Syrie : 20 morts dans un attentat suicide contre une église de Damas (23/06/2025)

Massacre dans une église de Damas : un kamikaze fait 20 morts. « L'agresseur est membre de l'EI »

23 juin 2025
 

L'attentat suicide pendant la messe dans l'église de Sant'Elias : l'homme a tiré sur les fidèles avant de se faire exploser.

Ceux qui ont réussi à se cacher dans les bancs ou derrière l'iconostase qui sépare l'espace réservé au clergé de celui des fidèles ont été sauvés. La messe dominicale dans l'église grecque orthodoxe Saint-Élie, à la périphérie de Damas, a tourné au massacre. Au moins 20 personnes ont été tuées et près de 60 blessées. Parmi les victimes figuraient également des enfants. Un kamikaze a réussi à échapper aux contrôles de sécurité à l'entrée. Il a d'abord tiré avec frénésie, puis, lorsque les policiers sont entrés, attirés par les cris, il s'est fait exploser.

Beaucoup ont immédiatement pensé à la guerre israélo-américaine contre l'Iran. L'hypothèse était que l'ordre de semer le chaos aurait pu venir de Téhéran. La nouvelle orientation syrienne pourrait constituer une cible idéale pour enflammer le Moyen-Orient et s'enflammer pour se venger. Le président Ahmad al-Sharaa est un ancien d'Al-Qaïda et de Daech, autrement dit un ancien terroriste de la Guerre sainte sunnite, un ennemi juré de la Révolution islamique chiite iranienne. Pourtant, dès le début, il n'y avait aucune preuve, aucun indice, aucune affirmation. Logiquement, l'accusation ne tient pas la route. L'Iran est suffisamment occupé à résister à ceux qui l'attaquent réellement et n'a aucun intérêt à frapper la Syrie, désormais réduite à une quasi-impuissance par des mois de bombardements israéliens et des années de guerre civile.

Au fil des heures, les témoignages de chrétiens survivants, leurs récits des cris du kamikaze, ont permis d'obtenir une piste plus crédible. L'agresseur serait un membre de l'EI, toujours fortement présent dans le pays, mais opposé à la nouvelle orientation de la politique du gouvernement syrien. Son ancien représentant, al-Sharaa, aujourd'hui président, est considéré comme un traître au califat. Les cellules de l'État islamique sont toujours présentes, avec des enlèvements et des demandes de péages dans le désert vers l'Irak. Les célèbres ruines de Palmyre restent difficiles d'accès, précisément pour ces gangs fondamentalistes.

Le quartier de Dweilaa, où a eu lieu le massacre, est un quartier mixte de la capitale syrienne, peuplé de sunnites, de chrétiens et d'alaouites. Il s'agit de la première attaque de cette ampleur contre la communauté chrétienne en Syrie depuis décembre 2024, date de la chute du régime de Bachar el-Assad. Le ministre de l'Information, Hamza Mostafa, a parlé d'une « attaque terroriste lâche. Nous ne renoncerons pas à notre engagement en faveur de l'égalité entre les citoyens, nous protégerons la société et lutterons contre les organisations criminelles. »

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