Benoît-Joseph Labre, un vagabond mystique célébré par Paul Verlaine (16/04/2024)

« Saint Benoît-Joseph Labre, la seule gloire française
du XVIIIème siècle, mais quelle gloire ! »
Verlaine (1844 – 1896)

SAINT BENOIT-JOSEPH LABRE

Comme l'Eglise est bonne, en ce siècle de haine
D'orgueil et d'avarice et de tous les péchés,
D'exalter aujourd'hui le caché des cachés
Le doux entre les doux à l'Ignorance humaine.
Et le mortifié sans pair que la Foi mène
Saignant de pénitence et blanc d'extase, chez
Les peuples et les saints qui, tous sens détachés,
Fit de la Pauvreté son épouse et sa reine,
Comme un autre Alexis, comme un autre François
Et fut le Pauvre affreux, angélique, à la fois
Pratiquant la douceur, l'horreur de l'Evangile !
Et pour ainsi montrer au monde qu'il a tort
Et que les pieds crus d'or et d'argent sont d'argile
Comme l'Eglise est bonne et que Jésus est fort !

(Paul Verlaine – « Souvenirs » 1881)

Une très belle notice est consacrée à ce saint fêté aujourd'hui et qu'un sénateur français désignait ainsi : « Un exemple de paresse et d’obscurantisme sanctifié sous prétexte qu’il était mort en état de crasse » (au moment de la canonisation de Benoît Labre en 1881 par le pape Léon XIII).

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