Comment la science confirme la vision chrétienne de la création du monde (06/06/2025)

D'Antoine de Montalivet sur 1000 raisons de croire :

Comment la science corrobore la vision chrétienne de la création du monde

L’expression « fine tuning » (« réglage fin ») désigne l’extrême précision des constantes physiques qui rendent la vie possible dans l’Univers. Ce constat scientifique, reconnu par la communauté académique, révèle qu’une infime variation de ces constantes aurait empêché toute structure biologique complexe. Ni la nécessité physique ni le hasard ne peut expliquer ce réglage précis. La seule hypothèse raisonnable est celle d’un dessein intelligent. Cela rejoint pleinement l’enseignement chrétien selon lequel Dieu est l’origine de tout ce qui existe, le Créateur de l’Univers visible et invisible. Pour la foi chrétienne, Dieu a créé l’Univers avec amour et intention pour accueillir non seulement l’homme, mais la Vie véritable : Jésus-Christ.

Les raisons d'y croire :

  • Les lois de l’Univers témoignent d’un ordre rigoureux et d’une intelligence prodigieuse. Cette précision renvoie à un Dieu qui agit avec sagesse, « avec poids, mesure et nombre » (Sg 11,20). La foi chrétienne affirme justement que la création reflète la raison divine.
  • Toutes les constantes physiques semblent réglées en vue de permettre l’apparition de la vie. Cela suggère une intention derrière la création : faire exister des êtres vivants. La foi chrétienne enseigne que la vie est un don de Dieu, voulu et aimé, et que toute la création est tournée vers la vie.
  • Tout semble indiquer que l’Univers a été préparé pour permettre non seulement la vie, mais l’émergence d’êtres capables de conscience, de liberté et d’amour. Cela rejoint la conviction chrétienne que l’homme est « créé à l’image de Dieu » (Gn 1,27), couronnement et finalité de toute la création.
  • L’extrême soin avec lequel l’Univers a été réglé manifeste non seulement la puissance divine, mais surtout son amour. Un amour tendre, fidèle et patient, comme l’exprime si bien cette parole : « Depuis toujours je t’ai aimé » (Jr 31,3). L’Univers tout entier devient alors le berceau d’une histoire d’amour entre Dieu et l’homme. La foi chrétienne affirme même que Dieu n’aime pas l’humanité de manière générale, mais qu’il aime et connaît chaque personne individuellement. « Avant même de te façonner dans le ventre de ta mère, je te connaissais » (Jr 1,5). Le réglage fin de l’Univers devient ainsi un signe de cette attention unique de Dieu pour chacun de nous.
  • Selon l’Évangile, Jésus dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6). Dès lors, si l’Univers est orienté vers la vie, il est aussi, mystérieusement, orienté vers le Christ. Le réglage fin de l’Univers prend alors une dimension christocentrique : tout a été créé pour accueillir la Vie divine elle-même.

Synthèse :

Parmi les nombreuses preuves de l’existence de Dieu et de la vérité de la foi chrétienne, l’une occupe une place à part. Par sa force de persuasion auprès des scientifiques les plus éminents et les calculs stupéfiants qui la soutiennent, l’argument du « fine tuning » (réglage fin de l’Univers) unit d’une manière tout à fait singulière la lecture scientifique du monde et la foi chrétienne.

Le fine tuning n’est pas, à l’origine, un argument en faveur de l’existence de Dieu, mais un constat objectif, reconnu par l’ensemble de la communauté scientifique : certaines constantes fondamentales de l’Univers doivent posséder une valeur d’une précisionextrême, et être réglées avec une finesse inouïe, pour que l’Univers soit en mesure d’accueillir la vie.

Parmi ces constantes fondamentales, on retrouve par exemple la constante gravitationnelle, la constante cosmologique, la constante de Planck, la vitesse de la lumière, la charge de l’électron, la densité initiale de la matière, le taux d’expansion de l’Univers, etc.

Chacune de ces constantes possède une valeur si précise que, si l’une d’elles avait varié, ne serait-ce que d’une infime fraction, la vie n’aurait tout simplement pas pu exister dans l’Univers. Attention, il ne s’agit pas seulement des formes de vie que nous connaissons, mais de toute forme de vie, quelle qu’elle soit. Plus encore : non seulement la vie, mais aucune structure un tant soit peu complexe n’aurait pu voir le jour.

Prenons un exemple. Si la densité de la matière au moment du Big Bang avait varié de seulement 1 sur 10⁶⁰, c’est-à-dire 0,000000… avec soixante 0 avant le 1, alors soit l’Univers se serait effondré sur lui-même presque instantanément, soit il se serait dilaté à une telle vitesse qu’aucune structure complexe n’aurait jamais pu se former. De même, si la constante cosmologique, responsable de l’accélération de l’expansion de l’Univers, avait varié ne serait-ce que d’une valeur de 1 sur 10¹²¹, l’Univers aurait connu, là encore, un tout autre destin. Il se serait soit effondré sur lui-même en un instant, soit dilaté si rapidement que les particules auraient été séparées par des distances de plusieurs années-lumière, rendant impossible toute forme de structure complexe.

Une telle analyse peut être faite pour de nombreuses autres constantes qui régissent le cosmos – une vingtaine environ –, comme celles que nous avons citées tout à l’heure.

Face à un tel constat, il nous revient de chercher une cause, une explication possible. Trois options s’offrent à nous :

  1. soit ce fine tuning est dû à une nécessité physique ;
  2. soit il est le fruit du hasard ;
  3. soit il résulte d’une conception par un être intelligent.

