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Mouvances, sensibilités et cetera

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A l’occasion d’une réponse qui devrait être remise « incessamment sous peu » par la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X à Rome, on évoque beaucoup les diverses sensibilités qui traversent l’Eglise. Et cela nous paraît malsain. Comment admettre que, dans la même Eglise, on puisse observer de tels écarts, de telles contradictions. Ici, on cultive une liturgie « à la Grévin » en tenant des discours complètement décalés; là, on célèbre « inventivement », en professant un souverain mépris pour les règles édictées par l’Eglise… Ici, on se réclame de feu Monseigneur X, ou de l’abbé Y, tandis que là, on est fan de tel cardinal ou de tel auteur ecclésiastique à succès.

Tout cela crée une confusion insupportable où l’on a beaucoup de mal à se situer. Un attelage peut-il supporter que les chevaux qui l’emportent tirent à hue et à dia dans des directions opposées au risque de le démanteler complètement ? Peut-on encore prétendre qu’il s’agit là d’un « sain pluralisme » ou « d’une féconde diversité » ? La coexistence de discours et de pratiques liturgiques manifestant de telles contradictions n’est-elle pas une des causes de la stérilité spirituelle de notre Eglise en Occident (et sans doute ailleurs) ?

Cette situation a de multiples origines, sans doute, mais l’historien futur sera bien obligé de constater que l’explosion de l’unité de l’Eglise remonte essentiellement à Vatican II et aux interprétations diverses qui en ont été faites. Il ne nous appartient pas de nous prononcer sur le contenu de ce Concile mais on ne peut que constater la cacophonie qui en a résulté. Il serait grand temps que de nouvelles assises se consacrent à la proclamation claire et solennelle des vérités de la foi et de la morale, à l'instauration d'une discipline et d'un rituel commun sauvegardant la substance de la foi, tout en évitant de recourir aux vieilles dentelles et à un langage suranné.

Saint Paul récusait déjà ces appartenances « partisanes » à Pierre, Jacques ou Paul ; aujourd’hui encore nous n’avons pas à nous réclamer de Marcel, d’André ou de Joseph ; nous nous réclamons du Christ et de l’Eglise et cela devrait suffire.

Commentaires

  • merci pour cette réflexion, il est clair que cataloguer les "mouvances" ou "sensibilités" dans l'Eglise ne sert pas sa catholicité.... mais ne rejetons pas trop vite la faute au Concile Vatican II (ce serait faire trop d'honneur à la thèse du récent documentaire diffusé par France 3 ;-) )

    Nous n'y étions pas, mais je pense qu'il y avait au moins autant de cacophonie dans l'Eglise (pas seulement en terme liturgique mais aussi dogmatique voire politique et économique) avant le Concile de Trente... (et ce dernier n'a pas fait que du bien pour les fidèles... quand on pense au sang versé dans les guerres de religion.. !

    Cependant à cette époque il n'y avait pas Facebook ni TV, ni Internet pour répandre comme une trainée de poudre les rumeurs et faire valser les étiquettes... il y avait des conteurs, des bonimenteurs et autres pèlerins qu'on écoutait avec émerveillement ou condescendance ...
    La vérité n'avait rien à voir avec l'opinion d'un individu ou d'un plus grand nombre...
    Alors qu'aujourd'hui ! tout le monde est sondé sur tout et n'importe quoi....

    Faisons, malgré tout confiance, que l'Esprit Saint souffle où il veut...chez les Lefèvristes comme au néo-catécumenat, parfois c'est une tempête dans un verre d'eau parfois un graine qui germe dans le secret...l'oeuvre du Salut dépasse les soubresauts des partis et les scoops des journalistes...

    le combat à mener n'est pas dans la comparaison mais dans le refus de "la dictature de l'opinion" sorte de dérive de la démocratie..." Convertissons nous à ne pas juger hâtivement.... Dieu le Père attend la fin des temps...

  • La communion ne se décrète pas. Pour tenir de telles assises doctrinales avec une chance de succès, il faudrait d'abord que le climat spirituel -les mentalités- changent, ranger les idéologies au vestiaire. Ce genre de démons ne se chasse que par l'exercice de la charité et la prière. Que la fraternité St Pie X réintègre la grande Eglise peut être un premier pas en ce sens, si elle s'y comporte autrement que comme un cheval de Troie. Un pas à franchir aussi par d'autres chevaux de Troie -"intégristes" ou "conciliaires"- qui s'y trouvent déjà installés. A l'évidence, le problème dépasse largement le cas particulier des "lefébvristes".

  • @ stéphanie

    C'est vrai que le concile de Trente fut parfois agité aussi. Mais la différence avec Vatican II, c'est qu' il fut convoqué pour mettre fin à l'anarchie suscitée par de violentes contestations et des troubles préexistants, alors que, dans le cas de Vatican II, ce fut plutôt l'événement qui déclencha les troubles.Trente a voulu remettre de l'ordre et de la discipline, Vatican II pendant et plus encore après, a été compris comme un événement libérateur,pas toujours dans le meilleur sens du terme. Ce n'est pas la même chose.

