La publication d'une lettre inédite de Benoît XVI : "Ma démission est pleine et valable" (07/08/2025)
De Riccardo Cascioli sur la NBQ :
Lettre inédite de Benoît XVI : Ma démission est pleine et valable
Une lettre écrite par le pape émérite en août 2014, répondant aux objections concernant la validité et l'opportunité de sa démission, est publiée pour la première fois dans l'ouvrage de Mgr Nicola Bux (« Réalité et utopie dans l'Église »), auquel elle était destinée. Ce document historique exceptionnel devrait mettre un terme à tant de spéculations stériles.
« Dire que dans ma démission j'aurais laissé 'seulement l'exercice du ministère et non pas aussi le munus' est contraire à une doctrine dogmatique et canonique claire (...) Si certains journalistes parlent d'un 'schisme rampant', ils ne méritent aucune attention. » C'est ainsi qu'écrivait le pape émérite Benoît XVI dans une lettre datée du 21 août 2014 à Mgr Nicola Bux, qui l'avait interrogé sur les doutes et les perplexités qui avaient accompagné sa démission du pontificat l'année précédente.
Le texte intégral de ce document exceptionnel – qui devrait mettre un terme au long débat sur les intentions de Benoît XVI concernant sa démission – est désormais publié pour la première fois en annexe du livre « Réalité et utopie dans l’Église » écrit par Nicola Bux lui-même avec Vito Palmiotti pour « Libri della Bussola ».
Benoît XVI, répondant aux objections qui lui ont été présentées, considère la démission d'un pape comme « pleinement » valable et le parallélisme « entre l'évêque diocésain et l'évêque de Rome sur la question de la démission » comme « bien fondé ». Il défend également le droit d'un pontife à parler et à écrire en dehors de « la fonction de pape », comme il l'a lui-même fait durant son pontificat, continuant à écrire des livres, comme ceux consacrés à Jésus, qu'il considère comme « une mission du Seigneur ».
Cette lettre de Benoît XVI, dont l'existence était connue mais que Mgr Bux n'avait jamais publiée pour éviter qu'elle ne devienne un simple instrument de controverse féroce et inutile, est d'une importance historique fondamentale car elle permet de comprendre l'état d'esprit du pape émérite concernant sa démission et l'instauration du pontificat émérite, mais aussi, plus généralement, sa vision théologique de la papauté. Elle tranche aussi, bien sûr, le débat sur l'identité du « vrai pape » ces dernières années, une controverse qui, aux yeux des personnes sensées, a toujours semblé irréaliste, mais qui a malheureusement attiré de nombreux partisans de « faux prophètes ».
L'ouvrage présente une photocopie de la lettre ainsi que le texte de la lettre que Mgr Nicola Bux lui avait adressée, laquelle contient certaines objections à sa démission et le risque de « désacralisation » de la papauté qui en découle. Enfin, il conclut par quelques analyses critiques des réponses du pape émérite.
Benoît XVI figure également parmi les protagonistes de l'ouvrage, dont la correspondance avec Mgr Nicola Bux est annexée. Il s'agit d'une analyse originale de la crise de la foi à laquelle l'Église est confrontée, qui oppose le réalisme sain de Jean-Paul II et du pape Ratzinger (« Le principe de la réalité fait personne », titre du chapitre qui lui est consacré) à l'utopisme du pape François et de son « précurseur », Mgr Tonino Bello, qui continue d'exercer une telle influence dans l'Église italienne et dont la figure a été exaltée par le pape Bergoglio lui-même.
L'utopie est en effet une tentation qui afflige l'Église depuis la période postconciliaire et qui a repris de la vigueur avec le pontificat du pape François, après que l'enseignement et l'action pastorale de Jean-Paul II et de Benoît XVI se soient centrés sur les paroles de l'Apôtre : « La réalité, cependant, c'est le Christ. » Les auteurs attribuent à l'utopisme les déviations doctrinales évidentes de l'exhortation post-synodale Amoris Laetitia et de l'encyclique Fratelli Tutti , dans lesquelles le Christ n'est plus le fondement ni du mariage ni de la fraternité humaine.
Il s'agit donc d'une brève étude, très utile pour comprendre l'évolution de l'Église ces dernières décennies et saisir les dynamiques actuelles. En bref, un livre de Bussola à ne pas manquer.
