Dimanche, une publication anti-romaine ? (30/05/2011)

Caritas-International-logo.jpgLa semaine dernière nous avons réagi à un article de Louis Mathoux relatif à l'Eglise croate (voir ICI), et il nous faut revenir vers cet hebdomadaire pour un article anti-romain qui y est publié cette semaine sous la plume de Pascal André. Il s'agit cette fois de la Caritas Internationalis.

Nous avons évoqué plusieurs fois les assises de la Caritas Internationalis qui se sont tenues à Rome. Suite à des dérives de certaines associations en lien avec la Caritas qui ont été jusqu'à subsidier des organismes qui n'agissent pas en cohérence avec ce que l'Eglise préconise, le Vatican a souhaité, par la voix des cardinaux Bertone et Sarah (un cardinal africain bien au fait des nécessités des pays de ce continent) que Caritas veille à être davantage "en phase" avec l'Eglise et affirme clairement sa spécificité catholique. Nous savons bien, ici en Belgique, ce qu'il en coûte à l'Eglise lorsque des institutions dites catholiques s'éloignent de la doctrine et de l'enseignement de l'Eglise, en particulier dans le domaine de l'enseignement.

Mais voilà, ces exigences romaines ne plaisent pas à Pascal André qui leur trouve un "goût amer". Il reconnaît toutefois que "la critique est en partie justifiée – certaines Caritas ont parfois perdu de vue leur spécificité–", mais il y voit "deux conceptions très différentes du rapport entre foi et charité qui se font face ici. D’un côté, il y a les membres de la Curie romaine (ah la méchante Curie romaine!) qui estiment que la transmission de la foi passe, pour ainsi dire, avant l’exercice de la charité. “Le pain est important, la liberté est importante, mais la chose la plus importante de toutes est notre foi au Dieu d’amour”, a ainsi déclaré le cardinal Robert Sarah. De l’autre, il y a tous ceux qui, au sein de Caritas Internationalis, considèrent que la meilleure façon de témoigner de sa foi est de se mettre au service des plus pauvres."

En fait, le cardinal Sarah a eu ces mots : "Aujourd'hui, chers amis, la tragédie de l'humanité moderne n'est pas le manque de vêtement ni de logement; la faim la plus tragique et l'angoisse la plus terrible n'est pas le manque de nourriture, c'est bien plus l'absence de Dieu et l'absence du véritable amour, l'amour qui nous a été révélé sur la croix."

De son côté, le pape (que P. André s'abstient bien d'évoquer) a rappelé que la Caritas n'est pas "une simple ONG". "Caritas Internationalis est différente des autres agences sociales parce qu’elle est un organisme ecclésial, qui partage la mission de l’Église. C’est ce que les Papes ont toujours voulu et c’est ce que votre Assemblée Générale est appelée à réaffirmer avec force." a-t-il insité (Voir ICI)

Les faits reprochés à certaines sections nationales de la Caritas vont, n'en déplaise à Pascal André, bien au-delà d'un "procès d'intention". Et, à Rome, on n'a pas nécessairement besoin des leçons de ce Monsieur pour savoir ce qu'est la vraie charité

Quoi qu'en dise ce journaliste, la Caritas sortira changée de ces assises comme en témoigne la position prise par Michel Roy, le nouveau secrétaire général de Caritas qui est revenu sur les orientations de ces quatre prochaines années dans la lutte contre la pauvreté et sur l’impulsion qu’il souhaite donner au réseau international des Caritas." On notera qu’aux quatre priorités « horizontales » votées par l’assemblée, le nouveau secrétaire général en ajoute une de son propre chef une « verticale » : celle de renforcer l’enracinement spirituel de caritas internationalis. (Voir ICI)

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