Mouvances, sensibilités et cetera (13/04/2012)

A l’occasion d’une réponse qui devrait être remise « incessamment sous peu » par la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X à Rome, on évoque beaucoup les diverses sensibilités qui traversent l’Eglise. Et cela nous paraît malsain. Comment admettre que, dans la même Eglise, on puisse observer de tels écarts, de telles contradictions. Ici, on cultive une liturgie « à la Grévin » en tenant des discours complètement décalés; là, on célèbre « inventivement », en professant un souverain mépris pour les règles édictées par l’Eglise… Ici, on se réclame de feu Monseigneur X, ou de l’abbé Y, tandis que là, on est fan de tel cardinal ou de tel auteur ecclésiastique à succès.

Tout cela crée une confusion insupportable où l’on a beaucoup de mal à se situer. Un attelage peut-il supporter que les chevaux qui l’emportent tirent à hue et à dia dans des directions opposées au risque de le démanteler complètement ? Peut-on encore prétendre qu’il s’agit là d’un « sain pluralisme » ou « d’une féconde diversité » ? La coexistence de discours et de pratiques liturgiques manifestant de telles contradictions n’est-elle pas une des causes de la stérilité spirituelle de notre Eglise en Occident (et sans doute ailleurs) ?

Cette situation a de multiples origines, sans doute, mais l’historien futur sera bien obligé de constater que l’explosion de l’unité de l’Eglise remonte essentiellement à Vatican II et aux interprétations diverses qui en ont été faites. Il ne nous appartient pas de nous prononcer sur le contenu de ce Concile mais on ne peut que constater la cacophonie qui en a résulté. Il serait grand temps que de nouvelles assises se consacrent à la proclamation claire et solennelle des vérités de la foi et de la morale, à l'instauration d'une discipline et d'un rituel commun sauvegardant la substance de la foi, tout en évitant de recourir aux vieilles dentelles et à un langage suranné.

Saint Paul récusait déjà ces appartenances « partisanes » à Pierre, Jacques ou Paul ; aujourd’hui encore nous n’avons pas à nous réclamer de Marcel, d’André ou de Joseph ; nous nous réclamons du Christ et de l’Eglise et cela devrait suffire.

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