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Commentaires
Ce qui est interpellant, c’est ce que Mgr Bux a déclaré à Aldo Maria Valli lors d’une interview en octobre 2018 (soit quatre ans après la fameuse lettre dont il avait connaissance !!!)
https://www.riposte-catholique.fr/archives/147825
Extrait (article long mais intéressant à relire) :
”Comme vous pouvez le constater, la question du jugement du pape hérétique présente de nombreuses difficultés pratiques, théologiques et juridiques. Peut-être – et je le dis précisément d’un point de vue pratique – serait-il plus facile d’examiner et d’étudier plus précisément la question de la validité juridique du renoncement du pape Benoît XVI, à savoir s’il est total ou partiel (« à mi-chemin », comme on l’a dit) OU DOUTEUX, puisque l’idée d’une sorte de papauté collégiale me semble résolument contraire à l’Évangile. En effet, Jésus n’a pas dit : « Tibi dabo claves … » en se tournant à la fois vers Pierre et André, mais il l’a dit seulement à Pierre !
C’est pourquoi j’affirme qu’une étude approfondie de la renonciation pourrait peut-être être plus utile et plus profitable, tout en contribuant à résoudre des problèmes qui nous semblent aujourd’hui insurmontables. On a écrit : « Le temps des épreuves les plus redoutables pour l’Église viendra. Les cardinaux s’opposeront aux cardinaux et les évêques aux évêques. Satan se mettra en travers de leur chemin. Même à Rome, il y aura de grands changements » (Xavier Gaeta, Fatima, toute la vérité, 2017, p. 129). Et ce grand changement, avec le pape François, nous pouvons le voir de façon palpable, étant donné son intention claire de marquer une ligne de discontinuité ou de rupture avec les pontificats précédents. Cette discontinuité – une révolution – génère des hérésies, des schismes et des controverses de toutes sortes. Et tout cela nous conduit au péché.”
.......
La prétendue démission de Benoît XVI et l’élection de Bergoglio ont soulevé des dizaines de questions, occasionnés des centaines d’articles sur des blogs catholiques dans le monde entier, suscité de nombeux livres et de nombreuses recherches. Il est peu probable que tout cela ne soit que du fantasme. Ainsi, la déclaration de Mgr Nicola Bux n’est pas une réponse suffisante à toutes les question posées, elle ne fait que nous renvoyer à la case départ en suscitant l’impression qu’il pourrait s’agir en cela de l’objectif poursuivi.
Écrit par : Un chercheur | 07/08/2025
C’est le Seigneur, Jésus-Christ, Tête de l’Église, qui a décidé qu’il était temps de dévoiler le Cœur de Son Église … le Coeur du Christ …et Il l’a fait … seuls ceux qui écoutent, entendent… et accueillent -la Parole de Dieu- peuvent comprendre le langage spirituel … le langage du cœur …ce langage que Dieu a employé par la voix du pape François.
Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises.( Ap 3, 6)
Est ce que Paul n’avait pas de Mission lorsque le Seigneur construisait Son Église sur Pierre ? …
Regardons les similitudes entre Paul et François.
« Frères, quand je suis venu chez vous, je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige du langage ou de la sagesse.
Parmi vous, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié.
Et c’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant, que je me suis présenté à vous.
Mon langage, ma proclamation de l’Évangile, n’avaient rien d’un langage de sagesse qui veut convaincre ; mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi repose, non pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. …
.ce dont nous parlons, c’est de la sagesse du mystère de Dieu, sagesse tenue cachée, établie par lui dès avant les siècles, pour nous donner la gloire.
Mais ce que nous proclamons, c’est, comme dit l’Écriture : ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas venu à l’esprit de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux dont il est aimé.
Et c’est à nous que Dieu, par l’Esprit, en a fait la révélation.
Car l’Esprit scrute le fond de toutes choses, même les profondeurs de Dieu.
Qui donc, parmi les hommes, sait ce qu’il y a dans l’homme, sinon l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît ce qu’il y a en Dieu, sinon l’Esprit de Dieu.
Or nous, ce n’est pas l’esprit du monde que nous avons reçu, mais l’Esprit qui vient de Dieu, et ainsi nous avons conscience des dons que Dieu nous a accordés.
Nous disons cela avec un langage que nous n’apprenons pas de la sagesse humaine, mais que nous apprenons de l’Esprit ; nous comparons entre elles les réalités spirituelles.
L’homme, par ses seules capacités, n’accueille pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu ; pour lui ce n’est que folie, et il ne peut pas comprendre, car c’est par l’Esprit qu’on examine toute chose.
