Les scouts sans Dieu : réaction du CJC (12/03/2012)

On a déjà pu lire les timides réactions de Mgr Kockerols, l’évêque « référendaire  pour la  pastorale  de la jeunesse » et le théorème du P. Delhez s.j. tendant à démontrer que contrairement aux apparences le cercle est aussi un carré. Voici un autre son de cloche publié sur « Cathobel » (extraits) :

« Le Conseil de la Jeunesse Catholique (CJC) a tenu a réagir aux récentes décisions de la Fédération des Scouts Baden-Powell de Belgique. Julien Bunckens, le secrétaire général, prend position et revendique l’identité chrétienne, qu’il considère comme « une force face à nos missions d’éducation »

« La place de l’Eglise institutionnelle dans la vie des Belges ou le rapport qu’ils ont à la religion ont considérablement changé au cours des décennies précédentes, tout comme les autres dimensions de la vie en société d’ailleurs. Pour autant, « l’Eglise » ou la « foi » ne sont qu’une partie d’une « identité chrétienne » qui reste largement répandue dans la société. Cette identité a marqué et marque encore le rapport des gens entre eux, dans leurs rapports individuels et institutionnels. Pour en pointer quelques éléments, relevons que cette identité passe par une attention particulière à l’autre, à l’impact des actes que nous posons sur les autres, par l’empathie et l’altérité. Elle suppose également une reconnaissance de l’unicité et de l’importance de chaque personne, quelles que soient ses caractéristiques.  Elle se caractérise par une vision de la construction de la personne qui passe par le groupe, par le fait d’intégrer l’identité de ceux avec lesquels on vit, au-delà de nos seules expériences personnelles. Elle se traduit par le choix d’une éthique solidaire, vécue en priorité avec les plus pauvres et précarisés. Elle passe par un rapport aux institutions qui vise à rapprocher le plus possible l’action publique de la réalité de vie des gens, des entités et niveaux de pouvoirs proches d’eux, ce qu’on appelle la subsidiarité. (…)

Cette identité « chrétienne » concerne évidemment aussi, mais donc pas seulement, le rapport à la religion, à Dieu, à la spiritualité et au sens. Sur ces dimensions, le CJC et ses membres ont une position totalement libre, critique et franche. Le choix d’une approche chrétienne de ces dimensions signifie faire le choix de poser la question de Dieu à partir de l’Evangile tout en acceptant des réponses différentes à la question; le choix d’un rapport non possessif à la vérité qui permette d’être davantage chercheurs que détenteurs de celle-ci. (…)

Le choix d’une identité chrétienne dans nos organisations de jeunesse nous pousse à aborder ces questions et à les traiter au regard de l’apport de la tradition chrétienne. Il ne s’agit pas de dire ce qui est vrai et ce qui est faux mais d’interroger, avec force et ténacité, le Bon, le Beau, le Bien, le Juste ou encore la Responsabilité. Il s’agit de chercher ce qui transcende l’homme pris individuellement pour mettre des mots sur ce qui fait la particularité de l’Homme et de sa destinée à travers les millénaires. (…) Nous sommes convaincus que la tradition chrétienne, au-delà de la question de la foi, est riche d’enseignements dans la construction de nos identités individuelles, collectives, politiques et sociales. Nous sommes également convaincus que vivre cette tradition chrétienne aujourd’hui laisse le libre choix et ouvre l’esprit. »

http://www.cjc.be/ 

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