Que j’étais heureux en sortant du cinéma hier soir ! Heureux de cette salle de 175 fauteuils, tous occupés par des spectateurs dont certains me disaient qu’ils avaient dû parfois essayer plusieurs cinémas avant d’en trouver un où il restait des places disponibles. Heureux de la qualité du silence, le silence d’attente avant, d’attention pendant, de méditation après.
Heureux de voir les spectateurs longuement demeurer sur le trottoir comme à une sortie de messe – j’ai d’ailleurs retrouvé des paroissiens, sauf que, si ceux-ci y parlent rarement de l’évangile et de l’homélie, ici, ils échangeaient sur leurs impressions (faudrait-il passer des extraits de film pendant la prédication ?)… Heureux d’entendre que chacun était rejoint par un ou des passages différents du long métrage, signe s’il en est de sa richesse et de sa variété.
Heureux, plus encore, de percevoir que les spectateurs étaient des expérimentateurs qui ne se contentaient pas de donner un avis extérieur, mais parlaient à la première personne et osaient confier que tel ou tel aspect du documentaire les avait rejoints : « Je n’avais jamais compris le lien si étroit entre l’Eucharistie et le Sacré-Cœur » ; « D’avoir vu tous les députés du San Salvador se consacrer au cœur du Christ, cela m’a reboosté dans mon espérance pour notre pays » ; « D’entendre les paroles de l’absolution, cela m’a rendu la confession plus proche » ; « Waouh ! Je l’ai vu deux fois ! Passer ainsi de Jésus qui a vécu il y a deux mille ans aux témoignages de Rodrigue à Bondy ou des détenus à vie dans ce quartier de haute sécurité, cela me le rend tellement actuel ! » ; etc.
Jésus si proche
Et je continue à être heureux quand je me souviens des multiples scènes qui se sont engrangées dans le « trésor de ma mémoire ». Si je devais sélectionner, parmi beaucoup d’images et de paroles, ce qui m’a le plus touché, c’est assurément la personne de Jésus, je veux dire son intense désir de rejoindre personnellement chacun au plus intime, de vivre un intense Cœur à cœur.

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