  • Je me dis parfois que la plus belle caractéristique de l'Église catholique est de permettre à toute sensibilité humaine de s'y sentir bien, et de s'y exprimer, tout en restant dans l'unité du Christ, c'est-à-dire, en étant fidèle au commandement d'Amour charité du Christ (aimer Dieu et son prochain).

    Il est certain que bénédictins, franciscains, dominicains, carmélites, clarisses, etc... n'ont pas tous la même sensibilité humaine et la même façon de témoigner de ce commandement du Christ. Mais justement, pour que l'Église soit catholique (universelle) il faut que toute sensibilité humaine puisse y trouver sa place, à la seule condition d'être d'accord avec l'Amour charité. Ce qui peut être évidemment le plus dur pour certaines sensibilités humaines, un peu trop orgueilleuses.

    Et la doctrine proposée à tous les catholiques par l'Église, par simple cohérence, doit évidemment aussi toujours témoigner de l'Amour charité du Christ. Ce qu'on appelle le 'péché' dans l'Église catholique est d'ailleurs défini comme un 'manque' d'Amour charité. 'Pécher' en français signifie en effet 'manquer de'.

    Saint Augustin d'Hippone, à ses paroissiens qui lui demandaient de leur préciser ce qui était 'bien' ou 'mal', leur répondait : « Aime et fais ce que veux ». Seul l'Amour charité nous dira ce qui est bien. Mais l'Amour charité, ce n'est pas un Amour bisounours. C'est un amour désintéressé, qui n'attend rien en retour, pas même d'être aimé en retour. D'où la notion d'amour des ennemis, de ceux qui ne nous aiment pas. Prier pour ceux qui nous persécutent, ce n'est pas évident mais c'est nécessaire pour témoigner du Christ.

  • Tant que nous avons et professons le même "Credo"...Quoique je me sente souvent plus proche des chrétiens orthodoxes que des protestants.

  • En ces temps troublés où chacun croit détenir la vérité, je trouve que l'unité de l'Eglise catholique, c'est déjà pas mal et que point n'en faut trop! Que dire des milliers de confessions chrétiennes protestantes qui au mieux s'ignorent quand elles ne s'anathémisent pas, même comme dans ma ville, où elles portent le nom d''évangélique' et sont situées à deux rues de distance (sic).

  • @ ferette j-m ... Quand elles ne se fabriquent pas une Bible sur mesure pour mieux coller à leurs idées. Je trouve que les protestants idolâtrent trop la raison humaine, et par voie de conséquence la Bible.

    Alors que le seul 'livre' que Dieu ait jamais écrit lui-même est bien notre monde, la Création de Dieu. C'est donc le seul 'livre' sacré, à respecter comme œuvre mystérieuse de Dieu. C'est aussi la Création qui peut le mieux nous révéler Dieu, son Créateur. La Bible ne nous révèle que la foi en Dieu de ceux qui l'ont écrite, mais qui ont eux-même appris à 'lire' la Création. Comme d'ailleurs un saint François d'Assise, plus près de nous.

    Et ce grand 'livre' de la Création à l'immense mérite d'être unique, comme Dieu est Un. Ce 'livre' de la Création est donc le même pour tous les hommes, comme l'est leur Créateur. C'est pourquoi tous les hommes devraient aussi tendre à rester unis, malgré leur orgueil de se croire meilleur ou supérieur aux autres, d'avoir 'raison' contre les autres. La raison humaine nous fait souvent faire ou dire des choses très déraisonnables aux yeux de Dieu.

  • Plutôt que critiquer les différences n'avons nous pas à nous réjouir de ce qui nous réunit? Je pense que trop regarder en arrière n'apporte rien de constructif. Nous devons regarder la réalité de la vie d'aujourd'hui, la religion n'a plus trop sa place dans un monde agité et obnubilé par l'avoir et le paraître! L'éducation quelle soit familliale ou scolaire ne s'attarde pas sur l'enseignement de la religion. On se contente d'un peu de catéchèse au moment des différentes étapes qui jallonnent le parcours du chrétien et puis on se laisse prendre par le tourbillon de la vie.Les moments forts proposés par l'Eglise (JMJ,chemin de Croix à travers les rues, pélerinages etc..)draînent une population occasionnelle sans doute non dépourvue d'une certaine foi mais pas toujours consciente du message que nous donnent les évangiles et que nous devrions mettre en pratique chacun selon nos talents. Alors plutôt que discuter sur la valeur des différents conciles ne serait-il pas plus urgent de réfléchir à notre responsabilité dans la situation actuelle et comment utiliser nos talents pour trouver le chemin où Jésus nous attend?

  • Heureusement, il n'y a toujours qu'un et seul Magistère!

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