1. L’hypothèse de la nécessité physique ne tient pas. Les constantes qui régissent le cosmos sont bel et bien contingentes : on peut très bien concevoir qu’elles auraient pu être différentes. En effet, lorsqu’on affirme que quelque chose se produit nécessairement, c’est parce que cela découle de principes fixes, autrement dit des lois de l’Univers. On dit alors : « Étant donné telles lois, les choses doivent se passer ainsi. » Or, dans le cas présent, ce sont les lois de l’Univers qui dépendent des constantes fondamentales, et non l’inverse.

Voilà pourquoi, aujourd’hui, l’idée d’une nécessité physique est largement abandonnée au niveau académique.

2. Quant à l’hypothèse du hasard, elle est, elle aussi, souverainement non crédible. Le mathématicien et Prix Nobel de physique en 2020, Roger Penrose, a estimé dans son livre The Emperor’s New Mind que la probabilité que les constantes de l’Univers soient toutes finement réglées, en parfaite conjonction les unes avec les autres, est inférieure à une chance sur 1010123. Pour vous donner une idée de ce que cela représente, ce serait comme gagner au loto 10¹²² fois d’affilée, alors même que le nombre total d’atomes dans l’Univers observable est estimé à « seulement » 10⁸⁰. C’est un chiffre si démesuré que, même si, sur chaque atome de l’Univers, on écrivait autant de 0 qu’il y a d’atome dans l’Univers, on ne parviendrait toujours pas à représenter ce nombre. L’hypothèse du hasard est donc, elle aussi, absolument intenable.

3. La seule option restante, et l’unique crédible, c’est que l’Univers a été finement réglé par un être intelligent, dans le but précis de permettre l’émergence de la vie. Et cet être intelligent, nous l’appelons Dieu. L’hypothèse de Dieuest, de loin, la plus raisonnable et la plus probable.

Il convient maintenant de remarquer que tout cela est en parfaite cohérence avec la doctrine chrétienne, qui affirme que Dieu, Créateur de toute chose, à réglé l’Univers avec « poids, mesure et nombre » (Sg 11,20) dans le but qu’il puisse non seulement accueillir la vie, mais qu’il se prépare à accueillir la Vie qui n’est autre que Jésus lui-même, qui a dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6). La vie est créée pour la Vie. L’Univers, dès son origine, est comme orienté vers cette rencontre décisive : la créature vivante avec son Créateur.

Que Dieu ait créé un Univers avec tant de soin pour sa créature témoigne de sa volonté d’entrer dans une relationintime avec l’humanité par l’incarnation du Christ. Si l’Univers n’est pas le fruit du hasard, c’est que la vie à un sens. Chacun de nous a été créé intentionnellement et voulu par Dieu non seulement pour être ses adorateurs, mais aussi ses collaborateurs et ses amis. Voilà le sens de la vie, voilà pourquoi Dieu a créé l’Univers, et l’homme en particulier. « Avant même de te façonner dans le ventre de ta mère, je te connaissais » (Jr 1,5) « Depuis toujours je t’ai aimé, c’est pourquoi je t’attire à moi avec bonté » (Jr 31,3).

Mais cela n’est pas tout. Dieu ne s’est pas limité à créer la vie, il continue d’agir à l’intérieur même de son œuvre afin que cette vie puisse se développer et s’épanouir : c’est ce qu’on appelle la Providence divine. Jésus nous a révélé le vrai nom de Dieu : « Père ». Dieu veille sur ses enfants, les guide, les accompagne et les soutient tout au long de leur chemin. « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbes fraîches il me fait reposer » (Ps 22,1-2). Ainsi, la doctrine chrétienne éclaire et donne sens à ce réglage minutieux du cosmos, en révélant qu’il ne cesse jamais d’être l’expression de l’amour vigilant et paternel de Dieu.

Antoine de Montalivet a étudié la philosophie et la théologie au séminaire diocésain de Fréjus-Toulon.


Au-delà des raisons d'y croire :

L’argument du fine tuning a agi comme un électrochoc pour un grand nombre de scientifiques athées. Il a en quelque sorte mis un être et une intelligence derrière la physique. Là où d’autres arguments sur l’existence de Dieu peuvent sembler philosophiques, celui-ci surgit du cœur des équations elles-mêmes. Il ne parle pas de Dieu directement, mais interpelle en exposant un ordre si précis, si improbable, qu’il pousse à poser la question du sens.

Le physicien britannique George Thomson, colauréat du prix Nobel de physique 1937, affirmait : « Il est probable que tous les physiciens croiraient à une création si la Bible n’en avait malheureusement touché un mot il y a bien longtemps, lui donnant un petit air vieillot. »

Le physicien américain Robert Wilson, lui aussi colauréat du prix Nobel de physique 1978, enfonçait le clou : « Certainement, il y a eu quelque chose qui a réglé cela. À mon sens, si vous êtes religieux, selon la tradition judéo-chrétienne, il n’existe pas de meilleure théorie de l’origine de l’Univers qui puisse correspondre à ce point à la Genèse. »

(Citations rapportées par Matthieu Lavagna, Soyez rationnel, devenez catholique !, MDN Production, 2016, p. 94)


Aller plus loin :


En savoir plus :

  • Une vidéo de réponse aux objections au fine tuning (en anglais).
  • Stephen Meyer, Le Retour de l’hypothèse Dieu, Guy Trédaniel, 2023.
  • Geraint F. Lewis & Luke A. Barnes, A Fortunate Universe, Life in a Finely Tuned Cosmos, Cambridge University Press, 2016.
  • Roger Penrose, The Emperor’s New Mind, Oxford University Press, 2016.
  • Michel-Yves Bolloré et Olivier Bonnassies, Dieu, la science, les preuves, Guy Trédaniel, 2021.

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