Le C.I.L. ou quand le "peuple de Dieu" est censé ouvrir son coeur... (11/10/2011)

Christian Laporte, dans la Libre d'aujourd'hui, nous expose les conclusions de l'auto-proclamé "Conseil interdiocésain des laïcs." C'est une illustration de plus des fruits pourris que porte l'arbre d'une certaine mentalité post-conciliaire.

Tout d'abord, je ne sais qui ce Conseil prétend représenter. Père de quatre enfants (dont un religieux), responsable d'un Conseil de Fabrique d'église, co-responsable d'un centre de distribution alimentaire vincentien (600 personnes aidées chaque semaine), je n'ai jamais été en contact avec ce soviet suprême censé représenter le laïcat.

Alors, quand on  écrit que "le “peuple de Dieu” a ouvert son coeur au Conseil interdiocésain des laïcs", cette pseudo "instance de réflexion, de concertation et de prise de parole de laïcs engagés dans l’Eglise et dans la société", cette curieuse prétention à prendre la parole en notre nom me laisse perplexe.

Que ces représentants (de qui, de quoi?) se retranchent derrière de prétendues justifications puisées dans Vatican II me fait hausser les épaules et je peux difficilement prendre au sérieux la prétendue "désillusion des cathos face à l’institution".

"Ce n’est pas une instance officielle" (alors, c'est quoi?!), précise le journaleux de service, "mais elle veille à dialoguer avec les évêques et les organisations catholiques" (lesquelles?).

Et d'exiger que la hiérarchie lise "L’Eglise quand même. A l’écoute du Peuple de Dieu", une étude qui est le fruit de ses démarches menées auprès des fidèles (?!), de manière individuelle et au sein de groupes et de communautés interpellés sur leur vision d’Eglise."  Une fois de plus, on voudrait savoir en quoi ont consisté ces démarches et auprès de quels soviets locaux ils se sont adressés.

Mais ces gens revendiquent "une prise de responsabilités qui peut aussi se traduire alors dans les prises de paroles : "élargir certaines homélies à un partage de l’Ecriture car Dieu et la vérité n’appartiennent à personne" (Dieu nous en préserve!). Le CIL prône aussi tout simplement de "pratiquer la démocratie" : "tous les baptisés (lesquels?, les apparatchiks du CIL?) doivent être associés à la réflexion (et donc à l’information) et au maximum de décisions" . Et cela vaut pour les femmes comme pour les hommes. Au passage, le document rappelle qu’il faut aussi pleinement faire appel à elles "pour animer la liturgie" . Autre point essentiel qui fera sans doute grincer quelques dents (les nôtres, cher Christian Laporte!): "Il n’y a pas deux classes de chrétiens, les clercs (sacralisés) et les autres (c'est du Ringlet?, sinon c'est bien imité). Tous sont prêtres, prophètes et rois". Enfin, le CIL demande "des règles de vie adaptées au temps présent en s’inspirant de l’exemple du Christ plutôt que d’adopter une doctrine toute faite, considérée comme immuable". (Toujours le même refrain, sempiternellement repris en choeur par les réformateurs de tout poil...)
 
Et cela est publié chez Fidélité? Avec l'imprimatur du Père Delhez? Avec le concours d'Olivier le Gendre (ce qui ne nous étonne pas, pourquoi pas Frédéric Lenoir, tant qu'on y est?) mais aussi de Paul Tihon, jésuite, et donc bien placé pour parler au nom des laïcs!
Et nos évêques, où sont-ils? Que disent-ils? Comment réagissent-ils? Et comment rendront-ils compte de leur mission lorsque leur heure viendra?
Voir le commentaire de "Brise" ici : http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2011/10/11/les-f...

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