Drame du tunnel de Sierre : l’Eglise aussi fait son devoir (16/03/2012)

La RTBF bruisse d’informations sur les psychothérapies et autres exercices mentaux utiles pour apaiser le traumatisme du drame. Et sur le plan spirituel ? Bien que les médias belges n’en fassent guère mention, la présence catholique au milieu des rescapés et des familles n’a pas failli non plus. Dans l’hebdomadaire « Famille chrétienne, voici le témoignage de l’abbé Zuber, curé de Sierre (Valais) où s’est produit l’accident dramatique :

Mercredi 14 mars, la Belgique s’est réveillée traumatisée par la mort de 22 de ses enfants en classe de neige. La veille, leur car affrété par l’enseignement catholique flamand, a été victime d’un dramatique accident dans le Valais suisse. Sur place, dans la ville de Sierre, les parents ont été accueillis par les services de secours, la cellule de soutien psychologique et le curé de la ville, l’abbé Robert Zuber. Ce dernier nous raconte cette journée.

5h45 – « Mon vicaire m’envoie un message rapportant le bulletin d’informations de 5h30 annonçant l’accident dans notre ville. Un bus belge a violemment percuté un mur d’une bande d’arrêt d’urgence sous un tunnel, causant la mort brutale de 28 personnes, dont 22 enfants âgés d’une douzaine d’années. Tous venaient d’écoles catholiques de la Flandre néerlandophone. Stupeur. Nous n’avons  jamais eu d’aussi terrible accident routier dans toute la Suisse. En appelant mon vicaire, nous nous demandons que faire. Nous décidons alors que la journée d’adoration de jeudi, de 8h à 1h le matin suivant, aura comme intention les victimes de cet accident et leurs familles. »

8h30 – « Après les laudes, j’appelle la police pour dire que je me mets à leur disposition. Deux minutes plus tard, ils me rappellent et me demandent de venir sur les lieux du drame, aux côtés de la cellule de soutien psychologique. Deux cents personnes sont sur place pour les secours, certains ont travaillé toute la nuit. »

16h – « L’attente des familles venues de Belgique par leurs propres moyens, par train ou par avions affrétés par le gouvernement belge, a duré toute la journée. Mon téléphone portable éteint, j’ai été à l’écoute des secouristes mais j’ai surtout passé mon temps à prier et à enchaîner les chapelets, la seule chose vraiment utile durant cette journée. »

Les familles se réconfortent les unes les autres

17h30 – « Les familles sont arrivées, accompagnées d’un évêque auxiliaire et de l’aumônier d’un aéroport. Personne ne savait alors quelles étaient les identités des enfants morts. L’émotion était à son comble. Sous le choc, ces familles ont fait montre d’une belle solidarité. Dans ce climat très lourd d’incertitude et de tristesse, on a vu des familles se réconforter les unes les autres. Les parents ont alors appris dans quel hôpital se trouvait leur enfant et chacun est parti par ses propres moyens, sans se rendre compte que certains d’entre eux n’avaient pas reçu d’information, et que leur enfant était mort. »

18h – « Les parents sont sous le choc. Il n’y a pas de révolte.
La seule réponse que nous pouvons  apporter est notre prière, notre silence, notre compassion et notre présence. Nous croyons que Dieu rejoint les familles dans ce moment de drame insupportable. Il n’est pas responsable de cet accident et se fait proche des familles à travers ces démonstrations de solidarité. On m’a rapporté que l'archevêque de Bruxelles, Mgr André Léonard, a rencontré dans la matinée, avant leur départ de Belgique, des parents qui ont, selon lui, “ressenti quelque chose qui ressemblait au cri de Jésus sur la croix: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?” »

18h30 – « Avec les psychologues présents, nous n’avons pas trop été sollicités car, outre la barrière de la langue, les parents étaient trop sonnés. Ce n’est que demain [jeudi 15, ndlr] qu’ils vont commencer à réaliser l’ampleur du drame, jour où ils repartiront au plus tôt pour leur pays, accompagnés ou non de leur enfant. Leurs aumôniers les y attendent avec toutes leurs familles. La Belgique n’a pas connu un tel drame depuis des années : la dernière journée de deuil national remonte à la mort du roi Baudouin Ier en 1993. Ce jeudi soir, notre messe paroissiale de 19h prendra une dimension nationale avec la présence de notre évêque, Mgr Norbert Brunner, et internationale en regard de l’intention à laquelle elle sera dite. » Ici : Accident de car en Suisse : le récit exclusif de l’abbé Robert Zuber, curé de Sierre

Merci, Monseigneur Léonard, merci les Suisses…

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