Le latin, langue morte. Et enterrée ? (17/10/2011)

5248.jpgC’est le titre d’un article dans « La Libre Belgique » de ce jour qui nous explique, entre autres que « 28% des écoles proposent encore du latin. Seul un élève sur cinq en fait. Une langue ancienne qui divise et continue de susciter le débat (…). Selon un comptage annuel réalisé par le cabinet de la ministre Simonet (CDH), au 15 janvier dernier, à peine une école sur quatre (28 %) en Communauté française organise le cours de latin aux deuxième et troisième degrés de l’enseignement secondaire. Dans lesquelles à peine 20 % des élèves optent pour la langue de Cicéron comme option de base. C’est relativement peu. Quoi qu’il en soit, le latin est toujours là, il divise et continue de nourrir le débat(…).

« D’abord, autour de son utilité. Pour certains, faire du latin à l’école constitue le moyen le plus efficace d’exercer sa mémoire, d’acquérir un esprit critique, d’étoffer sa culture notamment gréco-romaine mais surtout d’apprendre et de comprendre la langue française (…).

« Ensuite, autour de sa réputation. A tort ou à raison, allez savoir, le latin est une cible récurrente de préjugés (…). «  Pour moi, c’était pire que du chinois" , raconte un élève. Un autre déclare : "Quand on me demande mon option et que je dis latin-grec, les gens me regardent souvent avec des grands yeux. Pour eux, cela paraît insurmontable alors que je suis persuadé que c’est à la portée de tous." .Mais on l’a dit, c’est surtout autour du caractère prétendument élitiste du latin que ses défenseurs et détracteurs s’affrontent(…).Un ancien latiniste déclare : "Il y a d’office des milieux où l’objectif est d’abord de gagner son pain. Chez moi, cela ne nous est jamais venu à l’idée de penser à la question financière avant d’être diplômé (…).

« Enfin, autour de son avenir. Et sur ce point-là, il semble que les avis convergent : l’existence même du latin, et plus largement des langues anciennes, serait menacée. A qui la faute ? "Aux yeux de nos ministres, apprendre le latin ne sert à rien. Dans la presse, ils répètent sans cesse qu’il faut faire des langues modernes ou des sciences exactes parce que c’est l’utilité immédiate qui compte.

 

 « Vraiment ? Voué à disparaître, le latin ? Que conclure, sinon : "Alea jacta est !" dixit la « Libre Belgique » L’article complet est ici : Le latin, langue morte. Et enterrée ?

Lorsque les études du cycle secondaire portaient encore le beau nom d’ « humanités » on se posait moins ce genre de questions. La formation classique de l’honnête homme passait naturellement par la connaissance  des langues, de la littérature, du savoir scientifique et de la mémoire historique dont nous sommes issus. Ce n’est pas pour rien que les éducateurs jésuites d’autrefois confiaient à chaque professeur « titulaire de classe » l’enseignement cumulé du latin, du grec, du français, de l’histoire et de la religion. Ainsi se créait une vision cohérente des racines qui nourrissent une civilisation. Il n’y a pas de doute que la rénovation prétendue des études secondaires belges dans les années 1970 a eu pour objet d’occulter la mémoire et de tarir les sources d’un système de valeurs que rejette l’idéologie de la modernité avancée. Mutatis mutandis, la Religion catholique a connu, au même moment et depuis lors, les affres d’une révolution similaire. Tout se tient.

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