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Le latin, langue morte. Et enterrée ?

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5248.jpgC’est le titre d’un article dans « La Libre Belgique » de ce jour qui nous explique, entre autres que « 28% des écoles proposent encore du latin. Seul un élève sur cinq en fait. Une langue ancienne qui divise et continue de susciter le débat (…). Selon un comptage annuel réalisé par le cabinet de la ministre Simonet (CDH), au 15 janvier dernier, à peine une école sur quatre (28 %) en Communauté française organise le cours de latin aux deuxième et troisième degrés de l’enseignement secondaire. Dans lesquelles à peine 20 % des élèves optent pour la langue de Cicéron comme option de base. C’est relativement peu. Quoi qu’il en soit, le latin est toujours là, il divise et continue de nourrir le débat(…).

« D’abord, autour de son utilité. Pour certains, faire du latin à l’école constitue le moyen le plus efficace d’exercer sa mémoire, d’acquérir un esprit critique, d’étoffer sa culture notamment gréco-romaine mais surtout d’apprendre et de comprendre la langue française (…).

« Ensuite, autour de sa réputation. A tort ou à raison, allez savoir, le latin est une cible récurrente de préjugés (…). «  Pour moi, c’était pire que du chinois" , raconte un élève. Un autre déclare : "Quand on me demande mon option et que je dis latin-grec, les gens me regardent souvent avec des grands yeux. Pour eux, cela paraît insurmontable alors que je suis persuadé que c’est à la portée de tous." .Mais on l’a dit, c’est surtout autour du caractère prétendument élitiste du latin que ses défenseurs et détracteurs s’affrontent(…).Un ancien latiniste déclare : "Il y a d’office des milieux où l’objectif est d’abord de gagner son pain. Chez moi, cela ne nous est jamais venu à l’idée de penser à la question financière avant d’être diplômé (…).

« Enfin, autour de son avenir. Et sur ce point-là, il semble que les avis convergent : l’existence même du latin, et plus largement des langues anciennes, serait menacée. A qui la faute ? "Aux yeux de nos ministres, apprendre le latin ne sert à rien. Dans la presse, ils répètent sans cesse qu’il faut faire des langues modernes ou des sciences exactes parce que c’est l’utilité immédiate qui compte.

 

 « Vraiment ? Voué à disparaître, le latin ? Que conclure, sinon : "Alea jacta est !" dixit la « Libre Belgique » L’article complet est ici : Le latin, langue morte. Et enterrée ?

Lorsque les études du cycle secondaire portaient encore le beau nom d’ « humanités » on se posait moins ce genre de questions. La formation classique de l’honnête homme passait naturellement par la connaissance  des langues, de la littérature, du savoir scientifique et de la mémoire historique dont nous sommes issus. Ce n’est pas pour rien que les éducateurs jésuites d’autrefois confiaient à chaque professeur « titulaire de classe » l’enseignement cumulé du latin, du grec, du français, de l’histoire et de la religion. Ainsi se créait une vision cohérente des racines qui nourrissent une civilisation. Il n’y a pas de doute que la rénovation prétendue des études secondaires belges dans les années 1970 a eu pour objet d’occulter la mémoire et de tarir les sources d’un système de valeurs que rejette l’idéologie de la modernité avancée. Mutatis mutandis, la Religion catholique a connu, au même moment et depuis lors, les affres d’une révolution similaire. Tout se tient.

Commentaires

  • Le latin a été longtemps la langue de référence en Europe, dans toutes les disciplines : la science, l'administration, le juridique, la philosophie, la religion, etc... Cela a permis à l'Europe de mener la course en tête, dans la connaissance et les découvertes.

    En effet, cela permettait à tout Européen de communiquer partout. Il lui suffisait d'apprendre le latin, en plus de sa langue locale, pour avoir accès à tout ce qui se publiait. Et, comme langue morte, cela permettait au latin d'être accepté partout, sans vexer l'amour-propre de l'une ou l'autre langue locale. En outre, il s'agit d'une langue très structurée et très cohérente, bien adaptée à la précision nécessaire dans les disciplines les plus difficiles ou abstraites.

    Malheureusement, certaines langues locales ont voulu se faire plus grosse que le bœuf et ont voulu supplanter ce merveilleux latin. L'Europe est devenue alors une vraie tour de Babel, où les gens ne se comprenaient plus.

    Et le plus ironique de l'Histoire, c'est que certains ont cherché à reconstruire un latin de toutes pièces, l’espéranto. Pouvez-vous comprendre cette aberration dans laquelle est tombée l'Europe ?

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