De quelle communion s’agit-il ? (28/09/2011)

hom_100314-Le-Dieu-des-vagabonds-et-des-fetards_search.jpgSous le titre « tant que la communion est maintenue », Dimanche, l’hebdomadaire des paroisses belges francophones, qui a changé de look mais pas de ton, publie ce billet du P. Charles Delhez, s.j.  dans la foulée d’une visite de Benoît XVI, qui n’a pas fait du bruit qu’en Allemagne.

 « En marge du troisième voyage du pape dans son pays natal – voyage dont on peut louer les initiatives œcuméniques et interreligieuses et entendre certaines interpellations fortes (lire p.7) –, il faut pouvoir évoquer la douloureuse question de la “révolte des prêtres” et de leur “appel à la désobéissance”, née en Autriche (voir Dimanche n°31) et qui gagne notamment l’Église d’Allemagne. Qu’il faille parfois désobéir, c’est certain.

Jésus le fit et on en sait le prix. Le tout est de ne pas toucher à l’essentiel. Le Concile a rappelé que tout n’était pas à mettre sur le même pied dans l’héritage reçu. C’est peut-être la tâche de notre époque de redécouvrir, avec plus de clarté, le cœur de ce message transmis par vingt siècles de traditions. Jésus ne comparaît-il pas le Royaume à un filet dans lequel le pêcheur fait le tri (Mt 13, 47-49) ? Que de richesses, mais aussi que d’ajouts secondaires qui, à la longue, le desservent. Tout ce que ces “contestataires” demandent n’est pas nécessairement “contre la foi et les mœurs”. Puisse-t-on entendre dans leur appel ce que l’Esprit dit aux Églises (Apocalypse 2, 7). L’Église d’Allemagne “est au plus mal”, titrait "Le Figaro". Benoît XVI en est bien conscient. Il y a plus de départs que de baptêmes. Le malaise est profond dans nos Églises européennes. Alors que le front “intégriste” fait beaucoup parler de lui, c’est sans doute du côté “progressiste” qu’il faut être inquiet. Un schisme emporterait de vastes pans de l’Église. Les attentes exprimées par ces “prêtres rebelles” rejoignent en effet celles d’un très grand nombre de chrétiens, à en croire les sondages en Autriche et ailleurs. Pour le moment, heureusement, cette contestation ne remet pas la communion en question. Malgré les apparences, c’est la force de l’Église : rester une tout en étant beaucoup plus diverse qu’on ne le croit. Mais elle sera sans doute appelée à évoluer davantage de manière différentielle selon les latitudes et à découvrir une unité qui ne craint pas les différences. Il s’agit de permettre à chacun de vivre sa foi selon l’étape historique de son continent.  En attendant, ces questions internes retardent la question essentielle, l’annonce de la Bonne Nouvelle, en priorité aux pauvres, en paroles et en actes. Ne seraient-elles pas le BHV de l’Église ? Or, en Belgique, on en est sorti. Pourquoi pas dans l’Église ? »  Tant que la communion est maintenue, par P. Charles Delhez

 Pour pasticher le style du Père Delhez : de quelle communion parle-t-on ? les questions posées sont-elles seulement d’ordre disciplinaire ? Les contestataires ont-ils raison parce que les sondages seraient pour eux ? jusqu’où peut-on, au sein de l’Eglise, négocier des compromis à la manière de BHV ? où s’arrête le pluralisme et où commencent la désobéissance et l’anarchie ?

Il y a un pilote dans l’avion pour arbitrer, sous la motion de l'Esprit, la réponse qui convient à ces questions. Relisons les propos très clairs qu’il a tenus en Allemagne, par exemple ici   L'Eglise doit toujours, à nouveau, faire l'effort de se détacher de la mondanité du monde et là Chez les Luthériens allemands, Benoît XVI a fait mieux que de l’oecuménisme

 

 

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