Celui qui est animé par l’Esprit soumet tout à examen, mais lui, personne ne peut l’y soumettre.
Car il est écrit : Qui a connu la pensée du Seigneur et qui pourra l’instruire ? Eh bien nous, nous avons la pensée du Christ ! » ( 1Co 2, 1… 16)
Vous qui cherchez , reconnaissez le comportement du Christ-Jésus :
« …annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !
Certes, si je le fais de moi-même, je mérite une récompense.
Mais je ne le fais pas de moi-même,
c’est une mission qui m’est confiée..
Alors quel est mon mérite ? C'est d'annoncer l'Évangile sans rechercher aucun avantage matériel, et sans faire valoir mes droits de prédicateur de l'Évangile.
Oui, libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible.
Et avec les Juifs, j’ai été comme un Juif, pour gagner les Juifs. Avec ceux qui sont sujets de la Loi, j’ai été comme un sujet de la Loi, moi qui ne le suis pas, pour gagner les sujets de la Loi.
Avec les sans-loi, j’ai été comme un sans-loi, moi qui ne suis pas sans loi de Dieu, mais sous la loi du Christ, pour gagner les sans-loi.
Avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns.
Et tout cela, je le fais à cause de l’Évangile, pour y avoir part, moi aussi.. » (1Co 9, 16-23)
Ce qui a été remis en question avec François, c’est sûrement notre léthargie, notre cœur fermé, notre suffisance … notre tendance à nous appuyer sur la sagesse des hommes et notre manque d’espérance et de confiance en Dieu …
Écrit par : Rébécca | 09/08/2025
Une révélation surprenante qui suscite bien plus de questions qu’elle ne donne d’explications crédibles à cette démission énigmatique de Benoît XVI, et qui ne fait que relancer les doutes et les perplexités que lui aurait exprimés Mgr Nicola Bux dès 2014, à peine un an après l’élection de Bergoglio.
Si l’existence de cette lettre présumée de Benoît XVI était connue, pourquoi est-elle publiée tardivement onze ans après son existence alors que sa publication aurait été bien plus utile et nécessaire à l’époque pour éviter des doutes, des divisions et des excommunications ? Il y a quand même eu une quinzaine de prêtres qui ont été excommuniés pour avoir soutenu que Bergoglio n’était pas validement élu. Mgr Bux serait-il le seul à avoir interpellé le pape Benoît XVI et à avoir reçu une telle lettre en réponse ? Cela ne devait-il pas être d’abord la tâche des cardinaux ? Y a-t-il eu concertation avec des cardinaux ?
En 2017, Benoit XVI a eu, avec le cardinal Brandmüller, un échange de courrier de deux lettres qui ne font pas apparaître clairement sa libre volonté manifeste de renoncer à ses charges pontificales.
Si cette lettre est authentique, elle pose la question de savoir pourquoi Benoît XVI aurait lui-même susciter cette controverse en restant dans l’enceinte du Vatican, en continuant de s’habiller comme un pape et de donner sa bénédiction papale, en affirmant qu’il n’y avait qu’un seul pape mais sans jamais citer le nom François comme étant ce seul pape. C’est quand même une telle situation qui a contribuer à générer la controverse et qui nécessitait bien une quelconque intervention pour la clarifier en faveur de l’unité dans l’Église.
Et pourquoi Bergoglio lui-même allait-il présenter à Benoît XVI les nouveaux cardinaux issus d’un consistoire pour qu’il les bénisse ?
Si, comme exprimé dans la lettre, Benoit XVI était au courant que certains journalistes parlaient d’un schisme rampant, pourquoi n’a-t-il pas entrepris lui-même d’écrire une lettre semblable à ces journalistes ? Et pourquoi n’a-t-il pas tout simplement cherché un moyen de le faire savoir au moins aux cardinaux ?
Si le fait que Benoit XVI a réellement confirmé lui-même la validité de sa renonciation s’avére authentique, alors il reste quand même à savoir à quoi a bien pu servir une telle comédie. Et à ce sujet, personne ne semble vouloir donner de réponse cohérente, ce qui, évidement, ne clarifie pas du tout cette énigmatique épisode de l’histoire de l’Église, mais tourne en dérision la personne et le pontificat pourtant exemplaire de Benoît XVI.
Écrit par : Un chercheur | 08/08/2025
Munus et ministerium ne sont pas là même chose.
Siège totalement empêché.
Tout est expliqué par Andrea Cionci. Codice Ratzinger.
Écrit par : Lambert | 08/08/2025