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Quand "Dimanche" devrait s'abstenir...

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En prévision de la visite pontificale que Benoît XVI effectuera en Croatie les 4 et 5 juin prochains, Louis Mathoux croit très opportun de nous donner, dans "Dimanche" (!) de cette semaine, un portrait au vitriol de l'Eglise croate coupable de bien des maux.

Il commence par rappeler le sort pénible de la Croatie devenue un pays satellite de l'Allemagne nazie où les Oustachis de Pavelic menèrent, comme chacun sait une politique de franche collaboration avec le régime de Hitler, et notre journaliste-historien d'ajouter : avec la collaboration du cardinal Stepinac. Or, c'est une allégation injuste et diffamatoire à l'encontre de ce prélat béatifié par Jean-Paul II et que Alain Finkielkraut défendait en ces termes (Le Monde, 7/10/1998) lors de sa béatification :

"La colère médiatique suscitée par la béatification du cardinal Stepinac m'irait droit au cœur s'il avait servilement soutenu le régime oustachi. Or tel n'est pas le cas. Il suffit de se renseigner pour le savoir. Auprès des autorités de Zagreb ? Non. Auprès les historiens anglo-saxons (comme le fait remarquer Georges-Marie Chenu, les recherches sur la Yougoslavie sont peu développées en France) et auprès des juifs de Croatie. Une telle enquête apprend que, dès avril 1941, l'archevêque de Zagreb a protesté contre la législation antiserbe et antijuive promulguée par le régime, qu'il a organisé la fuite d'enfants juifs vers la Hongrie et vers la Palestine, qu'il en a caché beaucoup d'autres et que ses homélies étaient suffisamment tranchantes pour être reprises par les partisans et diffusées par la radio de Londres.

Voici ce qu'il déclarait en chaire lors de la fête du Christ-Roi, le 24 octobre 1942 : "Tous les hommes de toutes les races sont les enfants de Dieu ; tous sans distinction, qu'ils soient tziganes, noirs, européens civilisés, juifs ou fiers aryens, ont le même droit de dire : « Notre Père qui êtes aux cieux ». Pour cette raison, l'Église catholique a toujours condamné, et continue de le faire, toute injustice et toute violence commises au nom des théories de classe, de race ou de nationalité. On ne peut exterminer les tziganes ou les juifs parce qu'on considère qu'ils sont une race inférieure."

Ensuite, l'Eglise (75% de catholiques en Croatie) est vilipendée pour avoir profité de l'avènement du régime de Franjo Tudjman pour acquérir une position officielle "au mépris des autres cultes". C'est ainsi qu'elle a pu obtenir des avantages monstrueux tels que "la réintroduction de l'instruction religieuse obligatoire à l'école" (dont on peut être exempté), "une exemption fiscale en faveur de l'Eglise", "une rétribution du clergé croate par l'Etat" (comme chez nous!), une "reconnaissance de la validité civile du mariage religieux"! Quel scandale! Les sociaux-démocrates ont pourtant bien essayé d'y mettre fin mais en vain... Louis Mathoux oublie de nous signaler que ces "sociaux démocrates" en question sont les dignes héritiers de l'ancien parti communiste! Et notre journaliste de dénoncer le soutien apporté par l'Eglise aux adversaires de ceux-ci, les conservateurs.

Mais, nous dit ce pourfendeur de l'Eglise croate, il y a "pire encore". Ciel! A quoi doit-on s'attendre ? A ceci : "lors des célébrations du 15 août 2007, plusieurs évêques croates n’ont pas hésité à lancer des messages pour le moins controversés selon lesquels Tito aurait été pire qu’Hitler, les médias croates actuels seraient dirigés par Satan, etc." En fait c'est un copié-collé (sans sa référence) venu tout droit du "Courrier des Balkans", (animé notamment par des gens venus du 'Monde Diplomatique', plus à gauche que l'Humanité) et qui écrivait : "Plusieurs évêques croates ont profité des célébrations du 15 août 2007 pour lancer des messages controversés : Tito aurait été pire qu’Hitler, et les médias actuels croates seraient dirigés par Satan..." (Le Courrier des Balkans, septembre 2007). On peut s'interroger sur la véracité de ces propos dont l'outrance aurait dû faire du bruit à l'époque, mais bon... Cependant, l'indignation de Louis Mathoux, à l'idée que Tito, ce dictateur qui a imposé une dictature de fer pendant tant d'années, soit ainsi traité, en dit long. Mais il est vrai que Tito était un dictateur "de gauche"...

Et notre historien patenté de conclure, moralisateur, : "Bref, le prochain voyage de Benoît XVI se déroulera dans un pays où l’Église locale semble ignorer que, selon le Christ lui-même, il convient de “rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu“… et non de mélanger les deux."

Pour notre part, sans vouloir nier d'incontestables dérives d'ecclésiastiques croates, nous conseillerons à Monsieur Mathoux de ne pas mélanger histoire partiale et histoire vraie...

Commentaires

  • Je n'ai jamais aime ce journal gauchiste. J'en ai ici la preuve de la mauvaise qualite de cette feuille de choux.

  • S'il avait un semblant de dignité, ce "journaliste" démissionnerait. A moins que la direction de cette feuille anti-romaine s'en charge. Mais j'en doute : le jésuite Ch. Delhez est (mais plus jésuitement) dans cette même ligne apostatique.

  • Il parait que la "coupole" des médias catholiques officiels a présenté mardi soir à Namur sa nouvelle stratégie de communication et "son" nouveau journal Dimanche. J'espère que la charge politique outrancière et mal fondée que M. Mathoux y publie cette semaine contre l'Eglise croate n'en constitue pas le hors d'oeuvre... A quand un hebdomadaire catholique interdiocésain digne de ce nom ?

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