"LE" concile, encore et encore... (24/03/2012)

S'adressant aux évêques de France réunis à Lourdes, le pape leur communique un message où l'on trouve notamment ceci :

"Le Concile Vatican II a été et demeure un authentique signe de Dieu pour notre temps. Si nous savons le lire et le recevoir à l’intérieur de la Tradition de l'Église et sous la direction sûre du Magistère, il deviendra toujours plus une grande force pour l'avenir de l'Église. Aussi, je souhaite vivement que cet anniversaire (le cinquantième) soit, pour vous et pour toute l'Église qui est en France, l'occasion d'un renouveau spirituel et pastoral. En effet, il nous est ainsi donné de pouvoir mieux connaître les textes que les Pères Conciliaires nous ont laissés en héritage et qui n'ont rien perdu de leur valeur, afin de les assimiler et d'en faire produire des fruits pour aujourd'hui.

Ce renouveau, qui se situe dans la continuité, prend de multiples formes ; et l'année de la foi, que j'ai voulu proposer à toute l'Église en cette occasion, doit permettre de rendre notre foi plus consciente et de raviver notre adhésion à l'Évangile. Cela demande une ouverture toujours plus grande à la personne du Christ, en retrouvant notamment le goût de la Parole de Dieu, pour réaliser une conversion profonde de notre cœur et aller par les routes du monde proclamer l'Évangile de l'espérance aux hommes et aux femmes de notre temps, dans un dialogue respectueux avec tous. Que ce temps de grâce permette aussi de consolider la communion à l'intérieur de la grande famille qu'est l'Église catholique et contribue à restaurer l'unité entre tous les chrétiens, ce qui fut l'un des objectifs principaux du Concile."

Cela nous déconcerte. Le cardinal Suenens n'arrêtait pas de nous vanter ce printemps de l'Eglise inauguré par Vatican II. Subissant aujourd'hui les rigueurs d'un impitoyable hiver spirituel, inédit dans l'histoire de l'Eglise, nous avons du mal à concevoir qu'il faille continuer à célébrer les mérites d'une assemblée qui, selon nous, est à l'origine de toutes les dérives que nous connaissons. Nous savons qu'on nous répondra que "l'herméneutique de la continuité" devrait assurer la juste lecture des textes conciliaires qui s'intégreraient ainsi harmonieusement dans la grande tradition de l'Eglise, mais cela ne nous rassure pas vraiment. C'est bel et bien au nom de ce concile, devenu LE concile (comme s'il n'y en avait pas eu des dizaines d'autres), que l'on a justifié - et que l'on justifie encore - tous les abandons qui font la misère de l'Eglise d'aujourd'hui. Il faudra bien qu'un jour ou l'autre cet héritage discuté soit passé au crible en recourant au magistère infaillible de l'Eglise.

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