La foi risque de s'éteindre (29/01/2012)

Selon Radio Vatican, le pape, vendredi, a exhorté les chrétiens à parler d'une seule voix et a insisté sur la gravité de la crise actuelle qui mettrait en péril la foi elle-même. Voilà qui nous éloigne de certains discours lénifiants qui tendent à relativiser la crise que nous connaissons, qui serait censée n'être pas plus grave que d'autres crises survenues dans le cours de l'histoire. Pour celui qui veut bien entendre, cette préoccupation du pape sous-tend nombre de ses interventions. Le Christ Lui-même n'a -t-il pas posé cette question : "quand le Fils de l'homme viendra sur terre, y trouvera-t-il la foi?" (Luc, 18,8).

Benoît XVI s’est adressé, ce vendredi 27 janvier, en fin de matinée, aux membres de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi réunis ces jours-ci pour leur assemblée plénière. Le Pape a consacré l’essentiel de son discours aux aspects doctrinaux du dialogue œcuménique, insistant sur le devoir de cohérence avec l’enseignement du Concile Vatican II et avec la Tradition tout entière. S’il réaffirme l’importance de rétablir l’unité entre les chrétiens, Benoît XVI souhaite davantage de rigueur dans les dialogues.

Les dialogues œcuméniques ont porté de nombreux fruits, mais Benoît XVI décèle quelques risques, en premier lieu celui de l’irénisme et de l’indifférentisme : autrement dit la tentation est de se focaliser sur ce qui nous unit en ignorant ce qui nous divise et de croire qu’on peut trouver son salut dans toutes les confessions, puisque de toute manière la vérité n’est pas accessible à l’homme. Une attitude contraire à l’esprit du Concile Vatican II et qui requiert la plus grande vigilance. Pour le Pape, il faut veiller à ne pas remplacer la foi par un moralisme dépourvu de fondement profond. Le cœur de l’œcuménisme doit être au contraire la foi dans laquelle l’homme rencontre la vérité qui se révèle dans la parole de Dieu. Sans la foi, le mouvement œcuménique serait réduit à une forme de contrat social auquel il serait dans l’intérêt de tous d’adhérer.

Autre mise en garde, les documents produits par les divers dialogues œcuméniques ont un caractère provisoire. Seule l’Autorité ecclésiale peut les rendre définitifs après les avoir soigneusement étudiés.

Enfin, 3è point important, le Pape estime que les questions morales, la vie humaine, la famille, la sexualité, la bioéthique, la liberté, la justice, la paix… constituent un nouveau défi pour les dialogues œcuméniques qui ne peuvent les ignorer. Il serait bon – souligne Benoît XVI – que sur ces questions nous puissions parler d’une seule voix en nous appuyant sur l’Écriture Sainte et la tradition de l’Église.

Pour le Pape la foi aujourd’hui risque de s’éteindre, la crise est profonde, c’est le plus grand défi pour l’Église actuelle. Benoît XVI compte beaucoup sur l’Année de la foi qui s’ouvrira le 11 octobre prochain. Il s’agira d’un temps propice pour proposer à nouveau le don de la foi, l’enseignement lumineux du Concile Vatican II et la précieuse synthèse doctrinale offerte par le catéchisme de l’Église universelle. (Radio Vatican)

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