Des exorcistes du monde entier se réunissent à Sacrofano pour combattre le Malin à l'ère de l'IA (et le pape Léon les encourage). (25/09/2025)

De Franca Giansoldati sur Il Messaggero :

Des exorcistes du monde entier se réunissent à Sacrofano pour combattre le mal à l'ère de l'IA (et le pape Léon les encourage).

Parce que le Malin existe et doit être combattu même dans les nouvelles frontières du numérique, l'Église a modernisé sa stratégie pour le traquer : en 2014, la première Association Internationale des Exorcistes (AIE) a été fondée et a récemment approuvé ses nouveaux statuts. Cette organisation, de droit pontifical, est placée sous l'égide du Dicastère du Vatican pour le Clergé. En bref, traquer le diable est une affaire très sérieuse, qui n'a rien à voir avec les excès de la superstition ou les représentations naïves de petits êtres cornus comiques vêtus de rouge, armés de flammes et d'une fourche. Tout d'abord, le texte des nouveaux statuts clarifie d'emblée la nécessité de « promouvoir des initiatives » pour « empêcher la dérive » des fidèles vers des « formes d'occultisme ». Oui, car depuis des années, les exorcistes les plus influents, à commencer par le Père Francesco Bamonte, président de l'AIE qui a succédé au légendaire Père Amorth récemment décédé, ont compris que le Mal, à l'ère de l'intelligence artificielle, s'étend vers de nouvelles frontières. Pendant ce temps, l’occultisme gagne des adeptes et les outils sont devenus plus raffinés.

L'association

L'association, approuvée par le pape François en 2014 et aujourd'hui encouragée par le pape Léon XIV à poursuivre ses activités, a pour objectif de partager, de croiser et d'analyser toutes les expériences d'exorcismes et de phénomènes maléfiques afin d'« apporter une aide toujours plus efficace à ceux qui ont réellement besoin d'un exorciste ». Parmi les nombreux cas traités, seul un faible pourcentage concerne la possession démoniaque. C'est pourquoi les exorcistes consultent des médecins et des psychiatres renommés. La formation de base des prêtres nommés par les évêques pour exercer ce ministère devient un aspect fondamental et, depuis plusieurs années, l'AIE promeut des rencontres quasi académiques, naturellement à huis clos. La collaboration avec les diocèses et les évêques est achevée ; la fonction d'exorciste n'est plus une activité à part entière. Le concept est clair : la chasse aux démons est une activité multidisciplinaire. 

Le sommet

Il y a quelques jours, un sommet s'est conclu à Sacrofano, où plusieurs exorcistes ont dressé un tableau complexe. Un prêtre mexicain, le père Andrés Esteban Lopez Ruiz, a ainsi abordé les problèmes que peut (parfois) engendrer le Nouvel Âge, car il « se nourrit d'ésotérisme et de néognosticisme ». Selon lui, il transcende clairement la morale chrétienne, avec « des conséquences néfastes ». Le père Bamonte, exorciste du diocèse de Rome, a insisté sur les dommages pastoraux causés par la parapsychologie, qui, bien sûr, est dénuée de tout fondement scientifique et « prétend expliquer les phénomènes dits paranormaux par ses interprétations rationalistes », selon le bulletin de l'AIE. 

Le père Mauro Billetta, exorciste, psychologue et psychothérapeute palermitain, a quant à lui illustré comment distinguer efficacement l'œuvre du diable des maladies psychiatriques. Névrose, dépression et schizophrénie. La collaboration avec les médecins est cruciale. D'autres experts ont mis en évidence le lien entre néo-occultisme et intelligence artificielle. Dans ces cas, le diable peut s'infiltrer précisément à travers les failles de nouvelles techniques de divination, grâce à des algorithmes permettant la collecte de données personnelles, voire des formes de nécromancie et de communication avec les défunts.

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