par Dieu et à laquelle tous les fidèles doivent croire fermement et constamment », selon le bienheureux Pie XII – continue à susciter à notre époque hostilité et incompréhension, bien que rarement au point de faire usage des armes. Chaque année, il faut rappeler comme d’habitude : non, il ne s’agit pas de la conception virginale de Notre Seigneur ; oui, Notre-Dame a été conçue par deux parents humains ; non, les catholiques ne prétendent pas que Notre-Dame n’avait pas besoin d’un Rédempteur – ou, d’ailleurs, qu’elle est une déesse.

Mais la célébration de l’Immaculée Conception ne doit pas être une simple répétition pédante des explications catéchétiques, car la fête d’aujourd’hui nous rappelle la beauté et la sainteté de Marie et attire notre attention sur la réalité de notre propre condition. Pour prendre l’Immaculée Conception au sérieux, nous devons prendre le péché au sérieux et reconnaître le pouvoir de notre Dieu d’amour pour vaincre le péché – même de manières qui peuvent nous surprendre, qui peuvent remettre en question notre compréhension de nous-mêmes et de notre monde.

En méditant sur la beauté de Marie conçue sans le péché originel, nous commençons à voir la vérité de l'observation du Père Faber selon laquelle « l'Immaculée Conception est le fondement de tous les autres mystères de Jésus et de Marie, de l'Église et des sept sacrements ». Loin d'être un point obscur de la théologie mariale, l'Immaculée Conception nous fait découvrir en grande pompe la nouvelle de notre rédemption, celle d'une portion de la Création sauvée de la manière la plus merveilleuse des ténèbres de la rébellion.

La contemplation de l’Immaculée Conception est donc, comme l’écrivait le regretté Père Cadoc Leighton, « la voie naturelle et juste pour entrer dans la révélation chrétienne, car elle est la source d’où jaillissent les autres mystères de notre foi, et leur signification et leur fin (notre libération de la captivité du péché et notre union ultime avec Dieu) nous sont déjà claires ». En cela, Notre-Dame ne sert pas seulement d’illustration. L’Immaculée nous prend par la main et nous guide, nous aidant à mieux voir ce que son divin Fils nous réserve. Elle nous enseigne comment sa grâce peut guérir et élever notre nature ; par ses prières, elle nous aide à comprendre et à coopérer aux initiatives gracieuses de Dieu. Elle, qui nous a été donnée comme notre Mère Immaculée, nous guide vers la maison.

Saint Maximilien Kolbe, le soldat de l’Immaculée qui viendra donner sa vie à Auschwitz, a beaucoup insisté sur le fait que lorsque la Vierge Marie s’adressait à sainte Bernadette à Lourdes, elle ne se désignait pas comme « Immaculée Conception », mais comme « l’ Immaculée Conception ». Ce titre a un poids, une portée qui va au-delà du processus ou du moment. Il s’agit de l’identité de la Sainte Vierge. En honorant la Vierge de ce titre, nous faisons plus que remarquer un merveilleux joyau dans la couronne de Marie. Nous commençons à la voir telle qu’elle est : lumineuse et sans tache, avec des yeux pleins de l’amour le plus pur.

Dans son « triptyque » en l’honneur de Notre-Dame, Le rayonnement de son visage , Dom Xavier Perrin affirme que « le désir de contempler la Vierge Immaculée n’est pas une question de dévotion superficielle… mais plutôt une véritable exigence de la contemplation chrétienne ». Alors que nous célébrons aujourd’hui sa grande fête, puisse la Sainte Vierge continuer à nous inspirer ce désir et ainsi nous attirer toujours plus profondément dans l’union avec son Fils.

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