La Bible serait-elle née "écrite" ? (26/10/2012)

EEChO met en ligne une réponse à cette théorie défendue dans "Le monde de la Bible" :

——"Il en est encore qui croient que la Bible est sortie du calame d’écrivains inspirés ou, pour ce qui est des écrits du Nouveau Testament, de communautés chrétiennes produisant des textes des dizaines d’années après les événements liés à la vie de Notre Seigneur._Nous ne résistons pas au plaisir de reproduire la réponse d’Yves Beaupérin à l’article paru dans le hors-série d’automne 2012 de la revue « Le monde de la Bible », où l’on trouve ce genre de croyance exégétique."

« LA BIBLE EST NEE ECRITE… »

____Telle est l’affirmation de Benoît de Sagazan que nous lisons dans le hors série d’automne 2012 de la revue « Le Monde de la Bible », p. 23. Il semblerait, toutefois, que la Bible née écrite dont parle cette revue vise spécialement l’Ancien Testament, si l’on en juge par les articles qui y sont contenus.

Une tradition orale « techniquement impossible », dixit Pierre Gibert…

____Cette affirmation de Benoît de Sagazan est la conclusion qui s’impose après la lecture de l’article du Pierre Gibert, dans la même revue, que de Sagazan résume ainsi : « L’écriture de la Bible a-t-elle été précédée d’une longue tradition orale ? L’exégète Pierre Gibert réfute catégoriquement cette supposition et met en évidence qu’elle n’a jamais été démontrée et qu’elle se révèle techniquement impossible. C’est l’écrivain qui élabore l’oral et non l’inverse… ».

____La démonstration de Pierre Gibert s’appuie d’abord sur une affirmation de Jean Astruc, « l’un des pères fondateurs de l’exégèse moderne » au XVIIIe siècle, dont toute la solidité de la démonstration repose sur l’argument suivant : « il est difficile de se persuader que, dans une tradition plusieurs fois répétée, on ait pu se souvenir exactement [suivent quelques exemples] ».

_____Il est difficile, en effet, à des gens de style écrit, dépourvus de toute mémoire digne de ce nom, d’imaginer que d’autres personnes de style global-oral puissent avoir une mémoire différente et efficace, capable, comme le fait la mémoire des griots africains, de retenir la généalogie de tous les membres de la tribu et de permettre, par exemple, à Alex Haley, ce descendant d’esclave africain exporté aux Etats-Unis et auteur du livre Racines, de retrouver l’histoire de son lointain ancêtre Kounta Kinté. Ou encore comme la mémoire de la caste des historiens Achantis retenant les généalogies depuis des temps immémoriaux, sans aucune variation possible du texte oral, puisque toute variation est sanctionnée par la mise à mort de son auteur. En cette matière, ce n’est pas d’impressions personnelles, d’homme blanc lettré, dont on a besoin mais de faits observés sur le terrain.

suite de la réponse d’Yves Beaupérin

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22 juin 2012 : sur Radio Courtoisie, avec l’abbé de Tanoüarn : Origine des évangiles : comment les disciples du temps de Jésus sont-ils passés de l’oralité des sermons et des enseignements vocaux à la mise par écrit de la parole du Christ sous forme de récit ? En deux parties : première partie et deuxième partie

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